Thorns Of Chaos - Taekook

36

♠_____♠

      Comme je l'avais prédit, Taehyung était rentré très tard hier soir. J'abusais, bien évidemment, parce que pour moi dix-neuf, c'était déjà tard. Il savait que je mangeais toujours vers dix-huit heures, alors il s'était arrêté prendre son repas à la cafétéria. Lorsqu'il était rentré dans notre chambre, il avait pris une douche rapide avant de venir se coucher contre moi pour venir me blottir entre ses bras puissant. J'avais enfin pu trouver le sommeil.

      Nous n'avions pas beaucoup échangé aujourd'hui. Ce n'était pas comme les premiers jours, Taehyung m'avait fait comprendre qu'il allait devoir rattraper beaucoup de chose à cause d'hier, mais qu'il remontrait dès qu'il pourrait pour qu'on passe la soirée tous les deux. Et puis il m'avait embrassé le coin des lèvres.

      C'est comme ça que je m'étais mis à attendre désespérément Taehyung toute la journée sans jamais quitter la chambre pour ne pas le rater. On pouvait me comprendre, je ne l'avais pas réellement vu hier, et aujourd'hui n'était pas mieux. Il me manquait, j'avais besoin d'un vrai moment à nous parce que tout se réveillait en moi malgré que je faisais la sourde oreille. Je voulais juste l'attendre.

      J'en avais profité pour dévorer la moitié de mon livre pour passer le temps. Il était tellement intéressant que je n'avais même pas remarqué que l'après-midi s'était écoulée et que le garçon aux cheveux rouges venait d'entrer dans la chambre. Jusqu'à ce qu'il ne baisse mon roman d'un coup.

— J'espère que j'aurais autant d'attention que lui, soufflait-il.

      Je balayais sa remarque sans y prêter attention pour me redresser à toute vitesse en souriant. Taehyung venait de s'asseoir sur le canapé à son tour pour attraper ma taille et me faire basculer contre lui pour m'encadrer de ses bras puissants. Et j'avais enfin l'impression de revivre.

— Tu m'as manqué, soufflait-il en glissant son visage contre mon cou.

— Toi aussi, la prochaine fois je viens avec toi...

— N'y comptes même pas Jungkook.

      Je me contentais de sourire en laissant échapper un gloussement lorsque ses lèvres se promenaient contre la peau de mon cou jusqu'à remonter sur le coin droit de ma bouche. Je plaquais ma paume sur son torse pour l'empêcher de faire ce que j'attendais tant : un bisou. Car je savais pertinemment ce qui allait arriver, il n'allait pas vraiment m'embrasser. Néanmoins, j'en avais vraiment besoin, plus que d'habitude. Taehyung me jetait un regard perdu, voir complètement abasourdi lorsque je portais sa propre main contre sa bouche pour embrasser sa paume que séparaient nos lèvres furtivement.

— C-C'est ce que je ressens quand tu m'embrasses de cette façon... Avec les petits bisous. Ils sont doux, je les aime bien, mais je voudrais que... Tu me redonnes des baisers comme la dernière fois, ce sont mes préférés... Est-ce que je peux te demander un vrai baiser Taehyung ?

      Le coin droit des lèvres de Taehyung frémissait longuement avant de se relever, comme s'il réfléchissait à mes mots.

— Non, tu as le droit de ressentir ça, Jungkook. Je voudrais t'embrasser de cette façon également, vraiment. Mais ça m'effraie, parce que je ne voudrais plus te relâcher... Je pourrais y passer des heures...

      Mon cerveau avait mis du temps à décrypter ce qu'il venait de me dire. Taehyung le voulait, mais pas maintenant. C'était bien ça ? Il n'allait pas m'embrasser vraiment, il préférait patienter, encore.

— Alors tu me demandes encore d'attendre ? Pourquoi est-ce que je suis toujours celui qui patiente...

      Ma voix s'était un peu cassée au lieu de rester sérieuse pour mener à une vraie discussion. J'avais espéré que Taehyung me comprenne, mais en réalité, je voyais la pure confusion dans ses yeux mêlée à la souffrance qu'il devait éprouver. Cette vision atroce m'avait comprimé le cœur, pourquoi est-ce que j'avais dit ça ? Je m'en voulais beaucoup trop. Je n'avais pas mesuré mes mots, résultats, ils étaient entrés en collision avec les pensées de Taehyung. J'étais vraiment un boulet. C'était la pression, tout ce qui me pesait. Je m'appuyais sur mes tibias et encadrais son visage à l'aide de mes mains.