chapitre 9

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Je considérais la cause humaine comme la chose la plus incompréhensible qu’il puisse exister, cet être si proche, à porté de mains tout en étant à la fois si loin. Au fil de leur vie, les ours ont comme seul but de trouver le saumon en été, les éléphants quant à eux marchent en continu à la recherche d’eaux et chaque animaux ont en fin de compte un but bien précis, et les humains alors ? Quels pouvait être leur but ? La richesse, le pouvoir, l’ascension, l’amour… Chaque humain, même en faisant partie d’une même espèce animale se trouvait être en fin de compte bien différents les uns des autres avec un but distincts et cela faisait partie des nombreuses incompréhension qui me traversait l’esprit quant aux êtres humains. 

Cela faisait longtemps que j’avais arrêté de me poser toutes ces questions ou du moins que j’essayais de les ignorer jusqu’à aujourd’hui.

La scène qui se dressait dans le vieil hôtel de la petite ville de Kalispell était bien surprenante; une brune aux beaux yeux qui regardait dans le vide, éloignée du groupe tout en tenant fermement sa tasse chaude de café contre elle, une petite blonde habituellement si souriante se tenait assise auprès de deux de ses plus vieilles amies avec cette fois-ci un regard bien présent, mais plus inquiet. Quant à ces deux femmes à ses côtés, celles-ci tentaient de masquer le mieux qu’elles pouvaient leur émotion et rien de mieux pour cela de naviguer sur leur téléphone avec un air nonchalant. Jusqu’ici il n’y avait rien de surprenant, ce groupe se retrouvait souvent, non, ce qui était moins commun était la raison pour laquelle elles étaient présentes et les personnes qui les accompagnait. La plus vieille des Cabello était assise sur le comptoir près de sa dernière fille tandis que dans leur dos, une blonde en talon ne cessait de faire les cents pas. Au point que le bruit que faisaient ses pas sur le carrelage commençaient à en agacer plus d’une.

“Si elle s’arrête pas, je vais lui faire avaler ses talons, avait murmuré l’une des trois filles un peu trop fortement.” 

La jeune assistante ne s’était pas arrếtée pour autant et n’avait offert à Normani qu’un regard noir. Ce n’était pas le moment de rentrer dans la provocation, la blonde en était même bien loin ainsi le commentaire de la danseuse n’avait fait qu'amplifier le silence glaciale qu’il y avait dans le salon de l’hôtel. Elle ne comprenait pas qu’elles soient tous si indifférents à la situation, si calmes et patientes. Ce n’était pas en étant assis à regarder dans le vide qu’elles allaient retrouver la cheffe. 

“Vous n’avez vraiment aucune idée d’où elle peut-être ? Essaya-t-elle pour la énième fois. 

-On a cherché dans chaque endroit dans la ville, Mia, il y a plus grand chose à faire à part attendre qu’elle revienne ou que l’on puisse aller voir la police au bout des 48h de disparition, tenta calmement la plus jeune des Cabello.

-Donc vous allez attendre là pendant 48h ?”

Son but n’était pas de s’énerver contre les personnes présentes ici ou même de s’attirer leur foudre, toutefois, elle commençait réellement à s’impatienter et Mia n’était pas sûre de pouvoir se contrôler très longtemps encore. 

“Vous savez, une fois Camila est partie et elle est revenue qu’au bout d’onze ans ! S’exclama Dinah ce qui avait réussi à faire rire son acolyte à ses côtés.”

On ne pouvait enlever le côté plaisantin de la blonde et bien que ses nombreuses blagues étaient parvenus plus d’une fois à apaiser des tensions, cette fois-ci cela n’avait fait que rendre l’ambiance plus maussade. 

Si on remontait le temps de quelques heures, les choses étaient bien différentes. Rien que du côté de Mia, la journée était beaucoup plus sympathique; la pluie et la foudre de la veille avait laissé leur place à un grand soleil somptueux et en ouvrant ses volets, la blonde s’était dit que peut-être la vie serait plus calme sur Kalispell avec même un petit début de routine. Vous l’auriez deviné, elle avait un bon pressentiment quant à cette journée. Toutefois ce dit pressentiment s’était vite évaporé à son arrivée au restaurant lorsqu’elle réalisa que Camila n’était pas présente. Il n’y avait rien de grave à cela en fin de compte, ce n’était juste pas dans les habitudes de la cubaine. Elle prenait rarement de jours de repos, encore moins lorsqu’elle entamait un tout nouveau projet et même si c’était le cas, c’était rare qu’elle ne prévienne pas son assistante. Peut-être bien qu’elle ne s’était pas réveillée alors la blonde avait fait chemin inverse et une fois de nouveau à l’hôtel, téléphone à la main afin d’appeler Camila, elle avait taper à sa porte de longues secondes puis minutes. Le temps passait et personne ne répondait que ce soit à la porte de chambre ou au téléphone. Mia n’était pas une personne sans ressources pour autant alors encore une fois elle avait fait marche arrière, s’arrêtant cette fois-ci près de la réceptionniste de l’hôtel qui se trouvait être la propriétaire des lieux. 

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