69 - Permettre d'avancer

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Maddie finit par s'assoupir dans l'herbe. Quand elle se réveilla, le soleil commençait à baisser et le concert était fini mais les animations étaient toujours aussi nombreuses autour d'elle. À ses côtés, Élise dormait profondément, allongée sur le dos, la bouche grande ouverte.

— Ferme la bouche, lui chuchota Maddie. Sinon, tu vas gober les mouches.

Cette phrase eut l'effet d'un électrochoc, Élise s'éveilla en sursaut.

— Gober les mouches ! s'écria-t-elle avec un air dégoûté.

Élise était la première personne que Maddie connaissait qui détestait autant les mouches. Jusqu'à leur rencontre, Maddie n'avait jamais porté plus d'importance que ça à ces petites bêtes. « Ça se pose sur du caca et après ça vient mettre ses pattes sur toi, tu te rends compte ?! » Cette phrase et l'air révulsé d'Élise avaient tant fait rire Maddie qu'elle avait cru se faire pipi dessus. Ce moment resterait à jamais ancré dans son esprit.

Élise s'était redressée.

— Merci, dit-elle d'un ton grave à l'attention de Maddie. Je n'aurais pas voulu mourir étranglée par la bête la plus dégueu de l'univers.

Maddie leva les yeux au ciel en riant.

— Tu ne vas pas mourir en gobant une mouche, tu n'exagères pas du tout !

— Tu rigoleras moins si ça m'arrive un jour, grommela Élise.

— Certainement. Et je mettrai comme épitaphe sur ta tombe : « Ici gît Élise, ennemie jurée des mouches, battue par son plus vil et détesté adversaire. »

Élise se mit à rire et envoya un petit coup de coude dans les côtes de son amie.

— Méchante Maddie ! Je ne suis plus certaine de vouloir te garder comme coloc à la rentrée.

Maddie se jeta devant elle et supplia d'une voix implorante :

— Oh non, ne me fais pas ça !

Élise posa sa main sur l'épaule de Maddie dans un geste rassurant.

— J'y réfléchirai pendant l'été et je te ferai parvenir ma décision par pigeon voyageur.

Maddie lui tira la langue, puis les deux filles se levèrent d'un même mouvement. Elles se mirent à déambuler entre les différents stands. Elles jouèrent à un jeu de fléchettes, Maddie remporta une peluche. Elle fit son maximum pour en gagner une deuxième, en vain. Elle cala la peluche sous son bras en prévoyant de réfléchir plus tard à comment gérer la bagarre entre ses cousines quand elle leur offrirait un seul et unique ourson.

Les deux amies se séparèrent un peu plus tard, Maddie voulant passer voir les Kappa Mu. Comme elle allait rester encore quelques jours à Felice avant de rentrer chez elle, elle voulait proposer son aide pour des projets ou des manifestations.

Alors que Maddie avançait tranquillement sur une des grandes allées, elle entendit quelqu'un l'appeler. Elle tourna la tête pour regarder derrière elle et vit Nate marcher rapidement pour la rattraper. Elle ralentit. Lorsque Nate parvint à sa hauteur, ils marquèrent un temps d'arrêt.

— Excuse-moi, Maddie. Tu es très pressée ?

— Maintenant que l'année est finie, on n'a plus trop de raison de l'être, non ? fit-elle avec un sourire.

— Pas faux.

Il s'interrompit avant de reprendre :

— Tu aurais un peu de temps ?

— Pour quoi faire ?

Il se tut et prit une inspiration :

— Pour qu'on parle un peu.

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