Prologue

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Je m'appelle Lynn walker, je viens de fêter mes vingt-trois ans. Cela va faire deux ans que je suis revenue de Séoul. Et je dois dire que ma vie a été comme des montagnes russes. Je me souviens encore des réactions de mon entourage lorsqu'ils ont su.
Ma grossesse passa inaperçue pendant les trois premiers mois. Au bout du cinquième, il était devenu difficile de la cacher.

Mes parents ont été frappés d'amnésie subite, oubliant la petite fille parfaite dont ils pouvaient se vanter auprès de leurs amis. Je suis passée de la fierté familiale à la honte de la famille. Je n'étais plus leur fille d'à peine vingt-et-un ans, étudiante en Master Tourisme International et Management, mais la traînée qui s'était faite engrosser par un mec d'un pays lointain.

Mais bon, que peut-on attendre de parents qui vivent leurs rêves de gloire à travers leurs enfants ?

La fac ? N'en parlons même pas. Déjà que certains me détestaient parce que j'étais toujours première en tout, vous pensez bien que cette histoire n'a fait que redorer le blason de la réputation de marie-couche-toi-là que je me trimbalais depuis le collège.

Heureusement que mes deux amies, Laure et Johanna, étaient là pour me soutenir.

Comme l'atmosphère devenait étouffante à la maison, je suis partie et elles m'ont hébergé.

En rentrant en France, elles avaient pris un appart en colloc'. Elles m'ont beaucoup aidé à supporter les moqueries, les insultes et autres humiliations des autres étudiants.
Je devais tenir bon car c'était ma dernière année.

Notre collocation se passait bien. J'avais un petit boulot à mi-temps qui me permettait de participer aux divers frais de la vie quotidienne. Tout allait pour le mieux jusqu'au jour, au détour d'une conversation, je les informai que je réfléchissais à donner les bébés pour l'adoption. (Oui, j'attendais des jumeaux, deux petits gars)

Quelques mois après notre retour de vacances, Laure avait eu un accident, qui semblait sans gravité. Cependant, lors d'une consultation gynécologique, le médecin l'avisa qu'elle ne pouvait plus avoir d'enfant. J'ignorais qu'à ce moment-là, elle s'était attachée à mes futurs enfants et attendait leurs naissances avec plus d'impatience que moi. Elle m'en a voulu de ma décision.

« Je ne te pensais pas si irresponsable et si cruelle ! avait-elle hurlé. Non seulement tu romps avec lui sans même lui dire qu'il va être père et maintenant tu donnes vos enfants à des étrangers ! Pourquoi avoir joué à ces jeux coquins avec leur père si tu es incapable d'assumer les conséquences de tes actions ?
Franchement, certaines personnes ne devraient pas avoir d'enfant ! »

« Waouh ! » Ce fût dur à entendre. Ça m'avait fait l'effet d'un coup de couteau en plein cœur. Aujourd'hui encore, cette phrase me fait mal. Je pouvais encaisser tous les coups bas des autres mais pas de celle que je considérais comme une sœur, comme ma seule famille.

Cette phrase a cassé quelque chose en moi... entre nous.

Nous ne nous sommes plus adressées la parole depuis. La pauvre Jo ne savait pas de quel côté se placer. Elle nous comprenait toutes les deux, mais n'adhérait pas à notre façon de régler la situation. Vu que j'étais l'intruse dans l'appartement, j'ai choisi de m'en aller.
Au passage, je vous rassure, aucune n'a tenté de me retenir.

Laurent, un jeune homme qui fût mon petit ami gay-alibi avant mes mésaventures, est venu à mon secours. Il était en colère contre moi car ma grossesse l'avait poussé à faire son coming out plus tôt que prévu. Il était dans la voiture lors de l'accident. Il m'a rapporté que lorsqu'il avait vu le camion leur foncer dessus, il a prié et promis à Dieu de changer s'ils en échappaient. Il est toujours un gay gai mais, il m'a pardonné. Et cela l'a rapproché de sa mère. Elle lui a dit qu'elle préférait avoir un fils gay plutôt qu'un fils mort.
Donc, Laurent m'a trouvé un petit studio pas cher dans le 18ème arrondissement de Paris.

Le père de mes enfants est cruel -Tome1-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant