Chapitre 62

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La salle se transforme en une véritable basse-cour. En son centre, je me tiens aussi droite et fière que possible.

— « C'est un monstre ! »

— « Il en est hors de question ! »

— « Vous n'avez pas le droit de le décider seul ! »

— « C'est une dictature ! D'abord Éric et ensuite elle ?! »

Mon cœur s'emballe lorsque je vois le regard mauvais de mon beau-père. Il n'est visiblement pas ravi de la nouvelle.

— « SILENCE ! » tempête Bart, impérieux.

Cette exclamation calme l'intégralité de la salle. L'impatience se lit sur tous les visages. Ils attendent tous le moment de me hurler des horreurs à la figure. Tout à coup, je doute du bien fondé du plan de Bart. Je n'ai pas le temps d'appréhender davantage puisque contrairement à moi, le chef du Haut Conseil ne semble pas faillir face à l'ouragan en formation.

— « Serena Prime est la gardienne de la prophétie. Voulez-vous vraiment laisser le monde sombrer dans les ténèbres juste parce que vous avez eu peur d'elle ? Moi je ne suis pas prêt à le faire. Elle est un élément incontournable de l'ordre et malgré la mort de Richard, nous ne pouvons pas nous passer d'elle. » débite le chef de l'ordre, serein.

— « Qui nous dit qu'elle ne va pas tuer un autre de nos pairs ? C'est un trop gros risque. » s'écrie Rachel.

Bon dieu que je déteste cette fille. Elle ne va pas nous faciliter la tâche.

— « Vous devez me faire confiance. Je ne me suis jamais trompé. »

— « Pourtant vous avez ramené ce traître parmi nous. » cingle un gardien en désignant Éric d'un geste.

Je crois qu'il va me falloir réagir. Une forte bourrasque ébranle la salle et ses occupants, laissant un silence de mort.
Ils ont tous les yeux braqués sur moi.

— « Je sais que je ne suis pas la candidate idéale, que j'ai fait des erreurs. Il n'y a pas une nuit où je ne regrette pas la mort de Richard, où je ne me maudis pas pour lui avoir ôté la vie. Pourtant, je suis devant vous aujourd'hui. Mon but est de me racheter auprès de l'ordre et même si je dois travailler deux fois plus que vous, je le ferai. Je n'ai peur de rien et je suis la gardienne de la prophétie. Je veux vous aider à maintenir l'ordre et le monde dans la lumière. Mon Parada et moi même apprenons à nous servir de cette puissance en moi et je la contrôle de mieux en mieux. Vous n'avez rien à craindre, je suis de votre côté. » je déclare d'un ton assez fort pour être convaincante.

— « Tu oublies que tu es mariée au fils du chef de la ligue des insurgés ! Cela prouve bien que tu n'es pas dévouée à la cause. » réplique un des homologues de Bart.

— « Mon mariage n'a rien à voir dans cette histoire. J'ai été l'apprentie de Lys Blanc et mon cœur appartient à cette maison et à ses occupants. De plus, il n'est pas certain qu'il soit valide. »

Chacun se mure dans ses réflexions tandis que Bart me regarde avec un air de fierté. Visiblement, mon petit discours a fonctionné sur lui.

— « Je prends pleine responsabilité de ses actes si jamais elle vient à fauter. J'en fais le serment. » annonce Adrien tout en se levant.

Aïe. Ça ce n'était pas prévu...
Draya me dévisage avec une lueur inquiète dans ses grands yeux.

— « En contrepartie, je demande la destitution de Sir Barthélémy. Notre régime n'est pas la dictature et deux investitures si importantes sans notre aval n'est pas concevable. » tranche l'homme à la gauche du concerné, la mine pincée.

Le cœur d'une gardienneWhere stories live. Discover now