Chapitre 53

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— « Espèce de salaud ! Viens m'ouvrir tout de suite ! » je crie à travers la porte de ma cellule.

Ça fait deux jours que je suis enfermée dans cette petite pièce, sans voir la lumière du jour. Je me repère dans le temps au rythme des repas et des heures où ils éteignent la lumière.
Je ne sais pas ce qu'il se passe. Et surtout, je ne sais pas ce qu'ils me veulent.
Jack n'est pas venu me voir et il vaut mieux pour lui qu'il ne le fasse pas.

Je jette un coup d'œil à la caméra accrochée au mur et lui fait un signe bien suggestif à l'aide de mon majeur.
S'il croit qu'il me fait peur à me laisser dans ce trou à rat, il se fout le doigt dans l'oeil.

Je m'apprête à me remettre à crier quand la porte se déverrouille enfin, laissant apparaître ce traitre de garde du corps.

— « Bonjour Serena. »

— « Ne m'adressevpas la parole ! Tu n'es qu'un traître ! » je crache en le foudroyant du regard.

Mon ancien ami vient s'agenouiller en face de moi et attrape mon menton entre ses doigts. Mon regard se plonge alors dans le sien, océan.

— « Il faut que tu comprennes pourquoi j'ai fait ça. Et pour ça, tu dois me suivre. » Souffle-t-il en prenant ma main dans la sienne.

Étrangement, je ne la retire pas et me laisse guider à travers les couloirs. Mes yeux ne quittent pas son dos, alors qu'il marche devant moi, me traînant derrière lui.
Nous arrivons enfin devant une grande porte rouge.

— « Écoute moi. Tu ne dois en aucun cas manquer de respect à la personne qui va se tenir devant toi. C'est notre chef ici et il est très puissant. Tu vas comprendre rapidement de quoi il en retourne donc je t'en prie, laisse moi t'expliquer tout en détails par la suite. Je ne suis peut être pas celui que tu crois mais tes gardiens ne le sont pas non plus. »

Suite à ces mots, il pousse la porte après avoir toqué.
Un homme se tenait assis, dos à moi. La pièce était assez sombre et richement décorée. On aurait dit un bureau de président. Celui d'Adrien est plus chaleureux en revanche.
Les couleurs sombres, sanglantes de la pièce ne donnent pas vraiment envie de s'y attarder. Et l'aura de l'homme en face de moi ne donne pas très envie non plus. Il semble perdu dans la contemplation du feu de cheminée, assis derrière son bureau. Son fauteuil en cuir le protège de mon regard mais il n'empêche que je sens son aura dangereuse.

— « Monsieur. Voici Serena Prime. »

Le fauteuil ne bouge pas dans un premier temps. Quelques secondes après, l'individu pivote au ralenti.
Il finit par se lever et le souffle me manque lorsque je reconnais son visage. Tout à coup, tout me semble très clair et je sais exactement où je suis. Néanmoins, il vient confirmer mes craintes en une seule phrase :

— « Bienvenue à la Ligue des Insurgés, Serena. »

Oh mon dieu. Je vais mourir.

Jack passe une main dans mon dos, cherchant sans doute à me rassurer. Le problème, c'est que j'ai plutôt envie de lui arracher la gorge pour m'avoir ainsi poussé dans la gueule du loup.

— « Vous n'avez pas le droit de me garder ici. » dis-je simplement.

Magnifique réplique. C'est vrai qu'il va tout de suite se confondre en excuse et me renvoyer en France. Quelle intelligente je fais...

— « Ta réputation te précède bien, belle gardienne. »

Jack se tend dans mon dos, sachant très bien que je vais rembarrer ce salaud d'un coup sec.

— « Pour commencer, je suis une apprentie, celle de la maison Lys Blanc. Vous savez ? Celle que vous avez trahi en rejoignant les rangs de votre ligue de demeurés ? Vous savez très bien qu'Adrien vous le fera payer très cher. Et moi aussi. »

Le cœur d'une gardienneWhere stories live. Discover now