Chapitre 11

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[Quelques jours plus tard]

Je suis assise sur un banc, dans l'ancien jardin royal, la main dans les poils de Pistache.

Pourquoi diable a-t-il fallu qu'il y ait un photographe à cet instant précis dans le jardin ?

Résultat des courses : la presse pense que je sors avec le gardien du feu mais en plus de ça, mon frère y croit. J'ai beau lui expliquer, il a répliqué, et je cite, « il n'y a pas de fumée sans feu. ». Plutôt cocasse quand même.

Depuis ce temps là, Adrien est redevenu très froid avec moi. Il restait avec moi pour éviter que je finisse en iceberg mais ça n'allait pas plus loin.
Il est parti depuis quelques jours aux États-Unis afin de rencontrer le chef de la maison de l'Aurore. Comme petit cadeau, il m'a laissé un collier avec une petite fiole en pendentif. À l'intérieur, se trouve une de ses flammes éternelles. Elle est censé me préserver de la froideur.
Espérons juste que ça fonctionne dans le temps, parce que sinon bye bye Serena...

Pistache relève la tête et la pose sur mes genoux, le regard amoureux.

— « Pourquoi je ne suis pas un chien ? Tout serait plus facile. On serait amoureux et on pourrait courir après la balle ensemble. Le rêve. » je souffle avant d'éclater de rire sous son regard perdu.

— « Sauf qu'un chien ne pourrait pas porter une merveille pareille. » rit une voix féminine dans mon dos.

Cora vient s'installer à côté de moi, une housse à la main.

— « Qu'est ce que c'est ? » je lui demande.

— « Ça, c'est ta robe pour le cocktail de demain soir à l'ambassade de l'Étoile du Nord. » s'exclame-t-elle, enthousiaste.

De mon côté, c'est pas réellement la joie comme vous pouvez vous en douter. Il y a beaucoup trop de risques...

— « Je ne crois pas que ce soit une bonne idée Cora... Je ne sais pas combien de temps ce truc va marcher et je ne préfère pas être en public sans la protection d'Adrien. » j'explique en lui montrant mon collier.

— « Ce que tu peux être raisonnable, ça en est affligeant. »

C'est surtout que je tiens à mourir en toute dignité.

— « Je vais annuler l'ambassade alors. Je ne veux pas te laisser seule ici. » soupire-t-elle, résignée.

Mon cœur se serre en voyant la déception de mon amie. Soudain, une idée lumineuse me saisit, solution à nos problèmes.

— « Ou alors tu peux faire la réception ici. Comme ça moi je reste dans ma chambre et tu peux garder un œil sur moi. » je réplique.

Je sais très bien que Cora adore ce type de soirée, je ne vais pas l'en priver pour ça.

— « Serena, tu es un génie ! Il faut que j'aille tout préparer ! » s'écrit-elle, euphorique, avant de se lever et courir vers le château.

Je pouffe de rire en voyant qu'elle manque de louper une marche. Cette fille m'étonnera toujours.

Pistache me donne un petit coup de museau dans le ventre. Je soupire en sentant la morosité revenir au pas de course.
Il ne me reste plus que quelques jours ici. J'espère qu'Adrien me laissera partir, il voudrait faire des espèces de tests sur moi. C'est vrai que j'ai la tête d'un pauvre cobaye de laboratoire. Ne vous offusquez pas, je pense sincèrement que c'est une atrocité de faire ça aux animaux.
Bref, je m'égare. Je vais aller aider Cora à tout préparer, ça pourra m'aider à ne pas broyer du noir.

À l'intérieur, c'est l'apocalypse. Les majordomes courent dans tous les sens sous les directives de la tyrannique Cora.

— « Je veux aussi des chandelles, beaucoup de chandelles ! » crie la gardienne de la Terre.

Elle est tellement rouge que je me demande si elle respire correctement. Pistache vient se cacher derrière moi. Et ça se dit chien de garde...

— « Calme toi, tu vas me faire une crise d'hyperventilation si tu continues... » je m'exaspère en la voyant qui s'apprête à frapper une employée à coup de serviettes en tissus.

— « Je ne sais pas si tu te rends compte mais c'est une sacrée organisation ! » Crie-t-elle à nouveau pour se faire entendre au dessus des bruits de vaisselles et de tissus froissés.

— « Quoi qu'il arrive ta soirée sera parfaite, mais je vais t'aider quand même pour éviter que ça ne soit toi qui y reste. » je ris.

Pistache en inspecteur des travaux finis, je m'applique à respecter les conseils, ou plutôt les ordres, de mon amie pour rendre le salon festif.

C'est vers 18 heures que nous avons enfin fini. Alors que Cora part se préparer, je retourne dans ma chambre avec mon fidèle compagnon, le colonel Pistache. Ne me demandez pas pourquoi je l'appelle comme ça, il semblerait que le punch que m'a fait goûter la gardienne verte était un peu plus fort que prévu...

Je me laisse tomber dans mon lit après avoir enfilé un sweat et un short comme à mon habitude. J'attache mes cheveux en un vague chignon et m'installe confortablement avec mon chien à côté de moi.

« Brave bête. »

Je snobe clairement ma conscience, attrapant un livre sur l'histoire des gardiens pour m'occuper durant cette soirée et surtout pour oublier un certain blond.

Vers 20 heures, le majordome m'apporte un plateau repas que j'engloutis dans la minute qui suit.
Il faut dire que j'avais plutôt faim après avoir été torturée pour mauvais placement de guirlandes lumineuses... Je plaisante, évidemment (ou pas ?).

Je vais poser mon plateau sur le bureau et me réinstalle avec mon livre.
Mon regard se pose sur l'arbre des gardiens. Explications ? Pas de soucis ! Alors c'est comme un arbre généalogique mais ici, ce n'est pas une famille liée par le sang avec des descendants d'unions mais un espèce de schéma, montrant les gardiens à chaque générations.
Autant dire que certains n'étaient pas mal du tout.

J'en suis à l'année 2065 quand je remarque une chose pour le moins étonnante. La gardienne de l'eau de la maison du Lys blanc me ressemblait comme deux gouttes d'eaux... Les mêmes cheveux bruns, les mêmes yeux bleus gris, même le grain de beauté au dessus de la lèvre supérieure y est... Qu'est-ce que c'est que ça encore ?!
J'observe les autres gardiens mais ils ne ressemblent pas à ceux que je connais, ce qui est déjà un bon point. Néanmoins, je ne comprends toujours pas.
Je plisse les yeux pour lire son nom, ressentant une vague de froid extrême. Je n'avais jamais senti une telle violence dans mes crises. Je me mets à hurler, Pistache court à l'extérieur pour aller chercher de l'aide. Enfin je l'espère.

Je n'ai le temps que de voir Jules et Cora débouler avant de sombrer dans les ténèbres de l'inconscient.

*
*
Coucou !
Alors pour commencer, vous pensez quoi de tout ça ? 😏 J'ai hâte d'avoir vos retours !
Ensuite je m'excuse pour mon inactivité mais comme je l'ai dit, je suis en période de révision et j'ai pas vraiment le temps ni la tête à faire autre chose...
Je vais donc publier de temps en temps pour ensuite reprendre un rythme « normal » après avoir passé mes examens (j'ai l'impression qu'ils vont jamais arrivés tellement c'est long 😭😭) !
Bisous bisous ❤️

Le cœur d'une gardienneWhere stories live. Discover now