Chapitre 14

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— « Mademoiselle Prime ! Mademoiselle Prime ! Comment vous sentez vous ? Que s'est-il passé ? » crie un journaliste alors que je faisais mon possible pour préserver mes yeux des flashs.

Je monte sur l'estrade, tirant sur mon pull. C'est avec nervosité que je souris aux journalistes.

— « Merci à tous d'être venus aujourd'hui. Je suis Serena Prime, la sœur du gardien de l'Air. Afin de préserver l'image de ma chère maison, je me dois de clarifier quelques petits éléments. Tout d'abord, je n'ai aucune relation, quelle qu'elle soit, avec le Gardien du Feu Adrien. J'ai fais la visite du refuge avec lui car les deux autres gardiens étaient en visite diplomatique. Ensuite, je n'ai qu'une affection amicale pour le gardien du Feu de la maison Pierre Noire. S'il était présent ce soir là, dans ma chambre, c'est parce qu'il était le seul à pouvoir me soigner. Adrien n'était pas présent et j'ai été prise d'un violent maux de tête. La seule chose qui peut me soulager, c'est une fleur que l'on trouve dans les pays froids, surtout en Russie. Elle s'appelle Siniy et est gardé par les gardiens du feu. Adrien n'étant pas là, les gardiens se sont tournés vers Tom, celui-ci était dans un avion venant de décoller d'Angleterre. Il était logique de l'appeler lui et sans son aide, je serais sûrement morte à l'heure qu'il est. Si Tom est monté à ma fenêtre, c'était pour éviter toutes ces conclusions hâtives et vous inquiéter sur mon état de santé. La personne à la fenêtre était Cora.
Pour des raisons évidentes et pour me permettre de guérir dans de bonnes conditions, j'ai décidé de retourner chez moi.
C'est donc ici que mon aventure chez les gardiens se terminent.
Merci pour votre attention. »

Tom vient m'enlacer la taille sous le regard neutre d'Adrien qui s'apprête à faire un bilan oral de ma venue chez eux.

— « Tu as été géniale. Mais pourquoi n'as-tu pas dit que tu venais chez moi ? » me demande Tom, intrigué.

— « Il y aurait eu trop de questions. Je viendrais te rejoindre dans une semaine, le temps qu'on m'oublie. »

Adrien se racle la gorge, attirant l'attention de tout le monde.

— « Bonjour à tous. Comme vous venez de l'entendre, Serena Prime retourne à son domicile. Son séjour ici aura été bienfaiteur, elle a su redonner un nouveau souffle à notre maison et je l'en remercie pour ça. Étant la sœur de l'un de nos gardiens, et pour la remercier, je l'autorise, moi Adrien, Gardien du Feu et chef de la Maison de Lys Blanc, à rendre visite à son frère autant de fois qu'elle le souhaite et cela, jusqu'à la fin de sa vie.
Merci de votre attention et bonne journée à tous ! » déclare-t-il avant de rentrer au château.

Les journalistes sont en effervescence, alors que moi je suis abasourdie.

— « D'accord... Il a été complètement à l'encontre du gouvernement. » s'horrifie Tom.

— « Je sais... Mais je ne comprends pas pourquoi. »

— « Moi je crois comprendre mais tu es toujours aussi aveugle. » me souffle une voix dans mon dos.

Je me retourne et j'aperçois Gabro qui part à la recherche de son protégé. Je ne comprends pas ce qu'il vient de dire. Est-ce qu'Adrien tiendrait un minimum à moi ? Mais alors, pourquoi est-ce qu'il m'a parlé comme il l'a fait ?
Décidément, je suis perdue.
Après le départ de tous les journalistes, je me dirige vers ma chambre afin de préparer mes affaires.

— « Alors tu pars vraiment ? » demande mon frère dans mon dos.

— « Oui. Je crois que c'est le mieux. Je n'ai pas ma place ici Jules. »

— « Et tu crois que tu l'as chez Pierre Noire ? »

— « Pas forcément mais je ne serai pas un poids pour Tom, contrairement à Adrien. Je resterai le temps que je guérisse de cette saleté. » je soupire.

— « Je ne veux pas que tu ailles là bas, Serena... Pourquoi tu ne veux pas rester avec nous ? »

Je ferme les yeux, sentant la supplication dans sa voix. J'aimerai tellement pouvoir rester mais la vérité, c'est que je ne sais pas quoi faire ni vers qui me tourner. Tout ce que je sais pour l'instant, c'est que je dois m'éloigner d'ici pour y voir plus claire mais ça, je ne peux pas lui avouer.

— « Je ne peux pas. Ma relation avec Adrien est au plus bas et j'ai déjà posé assez de problèmes comme ça. De toute façon, je voulais partir. J'en ai marre d'être ici. »

— « Et marre d'être avec moi ? » murmure-t-il.

Je me tourne vers lui, soupirant fortement.

— « Je n'ai pas dit ça mais tu as ta place ici, moi je n'en ai aucune. Tu as ta vie, j'ai la mienne. C'est mieux comme ça. »

Oui, je sais, je mens mais je ne peux pas faire autrement. Je préfère qu'il soit en colère contre moi, ça sera plus facile.

— « Et le cadeau qu'Adrien t'a fait ? Tu comptes en profiter ? »

— « Je ne préfère pas. »

Mon frère écarquille les yeux, blessé. Je me déteste mais je devais le faire. Son regard devient vide alors qu'il baisse la tête.
Je ferme ma valise assez sèchement et laisse mon frère planté dans ma chambre.
Ma lèvre inférieure commence à trembler dangereusement pendant que mes saletés de larmes commencent déjà à me trahir.
J'arrive dans le hall, enfilant mon impair pour sortir du château français.

— « Tu comptais partir sans me dire au revoir ? » demande une voix féminine.

Cora vient me prendre dans ses bras en reniflant.

— « Tu vas me manquer, Cora. » dis-je en sentant une larme couler pour s'échouer sur son épaule.

— « Toi aussi. Tu viendras nous voir ? »

— « Je le ferai oui. » je souris.

Mon estomac se tord sous le mensonge. Je déteste ça...

— « Je vais bien m'occuper de Pistache pendant ton absence et d'ailleurs, je veux que tu fasses attention à toi. Pierre Noire est loin d'être un centre de vacances. »

— « Je sais, je t'enverrai une carte postale. » Je ris.

Cora éclate de rire avant de me serrer une dernière fois contre elle.

— « Je sais que tu ne voudras pas mais au cas où, Adrien est dans son bureau. » Dit-elle avant de partir.

Je pose ma main sur la poignée, me demandant si je ne devrais pas au moins le remercier par politesse. Après tout, il a souvent été là pour moi. Je lui dois bien ça.
Je soupire en posant mes affaires au sol avant de me diriger vers le bureau du Gardien du Feu.
Je toque timidement, le cœur qui bat fort.

— « Entrez ! »

Je pousse lentement la porte, cherchant du regard mon protecteur d'un mois.
Adrien est devant la fenêtre, observant la horde de journaliste à l'extérieur.

— « Je voulais te saluer avant de partir. » dis-je, faussement confiante.

— « C'est chose faite. » Réplique-t-il, glaçant.

— « Effectivement. » je murmure, blessée au plus profond de moi.

Je m'apprête à sortir mais Adrien m'interpelle avant que je ne franchisse la porte.

— « Je sais que tu en as rien à faire mais n'oublie pas qui tu es là bas. Tu es de cette maison, quoi que tu peux en dire. Et tu seras toujours la bienvenue ici, pour Cora et pour ton frère. »

— « Merci, Adrien. » je souris légèrement.

Il hoche la tête et se retourne aussi sec vers la fenêtre.
Je quitte la pièce, empoigne mes affaires dans le hall et sort me faire dévorer par la mare de journaliste qui m'attend.

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Salut salut !
J'espère que vous allez bien ! Moi oui enfin autant que ça peut aller pendant une période d'examen 😂

Sinon qu'est ce que vous pensez de ce chapitre ? De la réaction d'Adrien et tout ça ? Dites moi tout !

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Bisous bisous !

Le cœur d'une gardienneWhere stories live. Discover now