Chapitre 9

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[Le lendemain]

Je regarde le paysage, pensive. Il ne me reste plus qu'une semaine environ à être avec eux. Au début, je ne voulais pas y aller, je détestais les gardiens. Maintenant, je me suis attachée à chacun. Surtout Cora, elle est la sœur que je n'ai jamais eu... Et je sais très bien qu'une fois parti, je n'aurai plus de contact avec eux.

Je soupire en posant ma tête sur la vitre.

— « Tout va bien ? » s'inquiète le gardien du feu, à mes côtés.

— « Ça va. Je réfléchissais simplement. »

Il pose sa main sur mon bras, je fais volte-face.

— « Tu sais, si tu as un problème, tu peux m'en parler. Je suis le chef de la maison et je dois veiller sur les gardiens de ma maison. » déclare-t-il.

— « Sauf que je ne suis pas une gardienne. »

Il se raidit, ne s'attendant pas à ce que je lui réponde aussi sèchement.

— « Désolé, je suis un peu tendue. C'est juste que mon séjour va bientôt être terminé et Jules va me manquer. Tout comme Cora. »

— « Je sais, c'est dur pour eux aussi. » dit-il en regardant par la fenêtre.

Je ressers mon manteau contre moi, depuis ma crise, ma tolérance au froid est plutôt faible.

Après quelques minutes, la voiture se gare enfin devant le refuge.

— « Tu es prête ? » me demande Adrien, regardant les flashs des journalistes à travers la vitre teintée de la voiture.

— « Est ce que j'ai le choix ? »

— « Étant donné que c'est ton idée, non. » sourit-il avant de sortir de la voiture.

— « Bordel... » je murmure en sortant à mon tour.

Les flashs pleuvent alors qu'Adrien fait son plus beau sourire aux photographes.
Il m'attrape la taille et me colle à lui, pressant ma hanche pour me signifier de sourire à mon tour.

Je m'exécute en priant le seigneur pour que ce moment gênant soit le plus court possible. Je n'ai rien d'un mannequin, si bien que je vais sûrement ressembler au Grinch sur les clichés.

« Et encore, tu es gentille. »

Merci conscience !

La gérante, et amie, arrive vers nous en souriant.

— « Serena ! Que je suis heureuse de te voir ! Votre honneur, je suis enchantée de vous recevoir ici. » sourit la femme.

J'ai fait de nombreux stages avec elle et dernièrement, j'étais bénévole. C'était de merveilleux moments.

— « Je suis heureux d'être ici aussi, la cause animale me tient énormément à cœur. » déclare le gardien.

« Hypocrite »

Je n'aurai pas dit mieux.

Je fais un dernier signe aux journalistes avant d'entrer dans le bâtiment.

— « Pistache ! » je m'écris en me précipitant vers mon protégé préféré, pistache, un berger allemand.

Le chien se rue sur moi dès que j'ouvre son box.
J'éclate de rire quand il me lèche le visage. Le chef me regarde avec une expression incrédule.

— « Elle entretient un lien particulier avec ce chien. Depuis le début, il ne se laisse faire qu'avec Serena. » explique la gérante à Adrien.

Le cœur d'une gardienneWhere stories live. Discover now