~ 𝒬𝓊𝒾𝑒𝓇𝑜 𝓈𝒶𝒷𝑒𝓇 𝓂𝒶𝓈 𝒹𝑒 𝓉𝒾. ~

❈ 十二 ❈

ℙ𝔻𝕍 𝑀𝒾𝓃𝒽𝓎𝓊𝓃𝑔 / PDV Minhyung

La porte s'est brusquement ouverte sur Donghyuck. Il était habillé différemment qu'au lycée. Il était encore plus brillant comme ça. Et surtout, il portait une chaîne dorée autour du cou qui me rappelait beaucoup de souvenirs. 

J'ai passé la porte en le saluant. Donghyuck me souriait d'un magnifique sourire et m'attendait patiemment, pendant que je délassais mes chaussures. Je tremble. Je m'en rends compte, je tremble. J'étais super confiant sur le chemin, mais me retrouver seul avec lui me rappelle tellement de choses. J'ai chaud. Je suis gauche, j'ai du mal à défaire mes lacets. Mon sac me gêne. Je suis terriblement nerveux. 

Enfin, après un éternité, je me relève. Je suis face à Donghyuck, tout près de lui, à quelques centimètres à peine. Il me sourit toujours, et rougit un peu je crois. Il me fait signe de le suivre et m'emmène dans la pièce que je suppose être le salon. Sur la table qui trône au milieu de la pièce, ses affaires sont déjà posées. 

L'ambiance est un peu tendue. Je le sens, on est tous les deux nerveux. Donghyuck aussi est maladroit dans ses gestes. Il fait tomber sa trousse et se plie pour la ramasser en étant caché par la table.

" Euhm... J'ai apporté quelque chose à manger, dis-je gêné en m'installant. 

Donghyuck me regarde, lui aussi gêné. Il est un peu rouge. Il se relève très vite.

- Ah mais c'était pas la peine ! C'est gentil, merci, répond-t-il. "

En cherchant à me débarrasser de mon paquet, nos mains se frôlent légèrement. Donghyuck rougit de plus belle et file vers la cuisine avec une démarche titubante. Plusieurs minutes plus tard, il me rejoint, moins rouge mais il évite toujours mon regard. 

 " Bon, euh...commence-t-il. Pour la présentation de l'affiche... J'ai pensé à..."

Et à partir de ce moment, l'ambiance s'est détendue normalement. On travaillait sérieusement, tout en riant et en discutant légèrement. Donghyuck a un rire merveilleux. Comme avant. Je me doute pas que je le fixe très peu discrètement. Mais je suis tellement heureux d'être là, seul avec lui. On avançait vite dans notre projet. Nos deux cerveaux combinés, c'est du génie ! 

C'est comme ça qu'au bout d'une heure et demie, le travail est bouclé. On range nos documents et chacun de nous a désormais une copie du travail. 

" Tu veux manger ? me demande joyeusement Donghyuck. 

-Je veux bien !"

Il part vers la cuisine. Je ne veux pas le laisser tout faire seul, alors je le suis pour l'aider. Donghyuck déballe les beignets que j'avais apporté, des étoiles dans les yeux. "Ça à l'air super bon !". Il les dispose dans une assiette et sort d'autres gâteaux, notamment des langues de chats, que j'adore. Haechan est très beau. Et il y a un truc dont je me suis rendu compte dès que j'ai passé la porte d'entrée, il porte le même parfum que la première fois que je l'ai vu.

Il continue de sortir différentes choses du frigo, des placards. Moi, je continue de le fixer, non , de le dévorer du regard. Trop de choses me reviennent à la tête en même temps.J'ai très envie de le prendre dans mes bras. Puis il essaye d'attraper une autre chose dans le placard mais il n'arrive apparemment pas à l'atteindre. Je m'approche.

"De l'aide peut-être ? dis-je.

-Euh... Ouais haha... Je suis trop petit... Tu veux bien attraper le sucre glace ?"

J'ai alors une idée. Je me mets sur la pointe des pieds derrière Haechan, et tends le bras pour attraper ce qu'il m'a demandé, tout en réduisant la distance qui nous sépare. Je sens qu'il s'est arrêté de bouger. Il est de dos, à peine plus petit que moi, impossible de voir son expression faciale. Peut-être que je fais une bêtise ? Tant pis. Je redescend et pose sur le plan de travail l'aliment. Haechan essaye de bouger pour prendre le sucre, il bouge très lentement le bras. Je suis collé à son dos et suis enivré de son parfum. Lui ne bouge plus. Je n'entends plus que mon cœur et sa respiration. Et aussi lentement que lui, mes bras s'enroulent autour de sa taille. On est immobiles, comme figés dans le temps. Haechan était très tendu. Mais les secondes passent et il se décontracte dans mes bras, en allongeant la tête sur mon épaule.

Il n'y a plus que lui, moi et les beignets. On entend l'horloge de la cuisine qui fait passer les secondes. Haechan tourne le visage vers moi, les yeux fermés. Mon souffle s'échoue sur son front. J'ai peur qu'il ouvre les yeux et que cette étreinte prenne fin. Je resserre un peu mon emprise, comme pour qu'il reste là pour l'éternité. Soudain, je sens ses mains se poser sur les miennes. Pour moi, c'est signe qu'il veut lui aussi rester comme ça. 

C'est signe que rien n'est finit. Et que peut-être, il se rappelle de moi, de nous. 

Alors que je venais tout juste de poser ma tête sur la sienne. La porte d'entrée s'ouvre dans ce qui me paraît être un grand fracas.

"Donghyuck ! Je suis rentrée !"

On se sépare immédiatement, manquant de se cogner, et juste à temps. Une femme, d'une trentaine d'années, entre dans la cuisine. Elle a la même peau bronzée et le même petit nez qu'Haechan. Elle sourit à Donghyuck et remarque ensuite ma présence. 

"Oh ! Bonjour ! Tu es ? dit-elle.

- Ah ! Euh... Je m'appelle Minhyung, bégayais-je, je suis un...ami de votre fils ! Enchanté.

- Ah oui c'est vrai ! Haechan m'avait prévenu de ta présence !rit-elle.  Enchantée de même ! Tu restes goûter ?"

Je me tourne discrètement vers Haechan et croise son regard. Il soutient le mien. Il est un peu rouge. Ce serait tellement gênant si je restais. Alors je réponds à sa mère que je dois m'en aller. Je ramasse vite mes affaires. Suite à la suggestion de sa mère, Donghyuck m'accompagne sur le pas de la porte. Il me regarde à nouveau lacer mes chaussures et je me lève. 

"Euhm... On... s'appelle ? lui dis-je."

Il hoche la tête, en me regardant dans les yeux. Je suis captivé par son regard brûlant. J'arrête de bouger. C'est trop tentant. Je sens qu'on est dans la même atmosphère de tout à l'heure. Il me fait face maintenant. Lui sur la marche et moi dos à la porte. Je m'approche de nouveau. "S'il bouge, je fais demi-tour et je m'en vais". Mais Haechan ne recule pas. Il me regarde toujours. Pour moi, c'est une invitation. Je le prends à nouveau dans mes bras. Il décroise les siens et pose ses mains sur mes épaules. Comme avant. On se regarde encore un peu. Je n'ose plus bouger, de peur de le brusquer. Mais c'est lui qui prends les devants. Haechan tends le visage et finit par sceller nos lèvres. 

Un rien. Dix ridicules petites secondes. Il s'éloigne à nouveau et me fixe encore. Il est magnifique. Il n'est pas aussi rouge que je croyais qu'il serait. Il à l'air si confiant. Puis il me sourit tendrement. Je fais de même, et moi aussi je m'éloigne de lui, pour finalement sortir de la maison, toujours en le fixant.

"A lundi, me dit-il."

~~~~~~~~~~~便条

Et on est qu'au début...