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~  ᴘ ʀ ɪ ɴ ᴛ ᴇ ᴍ ᴘ s     ɪ ᴅ ʏ ʟ ʟ ɪ ǫ ᴜ ᴇ  ~

sᴏᴜᴠᴇɴɪʀs : ɪʟ ʏ ᴀ ᴅᴇᴜx ᴀɴs

TW : légère évocation de l'homophobie (insultes), violence physique (bagarre entre deux personnages).


𝔻𝕍 𝑀𝒾𝓃𝒽𝓎𝓊𝓃𝑔 / PDV Minhyung

Je n'ai jamais su me contenir. Mes émotions trop fortes, tout ce que je n'arrive plus à contrôler à l'intérieur de mon corps, j'ai toujours eu une manière bien à moi de l'extérioriser. Je pense que la première fois que je me suis bagarré avec quelqu'un doit remonter à l'école primaire. On s'en était tous les deux sortis avec quelques bleus et une bonne punition chacun. Mais à partir de cette période de ma vie, c'est comme ça que je me défoulais et que je me calmais. On a tous besoin de se détendre d'une manière ou d'une autre. Disons que ma manière de faire était plus que problématique, et que le temps passait et que ce défaut commençait à devenir une manie, une habitude qui n'était pas tolérable. J'ai dû changer d'établissement scolaire au moins cinq fois dans ma vie pour ce même motif de violence. Au bout de quelque mois je trouvais toujours le moyen de me battre avec quelqu'un et ça retombait toujours sur moi parce que c'est moi qui causait le plus de dégâts. 

Cette fois-ci, c'est différent. Enfin, c'est différent pour le autres parce qu'à mes yeux ce n'est rien d'autre qu'une bagarre juste et bien méritée. Il y a trois jours je me suis battu avec mon demi-frère. Il y a très peu de choses que mon père aime dans la vie, mais sa toute nouvelle copine hollandaise et ce demi-frère vicieux, il les expose à tout le monde comme des trophées. Il en est fier. Mais juste fier. Je n'ai pas l'impression qu'il les aime plus que ça, plus qu'une médaille à exhiber. Jule et son fils sont pareils. Aussi blonds que nous avons les cheveux noirs, fins, hauts, trop pâles pour des occidentaux et terriblement arrogants et profiteurs. J'ai vu des femmes de tous genres aux bras de mon père, pour des durées plus ou moins longues, mais jamais une d'entre elle n'a été aussi ouvertement désagréable et détestable, à tel point qu'on pourrait croire qu'elle ne désire qu'être jeté dehors. Pourtant mon père est avec elle depuis presque trois mois déjà. Je ne saurais pas expliquer pourquoi. La seule hypothèse que j'ai est que mon père a dû recevoir des compliments sur cette nouvelle "compagne"  de la part de personnes qu'il admire et ne veut pas se séparer d'elle pour rester dans leur estime. 

Enfin bref. Adriaan et moi nous sommes battus. Ou plutôt, j'ai lynché Adriaan. Il avait vraiment choisi le mauvais moment. J'avais passé une journée affreuse, remplie de petits trucs progressivement de plus en plus énervants et il ne manquait plus que Adriaan pour tout faire sauter. Je venais de m'écrouler sur ma chaise de bureau après cette très éprouvante journée de cours. Adriaan a poussé la porte sans un bruit et est rentré dans ma chambre pour se mettre derrière moi, tout ça sans que je ne le remarque. Puis il a soudainement glissé sa main sur ma nuque en me léchant l'oreille. Je me suis retourné violemment vers lui, dans un profond état de choc. Il avait cette expression qu'il aborde trop souvent à mon goût, quand il a réussit à m'agacer. 

" Mais t'est taré ?! Qu'est-ce qui va pas exactement chez toi ?! hurlais-je. Va te faire soigner oui, t'es dégueulasse !!

Il me souriait. Un sourire triomphant et vicieux, sournois. il s'essuyait vigoureusement la bouche du revers de sa main. Adriaan avait vraiment un problème. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait ça à quelqu'un. Et moi j'étais prêt à lui bondir dessus pour lui fracasser le crâne, la seule chose qui me retenait étant les mises en garde de mon père sur ma conduite vis-à-vis de ma "nouvelle famille".

- T'as aimé ça hein, crachait-il entre ses dents. Avoue-le ! T'adore ça hein ? Parce que t'es une petite pédale Minhyung ! Quand papa le saura ! Déjà qu'il n'en a rien à foutre de toi alors là! Il va te renier ! Il déteste les pédales comme toi ! Je suis son préféré !! "

Il a été propulsé sur le sol et moi par-dessus lui. Adriaan aime provoquer mais il ne sait pas se défendre. Personne ne m'a jamais traité de pédale et c'est pas aujourd'hui que ça va commencer. Je déteste les homosexuels, ils sont répugnants. Papa me l'a toujours dit et il a bien raison. Papa a toujours raison. Ces gens-là ne sont pas normaux. Adriaan me dégoûte autant qu'eux. Mon poing s'abattait toujours plus violemment sur son visage. Il ne riait plus du tout. Il hurlait. Son nez était complètement tordu et son arcade sourcilière ouverte. Son visage entier était un mélange de sang et de larmes à la manière d'une peinture bâclée, mal finie. 

C'est sa mère qui a accouru. On a été séparés, il est allé tout droit à l'hôpital avec sa mère et mon père m'a hurlé dessus pendant ce qui ma semblé être des heures non sans me gifler plusieurs fois avant d'aller les rejoindre là-bas. Finalement le lendemain matin, alors qu'il était déjà au travail j'ai reçu un message de la part de mon père : il m'envoyait chez sa sœur, dans un bled paumé dans le Sud pour un mois, et plus s'il le fallait. Je devais profiter de ce temps pour "réfléchir à ce que j'avais fait". Une voiture m'a emmené à la gare et les employés de mon père qui m'accompagnaient, surement sur ordre de ce dernier, on attendus de me voir entrer dans le train avant de s'en aller. Rien que le temps du trajet en train aurait été largement suffisant pour méditer. Je quittais progressivement la ville pour traverser ce qui m'a paru être le même paysage pendant des heures : des champs verts d'herbe grasse ou blonds de broussailles séchées à perte de vue et des petits villages qui ne formaient que de grossières tâches grisâtres au loin. Puis le train a ralenti au milieu de nulle part, entre deux champs et une petite route rocailleuse qui menait vers la silhouette sombre de la ville, fantomatique, engloutie par la brume du soir. J'ai porté péniblement le sac de voyage que j'avais fait en dix minutes ce matin sur ce sentier sinueux et la silhouette du village devenait plus précise. Tout était vide et mort : pas un magasin ouvert, pas un chat dans la rue. Quelques fenêtres çà et là qui étalaient sur le sol leur lumière jaunâtre et le bruit d'une mobylette, étouffé par la distance, qui se tut presque immédiatement. J'errais dans les rues, en essayant de trouver la meilleure position pour capter du réseau et trouver cette maudite maison fantôme. 

Et voilà. Au bout de 45 minutes j'étais enfin arrivé devant ce qui allait être mon foyer pendant ce mois à venir. Une pauvre chaumière traditionnelle, surélevée comme toutes les autres. Mon père sait à quel point je déteste la campagne, c'est pour ça qu'il m'a envoyé ici. De fortes odeurs de terre, de bois et d'herbe émanent du jardin que je traverse avec mes sacs de voyage. Il y a des vélos abandonnés sur les murs de la maison, des ustensiles de jardinage, pelle, pioche, râteau, balai ... Bref, pauvres paysans.  Et j'arrive enfin devant la porte de ce minuscule taudis de campagne. Une rangée de paire de chaussure bon marché s'aligne sur le perron ainsi qu'une corbeille à parapluies. Il va vraiment s'envoler en un coup de vent ce truc. Je me dis encore une fois que le temps ici va être terriblement long, avant de presser, à contrecœur, la sonnette de cet enfer. 


~~~~~~~~~~~便条

Mark quand il a su qu'il allait devoir aller dans la campagne pendant un mois être comme :

Mark quand il a su qu'il allait devoir aller dans la campagne pendant un mois être comme :

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