Chapitre 29 _ Le dieu qui sommeillait

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Furieux, Andreas se leva subitement de son siège. Sigmund avait résisté au pouvoir Berserk qu'il lui avait si généreusement offert, et le Chevalier des Gémeaux avait brisé le lien qui lui permettait de le contrôler mentalement. C'était inconcevable... Maintenant, il n'avait plus rien pour assouvir une domination totale sur le Guerrier Divin de Grani. Et les autres...

Les autres étaient tous morts.

Il ne ressentait plus la présence des Guerriers Divins qu'il avait choisis pour protéger les Sept Halls. Même Surt, qui avait pourtant mit au point un plan ingénieux pour protéger le Hall des Flammes, avait perdu face aux Chevaliers d'Or...

Et les Sept Halls étaient dorénavant détruits.

Voilà qui était fâcheux. Rien ne se passait comme il l'avait prévu. Selon son plan, les Douze Chevaliers d'Or auraient dû perdre face à la toute puissance d'Yggdrasil, et alors l'Arbre aurait pu récupérer leur corps, et se nourrir de leur aura combative, afin que la lance Gungnir puisse être en sa possession... Mais sans les Halls...

Sans les Sept Halls, Yggdrasil était fragilisé... Et si un ennemi parvenait à atteindre ce lieu, et qu'il détruisait le cœur, alors tous ses espoirs s'en retrouveraient anéantis. Et cela, il ne le permettrait pas. Andreas se tourna alors vers l'antre dissimulé derrière lui. Il contempla un instant les deux Armures d'Or qui flottaient dans le vide par sa volonté, puis le corps du Chevalier qu'il avait emprisonné ici. Le Chevalier des Poissons était sa seule source d'énergie... Pour l'instant.

A présent qu'il était seul, il allait se battre. Il n'avait plus le choix.

L'attention d'Andreas fut subitement captivée par le bourgeon, qui n'avait eu de cesse de croître. Elle était à l'intérieure. Faible, éparse, mais bien là... Et même si elle n'avait pas encore prit entière possession du corps de Sophia, jamais il ne se sentit plus proche d'elle. Et cela le fit sourire.

- Attend encore un peu, ma chère fille... murmura-t-il d'une voix inquiétante.

Un son, néanmoins, le coupa de sa paisible quiétude. Il se retourna vivement, constatant que l'Armure d'Or du Sagittaire avait échappé à son contrôle. Toujours emprisonnée, elle flottait, brillant intensément. Andreas fronça les sourcils, remarquant bien que l'Armure agissait selon sa volonté propre. Ce qui signifiait donc que son propriétaire n'était pas loin. Et il ne se trompa point.

Aiolos surgit de nulle part, avec une agilité déconcertante pour un mortel, et l'Armure brisa l'enchantement qui la retenait prisonnière. L'instant d'après, le Chevalier était paré de son attirail, et son arc doré, menaçant, pointait sur le faux Prêtre.

- Allons, allons... soupira Andreas en s'immobilisant néanmoins. Pourquoi tant de haine, Chevalier ? Je suis certain que nous pourrions nous entendre, vous et moi.

- Je crois que vous rêvez, répondit Aiolos sur un ton cassant. N'oubliez pas que vous m'avez attaqué le premier, sans raison.

- Je reconnais avoir commis une erreur, Chevalier...

Aiolos plissa légèrement les yeux. Est-ce que leur ennemi faisait preuve de soumission ? Est-ce qu'il admettait ses torts, et sa défaite ? Comment en être sûr ?

- Oui, continua le médecin, c'était une erreur de vous attaquer, et de ne pas m'assurer en personne de votre trépas.

Sitôt qu'il prononçait cette dernière phrase, Andreas leva la main, et de là s'échappa un rayon violacé qui manqua de frapper de plein fouet le Sagittaire. Ce dernier s'envola, et resta dans les airs en observant attentivement son ennemi.

Les Héritiers des Dieux _ Tome 2 _ RésurrectionWhere stories live. Discover now