Les Héritiers des Dieux _ Tome 2 _ Résurrection

Chapitre 13 _ La volonté d'Ofelia

Au matin, le lendemain, Ofelia fut la première levée. Elle se prépara rapidement, après quoi elle réveilla Sage, qui avait dormi tout contre elle durant la nuit. A cet instant, Deathmask entra dans la chambre. Lui ne semblait pas s'être beaucoup reposé, et sentait même l'alcool à plein nez. Il paraissait néanmoins au maximum de ses capacités, ce qui était fort étonnant.

- Tu es sûre de ce que tu veux faire ? demanda le Cancer en s'arrêtant devant elle.

- Oui, acquiesça Ofelia. Je ne peux pas permettre qu'il arrive un autre malheur à Sage... Je pourrais l'emmener au Sanctuaire Marin, mais je ne suis pas certaine...

- Non, non. Tu as raison de le laisser à Asgard.

Le Chevalier croisa les bras, et resta pensif un moment, avant de demander :

- Et ta fille, dans cette histoire ?

- Elle va bien. Elle s'entend avec tout le monde, en bas.

- Tant mieux...

- Elle considère Kanon comme son père, souleva Ofelia avec un sourire amusé.

- Mh. Je ne sais pas si c'est une bonne chose...

- C'est la seule figure parentale à laquelle elle peut s'accrocher. Ma dépression a duré longtemps, trop longtemps... Et quand bien même, je ne viens pas souvent au Sanctuaire Marin.

- Et tu ne lui as pas dit que son père était un Chevalier d'Or ?

- Les notions de dieux, de Chevaliers, de Généraux et autres joyeux lurons lui semblent encore floues, objecta l'espagnole en haussant les épaules. Elle sait que son père biologique vient de la surface, et qu'il est mort ; cela lui importe peu, puisque pour elle, son véritable père, c'est Kanon.

- Je ne sais trop qu'en penser...

Leur conversation fut coupée par Sage, qui arrivait près d'eux d'un pas discret. Il était tout intimidé, se dissimulant le bas du visage avec sa main fermée, comme s'il ne voulait pas se montrer entièrement face à cet homme si effrayant. Il se réfugia aussitôt dans les jambes de sa mère, s'accrochant à elle comme si sa vie en dépendant.

- N'ai pas peur, Sage... murmura Ofelia en lui prenant la main. Deathmask est un ami.

- Mais il est mort... pleurnicha-t-il en la serrant plus fort.

- C'est vrai... Mais il arrive que, lorsque le Mal se fait plus pesant sur la Terre, même des Chevaliers défunts peuvent se manifester à notre ère... Tu le sais bien pourtant que les Chevaliers protègent la paix, n'est-ce pas ?

Sage hocha lentement la tête.

- La Terre est menacée, ajouta-t-elle. Nous avons tout essayé, et nous n'avons pas réussi à sauver la paix... C'est pour cela que les Chevaliers d'Or sont là.

- Ce sont bien des revenants, alors ? trembla-t-il.

- Oui, dans un sens... Mais ils sont réels, avec le même idéal de justice que lorsqu'ils étaient vivants. Aucun d'eux ne te fera du mal, Sage, je te le promets. N'est-ce pas ?

Elle s'était tournée vers Deathmask, avec un regard insistant. Ce dernier, gêné, pesta silencieusement avant de marmonner :

- Non, bien sûr... Je ne te ferais aucun mal...

Cette brève conversation rassura grandement Sage, et fit même naître en lui un certain espoir. Il savait bien que son père, qu'il n'avait jamais vraiment rencontré, était un Chevalier d'Or. Il avait pu en voir des dessins, des images imparfaites, et s'étaient fait une idée imprécise de lui, de la même façon qu'il avait imaginé les Douze Chevaliers d'Or, sans les connaître pourtant... Et maintenant, il avait l'espoir de tous les rencontrer, et à la pensée qu'il pourrait peut-être voir son père pour la première fois, il ne pouvait qu'en ressentir peur et joie.