Chapitre 9 _ L'enlèvement

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Argol poussa un long soupire, avant d'entrer dans le bureau de Shiva. Ce dernier était adossé à la fenêtre de son bureau, et contemplait de là la vue qui s'étendait devant lui. La Palestre... Une île magnifique, où les Chevaliers d'Or avaient battit un lieu de savoir incroyable. Un lieu destiné à former une nouvelle génération de Chevaliers.

- Shiva... Tu m'as demandé ? s'inquiéta Argol en s'avançant vers le bureau.

Shiva ne répondit pas tout de suite. Il mit un certain temps avant de murmurer, comme s'il était ailleurs :

- Le chef des diacres m'a fait parvenir une lettre inquiétante.

- Que se passe-t-il ? s'inquiéta le Chevalier de Persée.

- Les Douze Armures d'Or ont disparu.

Argol écarquilla de grands yeux de stupeurs, mais se ressaisit bien vite en demandant :

- Quand... Quand cela a-t-il eu lieu ?

- « Cela »... répéta Shiva d'un air absent. Soit elles ont été dérobées, soit elles sont parties de leur propre chef. Dans tous les cas, « cela » est absolument incroyable.

- Shiva. Quand ?

- Il ne sait pas. Blaine m'a avoué ne pas se rendre souvent dans la salle du Grand Pope. Et... Tu sais que les Armures d'Or ont été rassemblé là-bas.

Argol serra les dents. Quelqu'un pouvait-il seulement voler les Armures Sacrées ? C'était impensable ! Si un Chevalier se rendait coupable de ce crime, il encourait la peine de mort.

- Blaine est un imbécile, siffla Argol.

- La disparition des Douze Armures d'Or est récente, ajouta sombrement Shiva.

- Est-ce qu'elle pourrait avoir un lien avec ce que j'ai ressenti l'autre nuit... murmura le Chevalier de Persée pour lui-même.

Mais Shiva l'entendit parfaitement. Il se tourna vers lui, l'observant d'un regard vide, et déclara :

- Attention, mon ami. Nous ne devons surtout pas intervenir.

- Quoi ? s'énerva Argol.

- Je sais ce que tu as ressenti. Moi aussi, je l'ai perçu. Et je crois avoir ma petite idée...

- Les Chevaliers d'Or... Sont revenus, n'est-ce pas ?

- Ce n'est qu'une hypothèse.

- Alors je dois y aller ! Ofelia et Sophia sont encore là-bas, elles risquent de...

Argol n'eut pas le temps de terminer sa phrase. Une femme toute apeurée entra précipitamment dans le bureau, essoufflée. Elle avait courut jusqu'ici.

- Madame ? s'inquiéta Shiva en fronçant les sourcils.

- Au secours... murmura-t-elle en suffoquant. L'infirmerie...

Elle s'effondra, épuisée. Les deux Chevaliers d'Argent échangèrent un regard, avant de se précipiter comme un seul homme vers l'endroit indiqué. Le son de la cloche résonna alors, bien tardivement ; c'était une attaque.

Tous deux arrivèrent à l'infirmerie, constatant qu'elle avait été partiellement détruite. Argol s'avança le premier, balayant la scène du regard. Il intensifia son aura, augmenta sa perception, mais il n'y avait rien ; aucune trace directe de l'ennemi...

- Il est parti, pesta-t-il en serrant les dents.

Argol se retourna un instant, constatant que les élèves et le personnel fuyaient comme le code l'exigeait. Un garde arriva alors à leur rencontre, en courant.

- Messire Shiva ! Messire Argol ! cria-t-il avec panique. L'ennemi a attaqué sans prévenir, nous n'avons rien eu le temps de faire !

- Et c'est quand il s'en va que vous sonnez l'alerte... marmonna Argol en serrant le poing. C'est malin.

- C'est que... Nous pensions que... Vous voyez...

- Non, je ne vois pas, siffla Argol avec haine. Allez donc à votre poste, incapable.

Le garde s'inclina, obtempérant, et fila sans demander son reste. Argol s'avança sur les ruines de l'infirmerie, détaillant la scène. Des prêtres et des prêtresses, chargés du soin des blessés, avaient été tué durant cet affrontement. Et parmi eux, il y avait même un élève qu'il reconnut aussitôt. Seth.

- Qu'est-ce qu'il foutait là... soupira Argol en s'agenouillant à côté de lui.

Il discerna des traces de bataille. Cet imbécile avait tenté d'arrêter l'assaillant, et il l'avait payé de sa vie. Argol ferma les yeux de son élève dissipé, serrant les dents.

- Qu'est-ce que l'ennemi avait en tête ? demanda-t-il en se relevant.

- Je l'ignore... murmura Shiva avec peine.

- Messires !!! cria le garde en revenant en toute hâte.

- Quoi encore... pesta Argol.

- Les jeunes Kévin et Sage ont disparus !!

- Que dis-tu ? s'écria le directeur de la Palestre.

Le garde expliqua que ni l'un ni l'autre ne se trouvaient au point de ralliement, et qu'on les avait cherchés partout sans succès. Shiva tenta de les localiser, en vain. Néanmoins, il fut interrompu dans ses recherches mentales par l'Armure de Persée qui recouvrait brutalement le corps de son compagnon d'arme.

- Argol ! s'exclama-t-il. Tu...

- Je ne resterais pas ici une seconde de plus, fulmina-t-il. Je vais retrouver le fumier qui a commit ce crime, et je le pétrifierais sur place.

- Nous ne sommes sûrs de rien ! tenta de le raisonner Shiva.

- Kévin était encore faible de son voyage à Asgard ! Par ta faute !

Shiva garda le silence. Oui, c'était lui qui avait insisté pour que Sage et Kévin fassent le voyage avec leurs mères... Il savait qu'il avait sa part de responsabilité dans cette histoire.

- Il n'aurait pas bougé de l'infirmerie, et Sage ne l'aurait pas quitté ! Où veux-tu qu'ils soient ? Sous les décombres, ou entre les mains de nos ennemis ?!

- Il reste encore un espoir...

Mais Argol ne l'écoutait plus. Il intensifia son énergie cosmique, avant de bondir. Il n'était plus qu'une sorte de comète qui fusait dans les airs, jusqu'à ce qu'on ne le voit plus. Il était rare qu'Argol use de ce pouvoir là, puisqu'il consommait beaucoup de force...

- Misère... soupira Shiva.

- Quels sont vos ordres ? demanda le garde d'une petite voix.

- Il faut soigner les blessés de toute urgence. Quant aux corps de nos défunts... Il faut qu'ils s'en retournent au Sanctuaire. 

Les Héritiers des Dieux _ Tome 2 _ RésurrectionOnde histórias criam vida. Descubra agora