chapitre 15

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Les gouttes dévalent la cour devenue mouillée. Le ciel est grisâtre et les nuages me donnent la sensation d'être colériques.

Ils grondent si fort que ça m'en ferait presque trembler.

J'ai fini plus tard que d'habitude, aujourd'hui. Mes amis eux, sont partis depuis bien longtemps déjà, ne pouvant pas m'attendre.

Je regarde la pluie s'abattre sur la belle ville colorée, les genoux repliés sur ma poitrine.

- Salut ?

Ben se tient derrière moi, sourire en coin. Il est trempé. Complètement. Ses cheveux bouclés par l'eau lui retombe joliment sur le front, me donnant une forte envie d'y passer mes doigts.

Je le dévisage de haut en bas.

- Salut.

- Je peux m'asseoir ?

- Oui, vas-y, dis-je en présentant d'une main la place à ma droite.

Il s'exécute d'une traite, collant l'arrière de sa tête contre un casier. Ses longues mêches brunes mouillées s'entremêlent et se mélangent avec ses grands yeux aussi bleu qu'un jolie ciel d'été.

Il se penche lentement vers moi, l'air dubitatif.

- Je rêve ou tu me fixes ?

- Je te regarde, c'est différent.

Il fronce les sourcils.

- Tu es bizarre.

- Merci ? Je prendrais ça comme un compliment.

Je force un faible sourire qui me semble enfantin. La fatigue est entrain de m'emporter.

Un long souffle s'échappe de ma bouche. Je resserre mon bras sur mes genoux, en replaçant mes cheveux derrière mon oreille. Le froid me glace chaques parcelles du visage. Je commence à geler.

Le brun me regarde. Il me regarde beaucoup.

- Quoi ?

- Rien. Tu es belle, tu sais ?

Je m'étrangle presque.

Qu'est-ce que c'est ça ?

j'insère mes yeux dans les siens et n'y trouve aucunes traces d'amusement. Ses iris ne me disent rien et je détourne le regard.

- Pourquoi tu me dis ça ?

- Parceque c'est vrai.

- Tu es gênant.

- Je le regretterai trop, si je ne disais pas aux gens ce qu'ils expriment. Et dans ton cas, c'est ça.

Je me contente de pouffer. Ce mec est malade, c'est clair.

Une énorme portée de vent me traverse soudainement. Je grogne en rentrant mes bras dans mon tee-shirt.

- Ça ne va pas ?

- Je meurs de froid.

- Tu veux qu'on s'en aille ?

- Pour aller où ?

- Tu verras.

Il se lève en me tendant ses mains. Après un moment de réflexion je les prends. Son sourire s'agrandit. Bien trop même.

Je lève les yeux au ciel en le regardant me tirer la paume pour avancer.

***

Nous nous déposons tous les deux, sur les grands divans de la salle étudiante.

L'air conditionné me réchauffe peu à peu les membres que j'en râle de soulagement. Ben, suivant la scène se moque.

- Tu avais raison, admis-je, c'était une bonne idée de te faire confiance.

- J'ai toujours raison, c'est un fait.

Je soupire en fixant le plafond beige se dessinant au dessus de moi.

- Ça manque de musique, tu ne trouves pas ?

- De musique ? M'étonnais-je

- Oui. Je vais en mettre.

Il se lève que je le suis du regard.

Vers une table, se trouve des disques et des lecteurs audios aux allures neuves. Il y rentre à peine le CD que je reconnais déjà les premières notes. Je rigole. De la country. Il a osé nous mettre de la vielle country datant environ des années 60. Sérieusement ?

Il s'approche dans un déhanchement en fredonnant quelques paroles.

- Danse avec moi Peyton, me crie t-il

- Je ne sais pas danser.

- Quoi ? Pouffe t-il, c'est absurde, tout le monde sait danser.

- Pas moi, grimaçais-je

- Alors je vais t'apprendre. Tu veux bien te lever ?

Il me tire par les mains afin de me mettre debout. Malgré mes nombreuses plaintes, il réussit à me placer au milieu de la salle.

Ses doigts délaissent peu après les miens. Je le regarde bouger autour de moi, en faisant valser sa belle tignasse.

- Comment je dois m'y prendre maintenant ?

- Il suffit juste de suivre le rythme. Tu vois ?

Il se secoue férocement dans tous les sens, m'arrachant un demi sourire.

- Essaye, vas-y.

- Je te préviens, ça promet d'être affreux.

- Aucun risque, lâche toi.

J'inspire grandement avant de poser un énième regard sur lui. Ça va être affreux oui, certainement, mais tant pis.

Comme un compte à rebours, je me mets à faire virevolter mes cheveux dans l'air.

Le volume est à fond et mes oreilles bourdonnent. Je rigole tellement que je crois même en verser quelques petites larmes. Je saute partout en chantant à tue-tête les refrains de la mélodie avec lui.

J'ai fort l'air d'être une dégénérée. C'est incroyable, ce brun me fait décidément faire n'importe quoi.

- Tu vois que tu sais danser, rigole t-il

- Je vous offre une danse ?

- Avec plaisir, mademoiselle.

Je lui prends les mains en l'entraînant avec moi.

Il suit mes pas en me demandant néanmoins d'aller moins vite. C'est terriblement drôle. Il me fait tant tourner la tête que j'en oublie que nous sommes encore au lycée.

Le cœur battant à tout détruire, je m'arrête et lui tire ma plus belle révérence. Des applaudissements hilarés résonnent brusquement derrière nous.

Je me retourne aussitôt.

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