chapitre 13

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- Tu n'en veux plus ?

Danielle me regarde, préoccupée.

- Si si.

Je prends une bouchée de ma salade et la mange sous ses regards, lourds. Elle acquiesce tout de même. Je prie intérieurement pour que cette heure de déjeuner se finisse vite.

Je n'en peux juste plus.

Ça fait une semaine que je n'entends plus parler de Jake. Il s'est comme qui dirait....volatilisé. Tout simplement.

Il apprend dans ce lycée tout comme moi mais je n'ai pas l'impression qu'on fasse parti de la même époque. Si je le vis bien ? Pas tellement, non.

Je ne suis pas très en forme. Tout le temps, à vrai dire. J'aimerais rejeter la faute sur autre chose mais ce serait faux. Est-ce normal que je ressentes ça ?

- Hey, tu m'écoutes ?

Taylor me caresse doucement le bras, les sourcils froncés.

- Excuse moi, tu disais ?

- Donc tu ne m'écoutes pas.

Elle souffle.

- Je te trouve ailleurs en ce moment.

Ses paroles me font l'effet d'une balle. Elle a sûrement dû remarquer mon état ces temps ci.

- Ça doit être à cause de la fatigue.

- Tu es sûre qu'il n'y a que ça ?

Elle me regarde droit dans les yeux. Je sens Danielle s'intéresser à notre conversation.

- Oui, il n'y a que ça. Ne t'en fais pas.

- Tu me le dirais si ça n'allait pas ?

J'acquiesce de la tête, silencieuse.

Elle s'en contente sans y croire. Ce n'est pas bien grave, ça passera. Je veux juste qu'on me laisse tranquille un temps sois peu.

Serait-ce trop demander ?

Je pousse mon plateau repas vers Oliver. Celui ci semble ne pas bien comprendre tant bien qu'il me dévisage.

- Tu peux le prendre si tu veux.

- Vraiment ?

- Oui, je n'ai pas très faim.

Je me lève puis sors des lieux sans attendre de réponses.

Je n'ai la tête à rien. Mes amis ne comprennent pas alors je n'essaye pas d'être expressive. J'ai le ressenti qu'il me manque quelque chose, c'est dingue hein ?

Je n'aime pas ça. Je n'aime pas être comme ça.

***

J'ouvre la porte qui donne sur le toit du lycée. Le soleil m'agresse et le vent me bise la peau. Je ferme les yeux. C'est bon. Très bon.

Je balance mon sac dans un coin. D'ici, j'aperçois quelques élèves en pleine bataille de papier sur le gazon, des couples entrain de s'embrasser et des professeurs râler à gorge déployée.

Ce spectacle me fait sourire. Tout est tellement plus beau vu de loin, c'est fou.

- J'espère que tu ne comptes pas sauter ?

Je me retourne en sursaut, une main sur le cœur.

Le garçon qui me fixait la fois dernière au terrain se tient devant moi. Il me scrute d'un air moqueur.

- Qu'est ce que tu fais là ?

- Je pourrais te retourner la question.

- Certes, oui. Sauf que je ne te répondrais pas.

- Alors on est deux.

Il me sourit de plus belle, certainement heureux de sa répartitie.

Je le regarde, lasse.

Je m'assois ensuite à même le sol, autour des plantes vertes. La brise m'emporte doucement.

Le brun dont j'ignore le prénom s'adosse à la rambarde, l'expression faciale, pensive.

- Tu ne comptes pas sauter, si ? Demandais-je à mon tour

- Fais gaffe, c'est du plagiat ça.

Il revient et s'assoit près de moi.

Mes pensées me perdent l'espace d'un instant. Le temps me plaît. Il est doux et agréablement apaisant. Je me sens mieux que d'habitude, quand je ne pense pas à Jake burton. J'espère que ça durera.

Je m'arrête en sentant le regard du brun sur moi. Argh. Est-ce une manie chez lui ?

- Arrête ça.

- Quoi ?

- De me fixer, c'est effrayant.

Il lâche un rire.

- Je ne savais pas que regarder de belles personnes pouvait être considéré comme un crime ?

- Je ne suis pas belle, pouffais-je

- C'est dommage.

- De ne pas l'être ?

- De penser ne pas l'être.

Je toussote, à moins que je ne sois entrain de m'esclaffer. Peu m'importe. Son flot de belles paroles m'amuse plus qu'autre chose.

- Je suis désolée, mais tu perds ton temps avec moi.

Il ne se démonte pas pour autant et continue de me regarder fixement. Il n'a pas l'air de saisir ma technique de recalage.

- Tu sais, c'est plus facile pour toi de jouer les inaccessibles que pour moi de jouer la carte du je-m'en-foutiste.

- Parceque tu as besoin d'un masque pour aborder les gens ?

- Pas toi ?

Un long soupire s'échappe de ma bouche. À quoi joue t-il ? C'est un enfant dans le corps d'un grand.

Il me tend ensuite sa main. Intriguée par ce geste subite, je la lui serre quand même. Mon air perdu l'amuse que j'en fronce les sourcils.

Oui. C'est bel et bien un enfant.

- Je m'appelle Ben.

- Peyton.

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