Miroir

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Les particules bouillante berçaient le blond dans sa chute. La chaleur, c'est bien mieux que le froid, se dit-il, dans un tel instant.

[...]

  Dans les ruelles sombres du villages se trouvait jadis un enfant blondinet. Renié de tous de part ses différences physiques, comme ses oreilles ou ses yeux peu communs, il vivait en se nourrissant des détritus contenus dans les poubelles. Il n'avait qu'un souvenir de lui, de son identité. Il s'agissait du jour où ses parents l'avaient abandonné. Il s'agissait d'un couple qui au départ ne voulait pas d'enfant, et ce jour-ci le père décida de jouer à pile ou face pour choisir le sort de son fils. La pièce qui voltigeait, la pluie qui s'abattait et les éclairs qui déchiraient. Chacun de ces détails étaient souvenus de manière excellente. C'est en voyant le bout d'or retomber qu'un collier d'argent avait pris place sur la nuque du garçon, avec une pièce comme symbole.

  Il passait ses journées à se regarder face à un miroir salle, à côté d'un marchant de poisson. Rien ne changea, jusqu'à son adolescence. Il n'avait toujours pas de nom. Mais, une nuit, il vit une affiche de demande d'assassinat. Il devait abattre une femme. L'ennui, la reconnaissance, l'argent, la faim et pourquoi pas, une amitié futur, toutes ces idées le poussa à le faire. Il piégea la femme en lui faisant croire qu'il était perdu. Il l'amena dans une sombre rue, à l'écart des hommes, se muni discrètement d'une pierre tranchante, puis perça sa gorge avec. Elle était morte, et il allait la ramener au volcan pour cacher toute trace. Au début il avait hésité entre la source de magma et le lac d'acide, qui se trouvait non loin de la ville, mais il opta finalement pour la lave. Une fois devant le gouffre, il arracha sa tête pour la garder et jeta son corps, avant de se rendre compte qu'elle était enceinte. Un papier tomba de la veste de la future mère aux pieds du blond. Sur ce dernier était écrit "Émilie".

  Il rangea la tête dans un sac afin de la donner à son client.

« Je ne suis pas un meurtrier. Certes, j'ai tué, mais je n'ai pas de nom, je n'existe pas, donc je ne suis pas un meurtrier. »

  Quelques mois après, un mercenaire du nom d'Émilien faisait régner l'ordre au village, on l'appelait même "Émilien Maestro", car il était le premier prétendant au trône. Cependant, personne ne se doutait que son nom était une référence à sa première victime.

OrigenWhere stories live. Discover now