L'histoire se termine

127 2 0
                                    

Devant la grande et belle maison de Marie-Caroline, Aliénor sonnait. Après quelques secondes d'attentes Marie-Caroline le ventre rond de sa grossesse bien avancée ouvrait la porte.
« Qu'est-ce que tu veux ?
- J'ai besoin que tu me rendes un service.
- Et puis quoi encore.
- Tu demandes à ton père d'arrêter de nous embêter à propos de notre mariage sinon il verra ces photos de toi avec Carole. Tu vois la première à deux ans et là dernière 1 semaine, puisqu'on voit que tu es déjà largement enceinte.
- Grrr.
- Je n'y aurait jamais cru si je ne vous avait pas vu. D'ailleurs j'y pense tu étais peut-être amoureuse de moi au lycée. J'imagine la tête de ton père si ça c'était fait. Sa fille en couple avec celle de son rival.
- D'accord je vais parler à mon père. Mais tu dois me jurer que ces photos resteront secrètes.
- C'est jurer. Mais si un jour tu veux faire ton coming-out et vivre ton amour avec Carole au grand jour je serais là pour te soutenir. »

Marie-Caroline était furieuse que sa relation ait été découverte. Si elle voulait qu'elle reste secrète elle devait parler à son père. Sitôt Aliénor partie elle se rendait à la mairie où son père bien que surpris par la demande de sa fille ne pouvait faire autrement que d'accepter.
Hugues était lui aussi surpris par ce brusque revirement mais content que Labarbac arrête de leur mettre dans bâtons dans les roues.

Le mariage c'était parfaitement bien déroulé. Après la cérémonie civile Aliénor et Marie étaient montés dans une superbe Citroën Traction cabriolet que Félix avait trouvé non loin de là. Le repas et la décoration de la salle mélange d'Aquitaine et de Bretagne était parfait. Quand aux invités ils n'étaient pas nombreux, le couple c'était limité à leur cercle proche. En dehors des Montbazac il y avait évidemment Emmanuelle, Félix, Justine et son parisien, Célia, quelques amis d'Hugues et Christine, mais surtout le parrain de Marie. Ce dernier heureux d'être là pour constater que sa filleule avait trouvée une nouvelle famille, qu'Aliénor était réellement une fille bien et tout l'amour qu'elles avaient l'une pour l'autre.

Après un court voyage de noces aux Antilles Aliénor et Marie rentraient à Paris pour leur études

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

Après un court voyage de noces aux Antilles Aliénor et Marie rentraient à Paris pour leur études. Toutes les deux avaient décidées d'aller jusqu'au bout, c'est à dire jusqu'au doctorat et la thèse qui l'accompagne. Doctorats brillamment obtenus sur le sujet de « La mise sous tutelle de la Bretagne par l'empire Plantagenêt » pour Marie et « Philippe de Falconbridge et de Cognac, fils de Richard Cœur de Lion ». Aliénor et Marie avaient durant un été triés et classés les archives familiales. Elles avaient découvert une liasse rédigée par Éloïn et par Audran III de Montbazac, qui l'avait recueilli avec sa belle-fille et sa petite-fille. Dans le même temps un historien anglais avait découvert à Londres un document relatif à la tentative de Philippe et à sa mort dans une sombre cellule anglaise.
Pour rédiger leurs thèses le jeune couple avait dû travailler des années. Elles avaient épluchées des monceaux d'archives, pris des dizaines de pages de notes avant d'esquisser un plan et de rédiger enfin ces sommes. Cela avait été dur, leur moral avait fait les montagnes russes mais elles avaient tenues bons, se soutenant l'une et l'autre. Si cela avait été dur le résultat en valait la peine. Des jurés unanimes sur la qualité du travail fourni et dur la pertinence du propos.
Marie qui tout en rédigeant sa thèse avait commencée à donner des cours décidait d'obtenir l'agrégation pour enseigner à l'université et continuer la recherche historique. Aliénor satisfaite d'avoir obtenue son doctorat aurait volontiers passée l'agrégation mais elle n'était pas faite pour les tâches administratives qui accompagnaient l'enseignement et la recherche. Elle avait donc choisi de devenir écrivain. Elle ne l'aurait jamais cru si un éditeur n'était pas tombé dessus par hasard sur Internet. Et pour continuer à profiter de sa passion elle avait choisi la veine des romans historiques.
Mais surtout comme elle se l'était promis elle était retournée vivre à Montbazac. Marie adorait sa région mais elle avait eu un coup de cœur pour l'Aquitaine et accepté sans problème de s'installer à Montbazac.

Elles vivaient donc heureuses dans une dépendance qui avait été aménagée pour elles. Ils ne manquait plus qu'une chose pour que leur bonheur soit complet, des enfants. Depuis leurs retours à Montbazac elles s'occupaient souvent de Gaston, Roger et de Pétronille les enfants d'Emmanuelle. Après s'être fait la main sur eux elle n'avait plus peur d'en avoir. La procréation médicalement assistée ayant été enfin autorisée Aliénor avait pensée que ce serait le meilleur moyen pour Marie de réaliser son rêve. Elle avait réfléchi à l'homme qui pourrait fournir le sperme. Très vite son frère lui était apparu. Cela semblait même une évidence. Marie et Henri étaient enthousiastes mais après s'êtres renseignés sur la procédure médicale tous les trois étaient beaucoup moins euphoriques. Et pas seulement en raison du prix de l'opération. Si Henri n'avait que son sperme à fournir, les médecins devaient prélever des ovocytes, les féconder avant d'en réintroduire deux ou trois afin d'augmenter les chances. Même avec deux ou trois ovocytes fécondés il n'était pas certain qu'il y en ait un qui prenne. Il fallait alors recommencer l'opération. En revanche les trois pouvaient prendre et à ce moment-là la femme était enceinte de faux triplés. Mais Marie était décidée. Peut lui importait que cela soit douloureux, qu'elle soit enceinte de triplés, pourvu que cela marche.
Heureusement pour Marie cela allait marché du premier coup. Cela avait même si bien marché que les deux ovocytes avaient pris et qu'elle était donc enceinte de jumeaux. Sa grossesse allait se passer le mieux du monde. Les seuls hics était que non seulement elle allait devoir arrêter le traitement qui lui avait permis de stabiliser son taux d'hormones et que sa grossesse allait décupler ce taux. Alors que depuis 5 ans elle avait réussie à stabiliser la taille de sa poitrine au 105E celle-ci allait sans doute prendre encore beaucoup de volume. Mais en plus de voir sa poitrine se développer à nouveau elle allait prendre du poids. Elle faisait 90kg pour 1,75m. Aliénor l'a trouvait magnifique ainsi mais qu'en serait-il avec 30 kilos de plus. Contrairement à ce qu'elle redoutait Aliénor allait l'a trouver tout aussi joli avec les 50 kilos qu'elle allait finalement prendre et son 110J.

Elle l'a trouvait toujours aussi belle et elle avait été d'une attention exceptionnelle avec sa femme aussi bien pendant la fécondation que durant sa grossesse et durant l'accouchement

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

Elle l'a trouvait toujours aussi belle et elle avait été d'une attention exceptionnelle avec sa femme aussi bien pendant la fécondation que durant sa grossesse et durant l'accouchement. Aliénor était toujours à ses côtés posant un tas de questions aux médecins, rassurant Marie, ... . Et lorsqu'elles sont rentrées avec les petits Philippe et Adèle c'était encore elle qui l'aidait à gérer les jumeaux. Elle surprenait tout le monde y compris elle mais elle était d'un calme absolu et d'une patience infinie avec leurs enfants. La grossesse de Marie et la naissance de leurs enfants avaient été comme une révélation. Si elle savait qu'elle fonderait une famille l'idée d'être enceinte ne c'était jamais vraiment faite en elle jusqu'à ce jour. 
Elle avait attendu que les jumeaux aient quelques mois pour en parler à Marie. En revanche Aliénor voulait éviter la fécondation artificielle, trop douloureux. Elle avait déjà couchée avec des garçons et ça ne l'a gênait pas de recommencer si c'était pour la bonne cause. Marie n'était pas très enthousiaste à cette idée mais elle avait tellement fait pour elle, elle ne pouvait pas lui refuser. En revanche ni l'une ni l'autre ne savait vers qui se tourner. Après de longues heures d'hésitations elles choisissaient Yves le plus jeune frère de Marie et le seul membre de sa famille à prendre de ses nouvelles. Yves avait 8 ans de moins qu'elle, il était le seul avec sa sœur à avoir choisi la voix des études en se lançant dans des études de sociologie. Yves était d'accord pour être le père de l'enfant d'Aliénor. Il avait parfaitement compris ce que cela impliquait. Il s'agissait de sexe sans amour et une fois l'enfant né d'être présent quand il le fallait. Ne pas le délaisser, ni envahir l'espace. Yves était un jeune homme tout à fait ordinaire qui arrivait chez sa sœur pour passer les deux mois d'été et faire un enfant à sa belle-sœur. Ce n'était pas évident comme situation heureusement elle ne devait durer que deux semaines. Aliénor avait très vite ressenti les symptômes de la grossesse. En revanche pour la première fois elle devait s'avouer vaincue, problème de tension, elle devait s'économiser. L'accouchement aussi allait être une épreuve. La fière Aquitaine était particulièrement sensible à la douleur et son accouchement allait être le moment le plus douloureux de sa vie. Heureusement la petite Jeanne qu'elle allait mettre au monde au château de Montbazac était une vraie merveille de tranquillité.

La vie allait s'écouler paisiblement pour Aliénor et Marie avec leurs enfants à Montbazac.

Aliénor, le romanWhere stories live. Discover now