L'annonce de Marie

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Après avoir été voir le médecin les jeunes femmes remontées à l'appartement commençait à discuter
« J'espère que cette fois qu'on va trouver une solution rapidement.
- J'espère aussi pour toi. Je change de sujet. Je ne sais pas si tu avais prévue quelques choses pour Noël mais j'ai pensé qu'on pouvait aller à Montbazac. Je te présenterai ma famille et mes amis.
- J'avais prévu de retourner à Rennes chez mon parrain. C'est un homme très croyant mais je pense assez ouvert d'esprit, je pensais que ça pourrait être l'occasion de lui annoncer.
- Et tes parents ?
- Je ne sais pas. Peut-être lui demander de les inviter et faire une grande annonce après le repas.
- Même si la manière dont tu me les as décrit ne me les rends pas sympathiques je serais heureuse de les rencontrer.
- Ça me fait plaisir ce que tu me dit là. Moi aussi ça me ferait très plaisir de rencontrer les tiens. »

En attendant de réaliser ce périple elles continuaient à travailler, à sortir de temps en temps pour voir les copines d'Aliénor au premier rang desquelles Célia, Claude, mais aussi Frédérique et Alyssa des filles rencontrées à « La Mutinerie », Justine, Florent un gay lui aussi en L3 d'Histoire, secrètement amoureux de leur condisciple Romain, Marine et Julie elles aussi en Histoire et en couple à Paris 7 et Cat une jeune écrivain de polar. Elles allaient aussi de temps en temps à la piscine où au cinéma, le week-end elles se faisaient des sorties à moto. En bref elles étaient heureuses.

Les vacances de Noël étaient assez vite arrivées. Dès la fin de leur dernier cours elles étaient retournées chez pour prendre la voiture dans laquelle elles avaient déjà mis leurs affaires.

La R5

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La R5

Aliénor prenait le volant et conduisait quasiment d'une traite jusqu'à Rennes. Marie n'avait pas le permis, elle n'avait pas jugée utile de le passer. Elle n'avait pas tort, à Rennes chez son parrain elle avait les transports en commun et en cas de réelle nécessité son parrain lui servait de chauffeur. À Paris elle n'en avait pas besoin mais elle songeait tout de même à le passer. Elle ne voulait pas que sa copine soit seule à conduire sur les longs trajets. Même si ça ne dérangeait pas celle-ci. Se doutant de la manière dont les choses allaient se passer elles avaient réservées une chambre d'hôtel. Cela leur permettrait de s'éclipser et de dormir plus tranquillement.

Après sept heures et demie de route les deux jeunes femmes avaient finies par arriver dans la capitale bretonne

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Après sept heures et demie de route les deux jeunes femmes avaient finies par arriver dans la capitale bretonne. Le parrain de Marie un ancien officier de la Marine Nationale, vieux garçon vivait dans le grand appartement du centre ville que ses parents lui avait laissé. Un appartement au cœur de la cité dans un immeuble le long de l'Ille.

 Un appartement au cœur de la cité dans un immeuble le long de l'Ille

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« Mon parrain vient d'une riche famille. Il a dédié sa vie à la mer. Il est resté dans l'appartement familial, célibataire et sans enfants. Ce qui fait qu'il me considère un peu comme sa fille. Mon père à fait toute sa carrière sous ses ordres. Il a un très grand respect pour lui. Malgré qu'il soit plus ouvert d'esprit. Expliquait Marie en montant les escaliers. Tout en écoutant sa copine Aliénor admirait l'escalier de bois et le tapis rouge qui le recouvrait.
Arrivées au 2e étage devant la porte la jeune bretonne sonnait. Avant même qu'on leur ouvre elle avait lâchée la main de sa petite amie comme cela était convenu. Son frère Robert leur ouvrait.
« Marie ça me fait plaisir de te voir !
- Moi aussi petit frère. Je te présente Aliénor ma meilleure amie. »

Les deux jeunes filles entraient. L'appartement était d'un style très bourgeois, parquet, lambris blancs, tapis, glaces, ... . Les Le Tregor étaient déjà là et après avoir été présentée à sa « belle-famille » Aliénor pouvait dire que Marie dénotait. Son père était petit et râblé, sa mère un peu plus grande (1,65m) et très mince. Guy et Robert étaient les portraits de leur père tandis que les autres ressemblaient à leur mère. Le parrain de Marie était en revanche grand et mince, très élégant, l'opposé des Le Tregor.
Marie était anxieuse. Elle savait qu'elle ne devait rien attendre de sa famille, elle savait qu'ils la rejetteraient, mais ils devaient savoir. Elle avait longuement hésité sur la manière de leur annoncer. Finalement pour que son père ne lui coupe pas la parole, qu'elle perde ses moyens face à lui elle avait imaginé un stratagème. Son parrain lirait un mot qu'elle avait écrit et qu'elle venait de lui donner. Elle savait aussi qu'il garderait sa contenance à la lecture du mot. Le repas c'était bien passé, Aliénor avait été discrète, c'était parfois retenue d'aller les taper, et juste avant le dessert le parrain de Marie se levait et demandait toute l'attention.
« Je vais vous lire un mot qui m'a été remis tout à l'heure. J'aimerais le silence jusqu'à la fin de la lecture que je vais faire.
Papa, maman, je sais d'avance ce que vous allez dire mais cela ne changera rien. Vous êtes profondément croyants et le monde moderne est pour vous une bêtise sans nom, une décadence incroyable de la société. Vous ne vous êtes jamais intéressé à autre chose que la vie de votre quartier, aux bateaux, à l'église. Pour vous le temps et l'espace se sont arrêté il y'a un siècle. J'ai cru à tout ça. J'ai suivi votre modèle à une différence près. Cette différence c'est que depuis l'enfance j'ai soif de savoir. Cette soif m'a conduite à refuser la voie que vous aviez choisis pour moi. Ces derniers mois elle m'a conduit à découvrir de nouvelles choses. J'ai découvert que le monde moderne était loin d'être diabolique comme vous le prétendiez. Il y'a des choses bien et des choses mals. Il y'a des salauds là où on pense trouver le bien et des gens formidables là où on pense trouver le mal. Le monde est moins simple et bien plus complexe que ce que vous m'avez appris. J'ai découvert que des personnes que vous me disiez sataniques, au mieux anormales ne l'étaient pas. Elles étaient juste différentes. En dehors de cette différence qu'ils sont comme nous. Alors cette différence devient insignifiante. Elle devient d'autant plus insignifiante que cette personne est une personne bien à tout point de vue. Une personne intelligente, attentionnée, cultivée, ... . Ce que je veux vous dire c'est que j'ai découvert tout ça avec Aliénor, c'est une fille formidable avec laquelle je me sens bien, qui fait mon bonheur et que j'aime. Elle est la femme de ma vie. Désolée mais c'est ainsi. »

Aliénor, le romanWhere stories live. Discover now