Captive sur contrat

Chapitre 41

Isla fronça des sourcils interpelée par son sourire en coin.

- Je peux savoir ce que tu as fait ?

- Il se trouve que j'étais bien à Las Vegas et il se trouve qu'après quelques parties acharnées au poker, j'ai tout perdu.

Isla étouffa un rire en secouant de la tête.

- Ça ne m'étonne pas de toi, dit-elle avec amertume et déception dans la voix.

Indifférent Oliver poursuivit.

- Hélas tu me connais, reprit-il en soupirant ; J'ai voulu retenter une partie et il se trouve que j'ai encore perdu.

- Et je peux savoir en quoi cela me concerne ?

- Tu étais ma mise, lâcha Oliver sans le moindre remord.

Isla resta figée, sous le choc puis recula d'un pas en arrière.

- Tu as fait quoi ! S'écria Isla en écarquillant les yeux.

- Ne fais pas comme si tu n'avais pas entendu, lui dit-il en haussant des épaules avec négligence : Tu étais ma mise et j'ai perdu.

Le cœur brisé, elle sentit ses lèvres trembler.

- Comment as-tu pu faire ça ? Demanda-t-elle d'une voix tremblante.

Oliver esquissa une moue presque diabolique.

- C'est simple, j'ai voulu me venger de ton très cher amant, répondit-il avec un large sourire.

Isla sentit un goût amer lui monter dans la gorge. Elle ne reconnaissait plus le garçon d'autrefois, celui avec lequel Isla avait passé une bonne partie de son enfance. Comment avait-il pu changer à ce point ?

- J'ai cru que tu allais faire ce que je t'ai subtilement demandé et au lieu de ça tu t'es contentée de partager son lit, reprit-il en se levant.

- Tu sembles oublier un détail Oliver c'est que je ne suis pas comme toi et je ne le serais jamais. Comment tu as pu croire que j'allais le piéger pour de l'argent.

Oliver se frappa les hanches avec un air dramatique.

- Tu as toujours été si naïve ma pauvre Isla, même quand tu étais petite tu pensais que nos parents coulaient des jours heureux alors que derrière cette façade du couple parfait mon père avait une maitresse. Ta pauvre mère n'y a vu que du feu pendant des années.

Prise de vertige, Isla se rattrapa au dossier du fauteuil, refusant de le croire.

- Tu mens pour tenter de me faire du mal mais ça ne marchera pas Oliver.

- Ah tu crois que je mens ? S'enquit ce dernier d'une voix trainant ; Dans ce cas là je te propose de demander à mon père, il te le dira de lui-même, de toute façon il n'a plus rien à perdre ta mère est morte.

- Espèce de monstre, parvint-elle à dire alors que sa vision se brouillait peu à peu.

Oliver s'approcha et ce fut à cet instant qu'elle comprit qu'il fallait qu'elle gagne du temps. La seule chose qui parvenait à la maintenir debout et forte c'est qu'elle savait qu'un garde du corps était dehors.

- Comment tu es rentré ? Le questionna-t-elle en jetant un furtif coup d'œil dehors.

- Tu sais à quel point j'adorais escalader les murs plus jeune, répondit-il en se vantant.

- Une chance que tu ne sois pas tomber, rétorqua Isla lorsqu'il sortit une flasque qui sentait le whisky.

Isla en profita pour faire le tour de fauteuil avec l'espoir d'approcher le tisonnier non loin de là près de l'ancienne cheminée.

- Assez parler ma très chère Isla, Peter Dumas attend que je te ramène à lui maintenant, tu verras il n'est pas si méchant que ça.

- Ragnar arrive et il y a un garde juste devant la maison, je te conseille plutôt de partir avant qu'il n'arrive.

Une faible pâleur teinta le visage d'Oliver. Hélas l'alcool qu'il avait bu suffit à le maintenir hors de la peur. Il semblait excité, déterminé à remplir sa mission.

- Nous allons partir par derrière, le temps qu'il arrive, nous serons partis, maintenant soit tu me viens de ton plein gré soit je t'y traine par les cheveux.

Saisie par la panique Isla songea d'abord à crier avant de sentir que sa voix s'éteignait, comme dictée par la peur.

- Je ne vais nulle part avec toi Oliver, sort d'ici immédiatement, articula-t-elle alors qu'elle sentait une nausée lui monter à la gorge.

Et alors que ses jambes refusaient d'avancer elle sentit sur sa joue comme une brûlure affreusement douloureuse avant de heurter le coin de la cheminée. Son premier réflexe dans cette affreuse douleur qui l'empêcher de respirer fut de poser sa main sur sa tempe. Les yeux crispés, elle serra les dents alors que la douleur se propageait dans son visage jusqu'à lui ôter un cri. Les oreilles bourdonnantes elle entendit un fracas derrière elle qui la força à ouvrir les yeux. Un goût de sang couvrit sa bouche. Sa respiration se coupa alors qu'elle ne décelait que deux silhouettes au loin, mais l'une d'entre elles était si sombre qu'elle sut tout de suite qu'il s'agissait de Ragnar. Peu à peu le bourdonnement qui hantait son ouïe disparut et elle put entendre des hurlements sombres si bien qu'elle eut l'impression qu'ils surgissaient des ténèbres.

- Ragnar, murmura-t-elle dans l'espoir qu'il l'entende.

Isla tenta de se redresser alors que l'odeur du sang devenait de plus en plus insupportable mais ses jambes refusaient toujours de bouger. Et alors qu'elle luttait pour que ses yeux ne se ferment pas, Isla sentit près d'elle une présence qui poussa presque à abandonner la lutte...