28. Choix et liberté

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_Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu !

Stacy était au bord de la panique. Elle faisait des va-et-vient en essayant de respirer, alors que je tentais de garder mon calme malgré mon anxiété :

_ Ket ket ket ! Tu dois tout dire à la police Léane, je t'en prie ! Fais le pour toutes ces filles, pour toi...pour moi

_Si je le fais, je signe mon arrêt de mort. Paolo a des contacts. En théorie tu ne sais rien. Donc il faut te calmer. Laisse-moi digérer tout ça.

_Non mais est-ce que tu t'entends ?

Je n'aurais pas voulu que Stacy soit au courant, mais elle a tout entendu. Il y a une heure, Paolo était là pour m'expliquer à quoi en tenait ma vie. Il ne s'agissait pas d'un fil. Il ne s'agissait pas de marcher sur des œufs. Ma vie tenait à une déclaration. A un certain moment, Paolo n'avait pas de moyen de faire pression sur moi sinon mes dettes. Mais cette fois, il avait touché une corde sensible. Maintenant que Stacy savait, je ne savais plus à quoi m'attendre d'elle non plus. Il me fallait limiter les dégâts mais déjà par où commencer ?

Paolo avait retrouvé une boucle d'oreilles accrochée à son lit et avait mis des jours pour découvrir qu'elle m'appartenait. Bien sûr que j'ai nié, mais le fait que j'aie pris la fuite chez Hansley ce soir-là juste avant ne me couvrait pas. Il était sûr que je savais quelque chose et me présenta les photos de ses victimes, l'une après l'autre. Andrea figurait parmi elle et je risquais d'être la suivante si je ne faisais pas ce qu'il m'ordonnait. Là aussi je lui ai dit que je ne comptais pas me mêler de sa vie mais juste partir sans faire de bruit. J'ai essayé d'être assez convaincante. Mais Paolo a été plus convaincant en remuant un nom de mon passé.

Il a de ces choses qui ébranlent l'existence d'une façon qui fait remonter en surface un tas de choses qui a un certain moment n'avaient pas la moindre importance. Et pourtant le temps a cette fâcheuse habitude de tout changer pour son compte. De transformer de petites erreurs an faits monumentaux. Le temps est même arrive à me donner une raison de me battre assez en risquant de perdre l'homme que j'aime. Certaines bêtises prennent de la valeur dans le temps et comme je l'ai toujours su, le passé ne disparait jamais. Alors oui, j'avais froid dans le dos.

J'étais soulagée au départ que Stacy ne soit pas là à ce moment car elle n'aurait pas eu une cible sur le dos et je pourrais la convaincre de partir sans qu'elle ne découvre ma vérité. Mais je me trompais je ne savais pas à quel instant elle était arrivée et cela m'inquiétais davantage. J'avais une peur bleue. Je savais que je ne pourrais rien dire à Richard de tout ça. Il fallait que moins de personnes soient impliquées. J'avais le choix entre l'asservissement et la mort. Le choix était difficile, et pourtant je savais ce que je devais faire.

_Il faut que tu partes Stacy. Paolo sait que je ne dirai rien et il pense que tu ne sais rien. Tu as un avantage.

_Si tu promets de partir aussi. Richard t'aidera, tu dois lui dire la vérité. Viens avec moi le temps que tout s'arrange...

_Je ne peux pas venir avec toi. Je parlerai à Richard ce soir.

La soirée ne chassa pas notre inquiétude. Et le silence avec lequel nous avons nettoyé tout le désordre causé par Paolo n'arrangea pas les choses. Après cela, Stacy du énumérer le nom de tous ses amants policier a qui l'on pourrait parler. Mais encore fallait-il qu'on ait des preuves au risque de les voir nous vendre à Paolo. C'était lui le boss. On ne faisait pas le poids. Elle connaissait aussi quelques malfrats mais le problème serait l'argent. Stacy pensait qu'on pourrait provoquer un accident. Moi je pensais à pire. Même si je savais que je n'aurais pas assez de courage pour enlever une vie humaine. Je me sentais assez coupable déjà.

La fille de joie a l'identité perdueWhere stories live. Discover now