11. L'attente dans la ville au contraste incohérent

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Je me réveille, toujours épuisée en constatant à regret que la soirée à été courte. Non, en fait c'est ma nuit avec Richard qui a du être longue à vivre mais courte à tuer. Je constate qu'il n'est plus là. Juste derrière moi repose une partie des draps froissés. Quand est-il parti? Pourquoi est-il parti?  Je sens le rouge me monter. Et pourtant j'en ai strictement aucune raison de me prendre la tête. N'avais-je pas dit pas d'attache? Me suis-je menti à moi-même.

Dépitée, je saute du lit sans hésiter et me dirige vers mes vêtements éparpillés à même le sol. Les siens ne sont plus là.  Richard à filer dans sa chambre alors qu'il aurait pu rester. Je réalise un peu plus tard que sur mon téléphone est sous une extrémité du lit. Il a du glisser alors que Richard et moi balancions nos corps dans tous les sens à un rythme incontrôlable. J'ai l'impression d'avoir rêvé. Et pourtant je me sens un peu différente. C'est surtout frustrant de savoir que je n'en parlerai à personne.

Avec le peu de réserve que je crois avoir, je ramasse mes vêtements en filant dans la douche hantée par le désir de savoir est-ce que Richard avait les mêmes sensations que moi à ce moment. Sinon, cela pourrait justifier son départ hâtif avant 6 heures du matin. Peut-être est-ce une façon maladroite de me demander de partir. S'il voulait quelque chose d'autre, il m'aurait envoyé un signe. Je crois que lui aussi est une énigme qui pourrait me causer plus de mal que de bien en essayant de découvrir ce qui se cachait sous sa carapace . 


La mine renfrognée, je regarde de temps à autre mon téléphone, attendant qu'un appel vienne me sortir de mon désarroi : 

_...à moi! Comment a-t-il pu me faire ça? Je n'ai même pas encore le ventre rond. C'était quoi son excuse? Dis-moi!

Stacy se penche vers moi, consciente qu'elle n'était pas le centre de mes préoccupations. Je soupire longuement lui prêtant un regard exaspéré: 

_Ne fais pas semblant Stacy! Tu savais exactement ce qui allait arriver, alors laisse-moi respirer, tu veux!  Je suis crevée.

_Pas étonnant, maintenant tu passes des nuits au dehors. Il paie bien ou il baise bien? 

Je garde mon sang froid consciente que sa jalousie latente pourrait nous brûler toutes les deux. Je te considère l'objet de ma distraction en repassant de temps en temps le numéro de Richard sous mes yeux. Pourquoi ne fait-il pas signe?

_C'est ça, et puis quoi, tu iras vivre avec lui parce qu'il a joué le héro pour t'amener direct dans son lit?

Merde, et je fais quoi à attendre? Je lance mon téléphone d'un côté du lit en me redressant sur mes genoux en face de Stacy, les cheveux en bataille et vêtue que de ses sous-vêtements: 

_Je te conseille de te mêler de tes affaires Stacy! Vivre sous ton toit ne te donne aucun droit sur vie! Tu saisis!

Ses yeux exprime une colère non-feinte. Son visage déconfit n'arrange en rien sa situation. 

_Et Paolo, il penserait quoi de tout ça, hein?

Sa menace ne fait qu'accentuer mon mépris envers elle en me demandant par la même occasion combien de temps j'allais devoir la supporter:

_Je te conseillerais de repenser sagement à ta maternité en songeant que depuis quelques temps, c'est moi qui fournis les vivres ici. Alors cours dire à Paolo ce qui te dérange les tripes et on verra si ça arrangera ta situation!

Elle tourne les talons, vaincue et trop fière pour l'admettre.

Il fallait que je quitte cette merde dans laquelle je me suis fourrée. S'il fallait gravir quelques échelons de mon métier, il fallait que je n'aie plus Stacy sur le dos. Hors, elle avait usé de bien envers moi il y a quelques années. Elle m'avait aidé qu'en j'en ai eu besoin. Me suis-Je trompée sur sa personne? Mais il fallait bien que je pense à ma survie avant tout.

La fille de joie a l'identité perdueWhere stories live. Discover now