15. L'imprévisible

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Ça fait déjà cinq jours que Stacy est rentrée. Je ne sais si ce sont les hormones, mais elle est d'une humeur écrasante. Je ne sais plus si c'est à cause de ce que j'ai fait ou si c'est sa vraie nature qui s'aiguisait un peu plus chaque jour. J'ai pris de gros risques ces derniers jours, et comme Paolo me l'a fait comprendre par son message, c'était à mes risques et périls. Alors je redoutais de tout mon sang ma prochaine rencontre avec lui ce soir.

_Ma brosse à cheveux, tu l'as mise ou?

_Je ne l'ai pas touche. Il te suffit de chercher Stacy!

Ce n'était pas tant ça qui la dérangeait et je comprenais son stress. Le bébé allait naître dans à peu près quatre mois, quoiqu'il arrive et cette fois elle ne pourrait rien tenter. Surtout que son père lui a fait comprendre qu'elle n'avait plus sa place dans la famille. Alors oui, son cas était plutôt désespérant. Même si j'ai essayé de lui proposer des solutions telles que l'adoption, Stacy ne changeait pas d'avis. Elle détestait ce bébé et le préférait mille fois mort. Peut-être que c'est sa haine contre Bernard qui s'exprimait de la sorte.

Alors je tuais mes journées au dehors la plupart du temps. J'avais fini par m'arranger avec quelques clientes histoire de lui donner une chance d'avoir un peu d'argent et par la même occasion me libérer les pattes de certaines obligations. Mais Stacy n'était pas non plus d'humeur à travailler. Elle a déjà rate un rendez-vous hier et ce n'était pas un souci pour elle. A finir par l'écouter se plaindre à longueur de journée, je crois que j'allais devenir folle.

Quelque chose de plus rendait notre relation pour le plus difficile. Stacy était jalouse de moi cette fois parce qu'elle avait vu Richard. Je suis sure que toutes les filles qui le voit ne reste pas indifférente. Mais dans son cas, elle enviait ce qu'elle croit que je pourrais avoir. Elle me proposait de lui soutirer de l'argent. Se plaignait de notre nourriture incommode qui lui rappelait ses heures sombres à l'hôpital. Donc la solution était que Richard nous emmène manger. Surtout que Richard est revenu à l'hôpital avec moi.

Il ne manquait plus qu'il mette les pieds dans notre taudis. Je suis sûre qu'il serait pétrifié du long chemin à parcourir. Des monts à escalader, des sentiers boueux à éviter et surtout d'une chaleur pestilentielle a tuer. Non, Richard ne pouvait pas venir ici. Peu importe les caprices que Stacy comptait employer, je ne devais pas céder et il fallait laisser Richard en dehors de tout ça. Je jette un coup d'œil rapide à mon téléphone sur le lit. Richard ne m'a pas écrit. Il n'a jamais reparle de notre archi-rendez-vous. Je déteste ses silences. Je déteste penser à sa vie si parfait dont je ne fais pas vraiment partie.

_Je dois voir un médecin demain. tu me prêtes de l'argent?

_Pas si tu refuses de travailler. Comment crois-tu que tu vas me rembourser? L'argent ne tombe pas du ciel!

_Si c'était Richard, il aurait...

_Je t'interdis de parler de lui encore! Je te suggère de faire comme si tu ne l'avais jamais vu si tu veux qu'on reste en de bons termes. Et tu ne lui demanderas pas un sou. C'est clair?

_Tiens, tu parles comme si c'était ton mec! Il essaie juste d'être gentil! Les gars comme Richard ne sortent pas avec des filles comme nous. Il veut passer du bon temps, alors pourquoi ne pas lui en donner? L'argent est fait pour être dépensé. Ce genre d'occasions ne se présente pas deux fois! Penses-y!

Non pas que je n'y avais pas pensé. Mon esprit quelques fois tordu pensait a tous les moyens de survie à sa portée. Personne ne pensait pour moi, et je n'attendais pas plus. Mais je n'aspirais pas à mon mieux de cette façon-là. Je ne voulais pas que Richard me voit comme tout le monde le voyait. Je ne voulais pas non plus faire des choses que je pourrais regretter par la suite. J'ai bien abuse financièrement de quelques hommes et certains adoraient ça. Ça les faisait se sentir importants. Ce n'est pas comme si c'était interdit dans le métier. Je n'étais pas toujours fière de moi, mais je savais taire mes émotions quand nécessaire. Il me suffisait de considérer que tout était un jeu auquel il me fallait gagner. Et j'adorais gagner.

La fille de joie a l'identité perdueWhere stories live. Discover now