13. Code rouge ?

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Hawkins, Indiana


Alison s'amusait à faire de la buée sur la fenêtre arrière droite de la voiture de Steve pour y dessiner des formes aléatoires. Cela faisait près d'une demie-heure que les quatre nouveaux camarades et Dustin, qui n'avait toujours pas osé parler assis coincé entre deux étrangères, attendaient Lucas et Max. L'ambiance était tendue dans le petit habitacle. Si Ali ne s'occupait bientôt pas avec une activité plus stimulante, elle allait craquer.

Elle pensa au nombre d'amis que Jane s'était faite depuis sa fuite du labo. Il avait d'abord fallu chercher Dustin. Steve avait répété la même action que Lucas et avait lançé des cailloux à sa fenêtre pour attirer son attention sans alerter sa mère. Dustin avait ouvert si vivement sa fenêtre, sans même regarder dehors, qu'il s'était pris un caillou en pleine poire. Une excuse et des explications plus tard, il se retrouvait étroitement installé à côté d'une fille qui semblait détester le monde et d'une autre qui avait l'air d'être en manque de drogue tant elle oscillée entre planer et trembler de tout son être.

Et maintenant, il fallait attendre d'autres amis pour aller voir encore plus d'amis. Alison était sur le point de sortir quand Dustin parla enfin.

« Ils sont là ! » s'exclama-t-il.

Tout le monde sortit prestement de la voiture. Alison respira profondément. Le froid fouettant son visage l'aida à se relaxer. Kali la regarda avec inquiétude. Elle ne voulait pas que son amie perde ses moyens, et ainsi, se retrouver seule avec ces inconnus.

« Ce sont elles ?, chuchota Lucas.
— À ton avis, tu crois qu'ils ont récupéré combien de personnes sur le bord de la route, ce soir ? » lui répondit Max sur le même ton.

Cette dernière n'avait pas su tenir et avait fait arrêter Lucas pour qu'il lui explique la situation comme il l'avait comprise avec les explications de Dustin par talkie-walkie. Les grésillements étaient trop intenses pour tout saisir.

« Enfin, vous voilà, souffla de soulagement Dustin.
— Tu nous expliques ?, s'enquit Max.
— Steve et Robin ont rencontré ces deux nanas devant le poste de police. Apparemment, elles connaissent El sous son vrai nom et la recherchent.
— On ne savait pas quoi faire alors on s'est dit qu'il valait mieux rassembler toute la bande, expliqua Steve.
— Chez Mike, on pourra être tranquilles » renchérit Robin.

Les cinq amis n'avaient même pas remarqué qu'ils avaient formé un cercle, laissant Alison et Kali à leur sort. Cette dernière s'estimait satisfaite d'être au moins à la bonne maison à la vue de la boîte aux lettres.

« On est toujours là, se manifesta Alison.
— Ouais, eh bien, faisons les présentations. Donc, là, c'est toujours Dustin. Je suis Steve et voici Robin. Ça vous le savez, c'est vrai. Et là, ce sont Max et Lucas. Max, Lucas, voici Alison et Kali. Voilà » fit Steve maladroitement Steve, en terminant par un claquement des mains.

Tout le monde le regarda comme s'il venait d'ailleurs, ce qui augmenta son stress.

« Steve, relax, lui intima Dustin.
— Je suis relax. Tout va bien, répondit-il.
— C'est faux, intervint Ali. Je veux dire, ça se voit, ajouta-t-elle.
— Ok... On devrait y aller, fit Max.
— Ouais, bonne idée, approuva Lucas. Suivez-nous. »

Ils se dirigèrent vers la porte arrière de la maison Wheeler, celle qui menait à leur cuisine.

« Bon, comment on le dit à Mike et Nancy ?, demanda Dustin.
— Vous ne lui avez rien ?!, s'exclama Max.
— Sinon, on ne serait pas là à poireauter, reprocha Kali. Mike, c'est l'ami dont Jane était proche ?
— Oui. Et il est très sensible à propos de tout ce qui la concerne, de près où de loin, expliqua Lucas.
— Vous pouvez vous dépêcher ? On est vraiment fatiguées. On ne veut rien lui faire, au contraire. C'est notre sœur » fit d'une voix posée Alison.

Tous trouvèrent qu'elle respirait la sincérité l'épuisement. Surtout l'épuisement. Lucas sortit son talkie-walkie de son sac à dos.

« Mike ? C'est Lucas. Tu me reçois ? »

La réponse ne se fit pas attendre.

« Oui. Terminé » répondit Mike.

Sa voix se fit morose. Il n'avait fait que ressasser la discussion qu'il venait d'avoir avec Nancy. Elle était parvenue à le rassurer, mais maintenant, il était frustré de ne pas pouvoir discuter avec El et de mettre enfin les choses au clair.

« Mec, c'est un peu compliqué à expliquer. On est tous, et même plus, devant la porte de ta cuisine. C'est un code rouge. Si on veut. Préviens Nancy et venez nous ouvrir. Terminé. »

Un code rouge ? Mike regarda son talkie-walkie comme s'il se trouvait en possession d'un objet inconnu. Il ne prit pas la peine de répondre et sortit de sa chambre. Il alla, comme une heure auparavant, à tâtons jusqu'à la chambre de sa sœur. La lumière qui émanait du bas de la porte lui indiqua qu'elle était toujours éveillée. Il frappa doucement.

« Mike ?, dit Nancy après avoir entrouvert la porte. Ça ne va pas ?, s'inquiéta-t-elle.
— Les autres sont dehors à nous attendre devant la porte de la cuisine. Apparemment, ce serait un code rouge, expliqua Mike en chuchotant.
— Quoi ?, fit Nancy un peu trop fort.
— Chut ! Tu vas réveiller les parents. Change-toi et rejoins-nous dans la cave. »

Sans lui laisser le temps de répondre, Mike descendit prudemment, et le plus silencieusement possible, les escaliers. Il alla toujours à tâtons dans la cuisine. Il se dirigea vers la porte menant à ses amis et l'ouvrit à la volée.

« C'est qui, elles ?, s'exclama-t-il en fronçant les sourcils, ce qui lui donna cette expression typique de chez lui ; entre l'indignation et l'incompréhension.
— Un code rouge, semble-t-il. Enchantée ! »

STRANGER THINGS 4 : Le Monde Renversé (abandonnée) Where stories live. Discover now