STRANGER THINGS 4 : Le Monde Renversé (abandonnée)

7. 353 jours

Hawkins, Indiana

Un lundi soir comme les autres chez Nancy Wheeler. C'était une jeune fille qui avait toujours mis énormément d'investissement dans ses études. Cette année était celle de la terminale, et elle se voyait bien première de sa promo. Du moins, c'était à cela qu'elle avait pensait dès son premier jour de lycée, quand elle n'avait à peine quinze ans. Aujourd'hui, à bientôt dix-huit ans et avec un lourd passif derrière elle, elle voyait les choses différemment. Les bonnes notes, l'Université, le job parfait, tout cela lui semblait bien fade, secondaire. Pourtant, à 22 h, elle était installée sur son lit à réviser pour son interro de physique-chimie qui aurait lieu le lendemain matin, et qui porterait sur les caractéristiques et propriétés des ondes. Un programme réjouissant, en somme. Elle devait s'accrocher à quelque chose, alors autant que ce soit à quelque chose qu'elle maîtrisait et qui lui serait utile.

Nancy porta son regard sur les photos accrochées au-dessus de sa commode blanche. Elle regarda celles où elle était avec Barbara, et se demanda comment la vie avait-elle pu changer ainsi ? Elle avait tourné d'une manière bien dramatique. Puis son regard se posa sur la photo d'elle et de Jonathan, encadrée dans un joli cadre blanc aux contours dorés, qui datée de cet été, après la bataille finale. Elle se dit alors qu'elle ne changerait rien pour autant. C'était irrévocable, de toutes façons. À quoi bon y songer, et ainsi se torturer. La vie donnait et reprenait. Elle espérait simplement qu'elle soit plus clémente avec les bonnes personnes à l'avenir.

Deux petits coups secs à sa porte coupèrent les pensées sombres de Nancy. Elle effaça la larme qui s'était échappée et prit un visage qui se voulait tranquille. Elle s'attendait à ce que ce soit sa mère qui venait lui apportait une collation du soir comme elle en avait pris l'habitude ces derniers mois, trouvant que sa fille ne mangeait pas assez. Karen était plus que présente pour ses enfants depuis les événements passés. Elle s'efforçait de les comprendre et d'être là pour eux, sans pour autant les étouffer. Elle voudrait tellement qu'ils se débrident et apprennent à lui faire plus profondément confiance. Tout spécialement son fils, qui s'était renfermé sur lui-même. Si elle avait pu assister à la scène dont la chambre de Nancy allait bientôt être témoin, elle en serait tombée à la renverse de bonheur.

« Tu peux entrer, maman » indiqua Nancy. Sa voix était un peu rocailleuse. Elle essaya de se redonner une contenance. Qu'elle fût sa surprise quand son frère entra dans sa chambre, refermant la porte derrière lui. La dernière fois qu'il était venu ici était pour lui dépouiller sa pauvre tirelire en cochon. Ils étaient plus proches qu'à cette époque, mais elle ne se doutait pas que ce soit au point où il montrerait délibérément le bout de son nez dans sa chambre alors qu'elle s'y trouvait.

« On peut parler ? » demanda un Mike qui n'en menait pas large.

Nancy décala ses affaires et s'assit au bord de lit et tapota l'espace vide à côté d'elle. Mike s'installa à son tour. Le silence se fit légèrement pesant quelques minutes. La sœur et le frère s'obstinaient à regarder un point fixe devant eux. Nancy n'y tenant plus, elle décida d'engager la conversation. Son frère qui ne pipait mot était stressant et inquiétant au possible

« De quoi tu veux parler ?
- C'est un peu gênant...» avoua finalement Mike.

Il se racla la gorge et se lança.

« Tu te souviens de la fois à l'extérieur du gymnase, quand on ramenait le nécessaire pour préparer le bain de privation sensorielle d'El ?

Nancy hocha la tête.

« Bien sûr. Difficile à oublier comme soirée.
- Tu m'as dit qu'à l'avenir, nous devrions plus rien se cacher et qu'on devait pouvoir parler de tout. Tu m'as aussi demandé si j'aimais bien Eleven.
- Oui. Et ça s'est plutôt confirmé. Comme pour moi et Jonathan, rigola Nancy. Tu peux tout me dire, je t'écouterai toujours », ajouta-t-elle.
Elle lui fit un sourire encourageant.
Mike était mal à l'aise, mais le regard confiant de sa sœur l'aida à se détendre.