Chapitre 32

Depuis le début
                                    

A son tour, Hoseok arqua les sourcils vers le bas.

"Désolé, je ne pensais pas que c'était ce type de danse-là, à ta boîte..."

Un éclair de lucidité traversa mon esprit et mon corps se gela sur place. J'entrouvris la bouche en fixant mon ami avec des yeux exorbités.

Il pensait sincèrement que je dansais de façon sexy en petite tenue... ?

"Je... Je ne fais pas ce genre de travail. Soufflai-je, incrédule face à ce que je venais de comprendre.

-Ne le prend pas mal, je me suis juste trompé, excuse-moi. Tu m'as toujours dit que tu dansais dans une boîte de nuit et tu es toujours resté très mystérieux et agacé quand je forçais le sujet à être approfondi, alors je me suis dit que-

-Que je dansais en boxer, le corps luisant, contre une barre en fer pour attirer des pervers."

On se regarda un instant et, alors que je crus à une dispute naissante, Hoseok éclata de rire et je le suivis dans la seconde. Pendant de longues minutes, on se tint le ventre en riant fortement, attirant l'attention de quelques clients, puis on se calma un peu. Il essuya une larme sous son oeil et me tendit sa main. Je frappai dans la sienne en toussotant, encore hilare.

"J'y ai v-vraiment cru... ! Bégaya-t-il, le souffle court.

-Si j'avais su que tu pensais ça depuis le début... Oh non, je vais mourir..." Recommençai-je à rire en me tenant le visage dans les mains.

Je ne l'avais pas mal pris car il avait eu toutes les raisons de penser une chose pareille, et c'est bien ça qui me faisait tant rire, actuellement. Ca me rappelait également lorsque ma mère m'avait demandé si j'étais un prostitué.

D'un côté, ça me rassurait un peu, aussi étrange que cela puisse paraître ; ça prouvait que mon entourage était brillamment induit en erreur, ce qui me fit réaliser qu'ils étaient encore sous la protection de l'ignorance.

Mon téléphone vibra à nouveau dans mon pantalon et je le pris dans mes mains alors qu'Hoseok finissait sa glace en souriant, dernière trace de son fou rire.

De : Taehyung

Tu penses pouvoir revenir travailler à partir de ce soir ?

Un immense sentiment de joie me fit me pincer les lèvres d'excitation, et je tapai vivement ma réponse en ayant sûrement des étoiles plein les yeux.

A : Taehyung

Oui, bien sûr.

Mon message était calme, mais mon état actuel en était tout autre. J'étais heureux ; j'allais enfin travailler, après ce long moment de pause, ça me rendait si euphorique que j'eus une soudain impatience quant au temps qui passait. Mon cellulaire vibra une énième fois.

De : Taehyung

Très bien, vingt heures à la boîte. A tout-à-l'heure.

Hoseok commença à se redresser pour aller jeter le contenu de son plateau et en fit de même avec le mien. Je le remerciai et on sortit du fast-food, l'esprit léger d'une discussion et d'un bon fou rire entre amis, pour se diriger vers l'arrêt de bus.

A : Taehyung

A tout-à-l'heure monsieur.

**

Ce soir-là, après avoir prévenu ma mère et Daejung que j'allais travailler, je me rendis à la boîte de nuit avec excitation. Oui, j'avais hâte, et j'étais même soulagé d'être encore l'employé de Taehyung malgré notre relation plus que professionnelle. Cela me réconfortait ; comme si je me sentais en sécurité rien qu'à l'idée d'être encore sous les ordres du blond. J'en avais besoin, de ce boulot, mais pas seulement pour le salaire que je recevais. C'était avant tout parce que j'avais ce sentiment-là, d'y être à ma place.

Suprématie [Taekook]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant