22. Les amis retrouvés

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— Émilie Jaouen ? Pincez-moi, je rêve !

Je me fige aussitôt, tétanisée. Ce n'est pas la salle de bain, ça.

Et cette dame aux cheveux courts, blonds, parfaitement structurés, avec un masque qui pose sur son visage et un peignoir léopard, c'est...

— Tu te souviens de moi, j'espère !

... la mère de Maxence.

— Bien sûr ! Vous êtes...

... la mère de Maxence.

— Monique.

— Monique ! m'exclamé-je avec un peu trop d'enthousiasme alors que Max fait irruption dans la pièce, paniqué. 

— C'était la porte d'à côté... intervient-il, gêné.

Mais pas plus que moi, c'est certain.

— Maxou ! le sermonne-t-elle. Tu aurais pu me dire que tu fricotais avec Émilie Jaouen, voyons ! Tu te rappelles ? Tu passais ton temps à me parler d'elle, quand tu étais au lycée.

— C'est-à-dire que...

— Nous ne sommes pas ensemble, Maman.

Monique s'interrompt, prenant conscience de son erreur.

— Je ne voulais pas vous déranger, je cherchais juste la salle de bain.

— Me déranger ? Mais pas du tout, ma jolie. Pas du tout, du tout ! pépie-t-elle en m'attrapant le bras pour me guider jusqu'à ma destination – les chiottes. Waouh, j'avais oublié à quel point tes cheveux étaient aussi soyeux. Pardon : déformation professionnelle.

D'aussi loin que je m'en souvienne, Monique a toujours été coiffeuse.

— Je pense qu'Emy pourra se débrouiller toute seule, maintenant, déclare Maxence en la tirant vers lui, au comble de l'embarras.

Je lui adresse un signe de la main pour lui indiquer que ce n'est pas grave, vraiment, mais me retrouve submergée par une violente vague de nausée. Zut. Les vives émotions ne s'accordent définitivement pas avec mes frasques de la soirée.

— Ça va ? s'enquiert mon ami. Tu ne vas pas revomir, si ?

Je suis sûre qu'il regrette amèrement d'être venu me chercher au Relais des Pêcheurs, le pauvre !

— Revomir ? s'alarme Monique. Oh, ma pauvre choupette ! Tu es malade ?

« Bourrée » serait plus exact, mais...

— Un peu, confessé-je en me réfugiant dans la salle de bain. Vraiment désolée...

🧡🧡🧡

Cinq minutes plus tard...

J'ai à peine posé un pied dans la chambre – la bonne – que Maxence m'accueille avec un kit anti-gueule de bois : verre d'eau, tisane au gingembre, Ibuprofène et brosse à dents.

— Nom d'une chips à la coriandre ! Promis, je fiche le camp d'ici. Je suis terriblement, terriblement désolée.

— Surtout pas, proteste-t-il en ancrant ses yeux bleus dans les miens.

Je laisse la tasse m'échapper des mains, décontenancée par l'intensité de son regard azuré, mais il la rattrape aussitôt, anticipant ma maladresse.

— Tu vois, plaisante-t-il. Tu as besoin de moi.

Mes joues rougissent d'elles-mêmes alors que j'étouffe un bâillement.

LES AMOURS ÉPONYMES 1Where stories live. Discover now