L'enfer c'est les autres

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- C'est à dire ?

- Je ne veux pas que du sexe, sinon je me serais jeté sur le premier venu. Du genre..."


Je regarde autour de nous et finis par trouver un jeune homme plutôt séduisant, et surtout seul. Je m'approche d'un pas assuré et m'assois en face de lui, n'étant qu'à quelques tables de la notre, je n'ai pas à trop hausser le ton pour que Julie nous entende. A son regard, je comprends qu'elle ne loupera pas une miette de cet échange.


"- Excusez-moi. Voulez vous coucher avec moi, ce soir ?

- Essayez-vous de chanter une chanson ? Je l'aime bien celle-ci mais je ne suis pas très bon chanteur."


Il rigole légèrement et je fais de même. 


"- Je vous demandais cela sérieusement mais merci de m'avoir mit cette chanson en tête."


Je lui souris et, voyant qu'il n'interagira pas plus, me lève et retourne à ma place.


"- Tu n'as pas prit le plus perspicace de tous les hommes.

- Je l'avoue. Mais c'était bien trouvé ce Lady Marmelade."


Julie rigole légèrement à son tour et hoche la tête, sirotant son cocktail.


"- Je vais tout d'abords trouver un appartement et ensuite on verra. Il suffit que lui aussi vive chez ses parents et je ne t'explique pas l'histoire !

- Une belle histoire de fesses !"


Nous rions, attirant les regards curieux des personnes. 


"- Tu en as déjà trouvé un ?

- J'ai eu une visite ce matin. Très joli, grand mais un peu au dessus de mes moyens. Je me suis habituée à un grand espace...

- Sauf que tu seras seule et que cela te fait deux fois plus de charges.

- Pourtant il me tente beaucoup mais j'ai bien vu à la tête de la petite dame que mon célibat n'irait pas dans cet appartement.

- Que vas-tu faire alors ?

- J'en ai repéré d'autres, tu penses bien. Mais je n'ai pas de coup de coeur. J'ai envie que mon premier appartement à moi me plaise. Que ce soit la cuisine ou la salle de bain. Je ne veux pas vivre dans un taudis ou un deux pièces simplement pour fuir mes parents. J'ai un bon salaire, ma voiture, mon indépendance, je fais ce que je veux quand je veux. Alors autant que je trouve l'appartement coup de coeur non ? Comme toi avec ta robe.

- Fais juste en sorte que tes attentes soient réalisables.

- Elles le sont. C'est juste que l'appartement de mes rêves n'est pas disponible pour le moment. Ne t'en fais pas, d'ici trois mois, j'aurais mis les voiles et tu viendras dans mon chez moi.

- Je n'attends que ça."


Nous finissons par rentrer chez nous une bonne heure après. Souriante, je passe le seuil de la porte. Mes parents sont partis en amoureux et Tony bosse en ce samedi soir. Pas facile d'être chef cuisto. Mais je trouve qu'il ne s'en sort pas mal du tout. Et ses plats sont un orgasme culinaire. Si seulement il avait le temps de préparer à manger pour nous... Je jalouse presque ses clients et ses collègues. Je ferme la porte d'entrée et me cale dans le salon. Mon portable se connecte directement au wifi de la maison. Faël ne me répond plus depuis que je lui ai dis que je ne voulais pas que des fesses. On avait pourtant bien discuté et rigolé. Dommage. En toute honnêteté, je me suis dis que me mettre sur un site et rencontrer des gens pourrait être amusant et m'aiderait à tourner la page, cependant ce n'est pas le cas. Mes sentiments pour Stan s'effacent de jours en jours mais rien ne ferait disparaître les souvenirs et cette chaleur lorsque je pense à ce que l'on a vécu tous les deux. Il n'était pas le genre d'homme à aller au musée mais au ciné, pas à flâner dans les parcs mais rester caler sur le canapé, pas à avoir une discussion juste par envie mais à se confier sur la tait d'oreiller. Il était le genre d'homme discret, mais rieur, parfois flemmard mais toujours présent, il était doux autant qu'il pouvait être agaçant. Mais c'étaient ses défauts qui faisaient de lui la personne qu'il était et qu'il sera toujours dans mon coeur. Jamais je n'ai aimé quelqu'un comme j'ai pu l'aimer lui. Et cela ne pourra se dissiper malgré le temps.

A mon premier grand amour, je te dis adieu. Je passe à autre chose.

Et ce soir là, j'ai pleurée. J'ai pleuré le deuil de notre amour, j'ai pleurée ma rupture, j'ai pleurée mon coeur brisé. Mais ce soir là, les larmes coulant à flot et le regard embué, j'ai reçu un message d'un certain Maxime.



Une histoire de fessesWhere stories live. Discover now