S01 - EP 23 ► part IV

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*Mise à jour : mai 2019*

ÉPISODE 23 - (partie 4/5)

— Explique-moi un peu, blondinet, pourquoi ton père n'est tellement pas dans le coup. Il doit être fils illégitime. Un bâtard. J'ai du mal à voir autre chose que le fruit d'un adultère, pour que Sonia ait délaissé un W. Ent.

Rudy se retourna vivement. La bande de Timothy ricana. Le leader avait informé ses suiveurs de son lien de parenté avec les patrons de White Enterprise©.

— Ils doivent être les seuls W. Ent vivant au-dessus de leurs moyens, glissa un des basketteurs.

Aussi baraqué que Timothy, Darel Lynch Gordon était le stéréotype du bad boy de bonne famille. Son tatouage tribal au bras et ses fringues chic le classaient dans l'espèce « racaille friquée ». À cause de la générosité de Dame Nature à son endroit, le petit despote, imbu de sa personne, usait de sa supériorité financière et physique pour rabaisser son prochain. Rudy ne l'aimait pas.

Les titulaires de l'équipe de basket semblaient au complet. La réaction du public l'écœura. Ces moutons imbéciles croyaient aux insanités de ces seigneurs du lycée, guidés par Timothy devenu Tout Puissant depuis le départ de T-eyes.

— Est-ce que ça existe, un W. Ent qui n'est pas de la jet-set ? questionna Benjamin Chernick.

Ben pour les intimes, un autre cliché : parents juifs et riches, persuadé que tout lui était dû. Avec Darel, ils donnaient raison à l'adage « ce qui se ressemble s'assemble ».

— C'est peut-être une espèce en voie de disparition ! railla-t-il.

L'hilarité gagna l'audience.

— Je dirais plutôt un phénomène de foire, renchérit Enzo Jackson.

Plus dégingandé que costaud, tresses plaquées comme son capitaine, peau noire façon chocolat au lait, il dépassait ses camarades, déjà bien grands, d'une demi-tête. Rudy s'agaça de retenir leur patronyme. En même temps, ces noms gravés au dos de leur maillot étaient scandés par le lycée, lorsqu'ils assuraient à Dessanges High School une place dans le Top 5 des championnats interdépartementaux.

— Un putain de phénomène de foire qui joue les lèche-culs, jusqu'à usurper l'identité de ceux qui lui tendent gracieusement la main ! cracha Enzo, virulent. Tu lui as volé quoi d'autre, à T-eyes, Barbie ? Un soupçon de popularité ou un brin de personnalité ?

Une ancienne lubie lésée et délaissée par sa majesté Rey ? se demanda Rudy, conspué et toisé de haut. Ils attendaient sa réplique. Elle vint de Bill.

— C'est toujours facile quand on est en bande, n'est-ce pas ? En as-tu au moins où je pense, Enzo ? Parce qu'à vous entendre, j'ai du mal à faire la différence avec une bande de pies grièches. Vous jacassez plus que des nanas !

Il les nargua d'un sourire, refusant de se laisser intimider par leur nombre, leur regard hostile et leur stature imposante.

— Répète un peu ! gronda Enzo.

— Où t'as vu marqué replay, mon pote ?

— Je suis pas ton pote !

— Laisse-tomber, Bill, souffla Rudy.

— Ouais, c'est tout ce que tu sais faire, écraser, renifla Timothy. Tel père, tel fils.

Rudy l'étudia. Sincèrement, il aimerait comprendre le pourquoi de l'acharnement de ce garçon sur sa vie de famille. La force de s'énerver lui manqua. Sa colère ferait trop d'honneur à ce couillon.

HOT CHILI - saison 1Where stories live. Discover now