S01 - EP 17 ► part V

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*Mise à jour : mars 2019*
*Edit du 21 octobre 2021 : nouvelle version des lyrics

ÉPISODE 17 - (partie 5/6)


De retour en loges, Jay et Korgan découvrirent, un tantinet perplexes, que tout était rentré dans l'ordre. La machine put se mettre en marche, une fois que Jay eut sollicité la maquilleuse, désormais résignée à voir son travail bâclé.

— On est attendus, messieurs, dit le leader, solennel.

L'estomac de Rudy se noua d'angoisse. L'excitation, tout autour, lui avait presque occulté le mini live des Beat'ONE. Dans quel état se trouvaient les musiciens, qui n'avaient plus fait de représentations publiques aussi osées depuis maintenant deux ans ? Paumes moites, Rudy stressait. Rey le constata en resserrant ses doigts autour des siens. Le garçon ne l'avait toujours pas lâché, réalisa-t-il.

— Ils vont le faire, chuchota Rey à son oreille.

Troublé par sa proximité, qui, bizarrement, ne le dérangeait pas, Rudy se demanda de quoi parlait Rey. Celui-ci désigna le groupe du menton. Agile, le batteur tournoya ses baguettes sur lesquelles était calligraphié « Beat of fire – The Beat'ONE ». Il les croisa en X devant lui et scanda :

One beat, to bring them to their end!

Le guitariste referma ses doigts sur le poignet droit du leader et lui fit écho :

One beat, to make them raise their hands!

Le bassiste imita Korgan sur le poignet opposé de Jay.

One beat, to crush them with our fangs!

Le chanteur ferma la chaîne en saisissant les baguettes.

'Cause the Beat'ONE is about to bang!

Rudy était extatique. Bill serait vert ! Il récupérerait sans faute la vidéo qu'enregistrait Rey sur son portable. Dans une tension palpable, les Beat'ONE se jaugèrent. On souffla aux garçons que s'ils voulaient de bonnes places, il fallait les trouver maintenant. Ils ne se le firent pas répéter.

Dans la salle de bal, la fête battait son plein. Petite musique tamisée d'un orchestre et conversations feutrées allaient bon train. Rudy cligna des yeux.

— Bah... y'a personne devant la scène.

De la fameuse scène aux rideaux baissés, il ne voyait rien. Une barrière de sécurité, décorée à l'image des rambardes décoratives des escaliers et des balcons, la séparait du public. Les spectateurs attitrés du groupe étaient dispersés dans la grande pièce, dans les couloirs ou en terrasse. Outre leur look, leur attitude jurait avec le reste des invités.

Les uns se jetaient sur le buffet à volonté digne d'un hôtel cinq étoiles, tels des sinistrés de guerre. Les autres vidaient leur verre comme sous ultimatum, et se resservaient les millésimes qui n'égayaient pas leurs papilles au quotidien. Certains formaient des groupuscules dévisageant une célébrité au-delà de la politesse. D'aucuns se gardaient de la harceler physiquement, de peur d'être éjectés de la soirée à coup de pied dans le derge.

Le reste de la bourgeoisie avait compris qu'il se passait quelque chose d'anormal, mais personne n'aurait su mettre le doigt sur le véritable problème. La présence de ces individus de bas étage impliquait une invitation, sinon ils n'auraient jamais passé la sécurité quasi-militaire à l'entrée. Quelque chose leur échappait...

Tous ignoraient qu'en arrière-plan, l'équipe de sureté contractait une fébrilité sans nom. On avait découvert une liste finale des convives plus longue que celle retenue quelques jours auparavant. Le programme connaissait un bouleversement inhabituel à cause du groupe de rock. Il fallait maintenant composer avec une bande de pique-assiettes devant sa présence à une faille du système. Ça faisait désordre. Le Gala Meiridies avait un standing à tenir. La prochaine saison en pâtirait...

HOT CHILI - saison 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant