HOT CHILI - saison 1

S01 - EP 20 ► part III

*Mise à jour : avril 2019*

ÉPISODE 20 - (partie 3/6)

— Ton message est délivré, tu peux disposer. La discussion qui suit ne te concerne pas. Je vais finir par te prendre pour un stalker.

— Oh, vraiment ? (Red le toisa, hautain.) C'est que tu n'as encore rien vu.

Dean ne sut comment le prendre.

— Que vous a-t-il dit d'autre ? intervint Dan. Je veux dire, Rudy.

Il réalisait que le rigolo était plus un allié qu'un empêcheur de tourner en rond. Red haussa les épaules.

— Rien de plus. Quand je l'ai laissé, il se faisait un plaisir de rire aux anecdotes de sa charmante grand-mère. Mais comme l'a si bien souligné ton frère, tout ça ne me concerne en rien !

Dans ta face ! D'où cet abruti se permettait-il de le traiter comme un roturier, pour ensuite le presser de questions ? Qu'il se démerde ! Face au regard éloquent du jeune homme, Dan sut qu'il recevait la monnaie de sa pièce. L'autre n'avait pas apprécié son attitude revêche, alors qu'il venait en ami.

— Eh bien, je vais les rejoindre, décida-t-il, un brin gêné d'avoir mal jugé Red.

— Il n'en est pas question ! s'interposa Dean. Pas avant que je n'aie eu deux mots avec mon fils.

Dan souffla, désabusé.

— Tu ne t'entends même pas parler. Sinon tu verrais à quel point tu es pathétique. Brider la personnalité de ton fils est égoïste. Rudy est maître de ses choix. Ne lui impose pas les tiens, et encore moins tes rancœurs. C'est vrai que tu n'es pas comme Père. Tu es pire !

Dean sentit une durite exploser. C'était la phrase de trop ; du moins, celle à ne pas dire. Le comparer à Vince était quasiment un sacrilège. Le traiter de plus vil relevait presque du blasphématoire. Comment son frère osait-il, en sachant ce qu'il avait subi à cause de cet homme dont il avait eu le malheur d'être le fils cadet ?! Il avait perdu le décompte des vexations, des menaces, des humiliations, et surtout des manipulations dont il avait été victime pour rentrer dans le carcan de la philosophie de Vince ! Avec lui, son géniteur l'avait élevé à la manigance et à la magouille.

Vince s'était employé à diriger la vie de Dean, de sa naissance à celle de son propre fils ; de son mariage précaire à ses éphémères expériences professionnelles. Combien de fois son père avait-il déblayé en amont, pour lui assurer un poste pour lequel il avait travaillé d'arrachepied ? Ce contrôle permanent avait réduit ses efforts à néant. Tout investissement de sa part devenait non significatif à cause de l'empreinte de Vince. Quid des règlements de compte et des étouffements d'affaires litigieuses ? À cause de l'emprise écrasante de ce type, il avait été sujet à des moqueries et à la dérision de son entourage, aussi bien de ses camarades de promo que de ses collègue de travail.

Ce qu'il envisageait n'avait jamais eu grâce aux yeux de Vince. Ce dernier exigeait qu'il justifiât la moindre action. Les autres avaient un Père, lui avait un Président directeur général, éprouvant chacune de ses idées et détruisant celles qui n'avaient pas grâce aux yeux paternels. Autrement dit : tout ce qu'il entreprenait. Pour finalement souligner sa médiocrité face à Dan, le fils prodige.

Voilà que ce même Dan osait le comparer à Vince ! À pire que Vince... Son frère n'avait jamais rien eu à prouver ni à justifier. Il était le fils dont on prenait la parole pour argent comptant. Mais le plus ignoble avait été d'attendre de Dean de la reconnaissance envers cet homme ayant fait de son existence un chemin de croix.