20: Le nom

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-Alfred. Il s'appelle Alfred Pike. Déclara le vieil homme en lisant le nom qu'il avait marqué sur un petit bout de papier avant de venir.

Victor, comme à son habitude, marqua sur son petit carnet le nom, et Bradford remercia le vieillard de cette information primordiale.

Ils discutèrent avec Raimond pendant encore à peu près une heure, puis le visiteur repris une diligence et rentra chez lui, fier d'avoir pu aider les inspecteurs.

Après avoir fermé la porte derrière le vieil homme, Bradford se retourna vers son apprenti, et l'interpela:

-Victor?

-Oui monsieur? Répondit le garçon en continuant de ranger dans les cartons leurs affaires.

-Je vois que tu n'a pas dormi cette nuit non plus?

-Non monsieur.

-Tu sais que si tu ne dors pas ton esprit est embrouillé n'est-ce pas? Tu dois dormir pour pouvoir m'aider.

-Je sais monsieur. Mais vous me connaissez depuis un an maintenant, je n'arrive pas à dormir lorsque nous sommes en enquête.

-As-tu réfléchi à une théorie cette nuit?

-Oui.

Le jeune homme le ne montrait pas, mais il était très heureux de pouvoir partager ses idées avec un homme tel que Bradford. Il posa un dernier verre en cristal, se dirigea vers son mentor, et en s'asseyant dans un fauteuil en face de lui, il commença:

-Je pense que la femme que nous avons vu hier soir est la jumelle de madame Fawkes. Je ne vois pas d'autres solutions. 
Il faudrait aller vérifier les actes de naissance, mais je pense réellement que ces deux femmes sont jumelles. Même un sosie ne lui ressemblerait pas tant.

-Très bien! Le complimenta le grand brun. Et sais tu pourquoi elle nous aurait caché l'existence de cette jumelle?

-Pas vraiment. Peut-être Emilia Fawkes ne voulait-elle pas que sa sœur soit mêlée à cette affaire? 

-Et bien nous lui demanderons le plus tôt possible. Conclut l'inspecteur Bradford.

Les trois acolytes se préparaient à sortir enquêter sur le dénommé Alfred Pike, et sur la présumée jumelle de madame Fawkes, lorsqu'un bruit à la porte annonça de nouveaux visiteurs.

Le plus jeune eu à peine le temps d'aller ouvrir, qu'un gros homme tout de gris vêtu entra sans y être invité dans la maison, accompagné de sa femme et de sa fille.

La femme, grand et mince, regardait les meubles de l'inspecteur avec dégout, alors que l'homme déambulait de pièce en pièce.

La jeune fille, qui devait avoir à peine une vingtaine d'années était restée sur le porche. Elle paraissait gênée, et baissait sa tête comme si elle voulait disparaitre.

Victor fut de suite subjugué par sa beauté. De longes mèches blondes et ondulées tombées sur son visage fin. Ses grands yeux de la couleur du crépuscule faisaient ressortir le rosé de ses joues, et ses mains, fines et délicates, s'entremêlaient à cause de la gène.

Elle était petite et très fine. A coté d'elle, même Victor, qui était un garçon chétif, paraissait grand.

On aurait dit un oiseau tombé du nid, tout aussi perdue et innocente. Et belle comme une rose.

Bradford, qui n'avait même pas vu la jeune fille, se dirigea avec un regard courroucé vers les deux intrus qui n'avaient pas l'air d'avoir de bonnes manières.

-Qui êtes vous et que faites vous chez nous! Tonna-t-il.

La femme, qui ne daignait même pas le regarder, continuait d'observer avec dégout les meubles, et lorsque son regard se posa sur la rousse, les cheveux en bataille, et les formes proéminentes non camouflées par un corset pas assez serré, la dame lui jeta un regard dédaigneux.

Prise de court, Adélaïde se mit à rougir, et tira sur son corset pour essayer de cacher ses bourrelets.

-Nous sommes les Curtis. Répondit l'homme avec un certain mépris.

-Et bien, monsieur et madame Curtis, je vous demanderais de sortir de chez moi, et sur le champ! Clama le grand brun en essayant de ne pas perdre son calme.

-Cette maison est la notre désormais. Répondit monsieur Curtis avec encore plus de dédain.

C'est alors que l'inspecteur compris. Ces personnes étaient ceux qui allaient habiter la maison, ceux qui les obligés à déménager.

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A SUIVRE

Tome 2: Les ombres de la mortWhere stories live. Discover now