16: le musée

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Dans ce musé trônaient de magnifiques œuvres, allant d'un paysage simple, aux plus belles toiles jamais peintes. Il y avait aussi des objets historiques, tel que d'anciennes poteries, ou des vases romains.

Tous les passants admiraient méticuleusement chaque pièce qui siégeaient ici. Protégées dans leurs vitrines. Enfin presque tous, car trois d'entre eux étaient assis sur un banc près d'une des nombreuses sculptures.

Sous le regard désapprobateur d'un homme qui se passionnait pour les mains si bien faites de ladite sculpture, et qui ne comprenait pas pourquoi ces trois énergumènes étaient dans un musé si ils ne voulaient pas admirer les œuvres, eux discutaient tranquillement.

-Si Monique ne nous avait pas gavée de biscuits, je vous aurais volontiers amené au restaurant pour discuter plutôt qu'ici, mais nous aurions étés obligés de manger, et j'ai peur d'exploser. S'amusa l'inspecteur Bradford.

-Mais pourquoi ne pas juste discuter à la maison? S'étonna la rousse.

-Parce que l'on attends quelque chose n'est ce pas monsieur? Interrogea Victor qui avait déjà réfléchis à la question.

-En effet. Répondit le grand brun. J'aimerais attendre ici encore trois heures.

Victor paru réfléchir, puis s'exclama:

-La balade!

Lorsqu'il vit le regard désapprobateur de toutes les personnes autour de lui, il répéta plus bas:

-Vous attendez l'heure de la promenade de madame Fawkes! Mais pourquoi?

Très fier de son élève, Bradford répondit d'un air mystérieux:

-Je veux vérifier quelque chose...

Ils attendirent donc, observant les amateurs d'art subjugués par les oeuvres.
Tout leur paraissait irréel ici.

La lucarne vitrée qui était posée sur le toit montrait les flocons virevolter. Au fil du temps, le froid s'intensifia, on pouvait entendre le sifflement du vent qui s'engouffrait par les fenêtres et les portes. On ne voyait plus rien par la lucarne, car une couche épaisse de neige s'était déposé dessus, et on pouvait observer de plus en plus de gens rentrer dans le musée, couverts de neige, le visage et les mains rougis par le froid, tremblotants, juste pour trouver un peu de chaleur.

Le bâtiment se remplit alors de dizaines de personnes qui n'avaient aucune envie de voir les oeuvre, ce qui exaspéré les amateurs d'art, mais ravissait le directeur qui venait, grâce à ça, de doubler son chiffre d'affaire du mois.

Se moquant totalement de la marée de monde qui venait d'arriver, Bradford, toujours assis sur son banc, discutait avec ses acolytes :

-Nous partirons dans une heure. Il faudra faire attention à ne pas vous blesser car dehors il y a du verglas.

-Pensez-vous que la diligence viendra avec cette tempête ? S'inquiéta le jeune garçon aux cheveux noirs.

-Je ne le sais pas Victor, mais si c'est le cas, nous y irons à pieds. Nous n'allons pas non plus dormir dans ce musée ! Répondit-il.

Les deux hommes discutèrent encore une quinzaine de minutes, puis se rendirent compte que mademoiselle Cook restait étonnement silencieuse.

Ils la virent, la tête baissée, les sourcils foncés, entrain de tirer sur son corset inutile qui ne cachait rien de son surpoids.

-À quoi pensez vous donc ma chère? Demanda le grand brun.

La femme soupira, leva les yeux vers lui, et lui répondit :

-Je suis inquiète Andrew.

L'homme fit une moue imperceptible. Il n'aimait pas qu'on l'appelle par son prénom. Mais il décida qu'il laisserait passer pour cette fois.

-Et qu'est ce qui vous rends si soucieuse ?

-Ce matin nous n'avions qu'un suspect, et nous voilà avec trois. Qui en plus ont tous des raisons et des chances d'avoir tué monsieur Fawkes...

-Et que pensez vous de nos suspects ? Demanda Victor tout d'un coup très intéressé.

La femme paru réfléchir un moment, puis déclara :

-Théodore Fawkes a le profil. Il pourrait très bien être le tueur. Je n'ai pas pu réellement voir qui est l'homme étrange qui pourrait être l'amant, donc je ne peux rien vous dire sur lui.

-Et madame Fawkes ?

-De ce que j'ai pu voir d'elle, elle n'est pas suspectable. Son amour et sa peine pour son défunt mari sont réels.

-Très bien. Et bien nous allons la voir une dernière fois. Déclara Bradford en se levant de son banc.

-Une dernière fois ? S'étonna Victor.

-Si j'ai la preuve de ce que je cherche ce soir, nous n'aurons plus besoin de venir la voir.

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A SUIVRE

Tome 2: Les ombres de la mortWhere stories live. Discover now