17: la forêt

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Ils attendaient la diligence depuis un peu plus d'un quart d'heure maintenant. Mais toujours rien n'arrivait.

-Nous n'allons tout de même pas y aller à pieds.... Ronchonnait la rousse qui n'avait aucune envie de parcourir la vingtaine de kilomètres qui les séparés de la maison d'Emilia.

Mais lorsque Bradford avait une idée en tête, rien ne pouvait plus l'arrêter. Il prit les devants, et commença à s'engouffrer dans la forêt en sifflotant.

Victor et Adelaïde échangèrent un regard désarçonné et dépité, et coururent après le grand homme brun.

Ils avaient du mal à le suivre, déjà car tous leurs membres étaient gelés, ce qui limitait leurs mouvements, mais aussi car, du fait de sa grande taille et de ses longes jambes, l'inspecteur avançait plus vite qu'eux.

-Attendez nous monsieur ! Devait s'égosiller le plus jeune toutes les dix minutes.

Le vent était de plus en plus fort, et faisait bouger les feuillages qui venaient frapper violemment les visages des trois uniques randonneurs.

Adelaïde se demandait bien comment Bradford pouvait être de si bonne humeur alors que le froid les paralysés tous, et qu'ils se faisaient frapper de toutes parts par les branches gelées des arbres qui les entouraient de toute part.

La jeune femme, prise d'une soudaine inquiétude, chuchota à Victor :

-êtes vous sûr que c'est une bonne idée de le laisser nous guider dans la forêt alors qu'il n'a ni carte ni boussole ?

Soudain, toutes les fois où l'inspecteur Bradford s'était perdu, même dans les endroits simples, revinrent à l'esprit du jeune garçon.
En un an, ils s'étaient perdus soixante-douze fois à cause du sens de l'orientation douteux du grand brun.

-Monsieur ! Appela Victor le plus fort qu'il pouvait.

-Qui a-t-il ? Hurla l'inspecteur qui était au moins vingt cinq mètres devant.

-Savez-vous où nous sommes, ou encore où nous allons?

-Bien sûr !

-Mais....avez vous une carte?

-Non. Je n'en ai pas besoins.

Bradford tourna les talons et recommença à marcher dans la direction qu'il croyait bonne.

D'un regard désespéré, le jeune homme interrogea Adelaïde sur ce qu'ils devaient faire, et celle ci sortis de sa sacoche brune de gros morceaux d'os.

-Je vais les semer sur notre chemin. Comme ça nous verrons si nous revenons sur nos pas.

Ce petit manège dura encore une demi heure, jusqu'à ce que la femme soit à cour d'os, et que Bradford arrive à les mener jusqu'à une route.

Ils virent une diligence passer, et l'arrêtèrent.

-Bonjour Monsieur. Savez vous à combien de minutes sommes nous de cette adresse ? Demanda le grand brun en tendant une petite carte avec l'adresse de madame Fawkes.

-Vous êtes à plus de quarante minutes monsieur.

En effet, ils n'étaient pas sur la bonne route. Si il ne s'étaient pas trompés, ils auraient dû arriver il y a une dizaine de minutes.

-Pouvez-vous nous y amener ? Demanda Victor Avec espoir.

-Et bien.... je suis le seul en service.... donc je suis très demandé en ce moment. Vous savez, c'est rare un conducteur qui sort avec des tempêtes comme celles ci. Des clients m'attendent.

-Nous en sommes conscients.... Commença l'inspecteur qui n'en pouvait plus de marcher. Mais nous vous donnerons le double de ce qu'ils vous payent.

-Le double ! S'étonna l'homme.

-Oui, le double de ce que vous payent vos actuels clients. Mais s'il vous plait, amenez nous là bas.

-Très bien! Répondit l'homme très enthousiaste.
Mais vous savez, ce n'est pas très poli de rendre visite aux gens à cette heure ci.

-C'est pour une affaire importante. Répliqua le grand brun en rentrant dans l'habitacle, heureux de pouvoir enfin reposer ses jambes.

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A SUIVRE

Tome 2: Les ombres de la mortWhere stories live. Discover now