6: grenier

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Elle avait meilleure mine que la dernière fois qu'ils l'avaient vue. Les cernes avaient disparues de son visage, et son teint paraissait plus rose.
Elle jeta un regard vers l'extérieur, puis proposa aux inspecteurs d'entrer en souriant.

-Bonjour madame Fawkes.

-Bonjour messieurs! Comment avance l'enquête? S'enquit-elle en apportant une tasse de café à ses invités.

Les deux hommes se regardèrent, et Victor prit la parole après avoir avalé une tasse du café qu'elle leur avait donné.
Il ne connaissait rien de meilleur qu'une boisson chaude lorsque le temps était si froid.
Après avoir siroté longuement, il demanda:

-Madame, pourriez vous nous montrer ce qu'il y a dans le grenier de cette maison?

La femme parut surprise de cette question. Confuse, elle balbutia quelques mots, puis répondit :

-Je vous l'ai déjà dit, on ne peut pas y montrer...

-Arrêtez de nous mentir. La coupa Bradford. Nous avons vu la trappe, et votre voisine Française nous a dit qu'elle y était déjà montée.

La femme baissa la tête confuse, et se leva pour les emmener au grenier.
Avant de la suivre, le jeune homme aux cheveux noirs demanda:

-Pourquoi nous mentir?

Elle hésita, puis répondit :

-Je déteste monter là haut...je suis un peu claustrophobe, et vus que le plafond est plus tôt bas, je ne m'y sens pas très bien.

Elle s'avança, et fit descendre une petite échelle du plafond.
Elle menait à un grand grenier sombre, uniquement éclairé par quelques bougies qui faisaient danser leurs ombres sur les murs, donnant une allure mystique à la pièce.

Ça et là étaient entassés des livres, des vieux meubles abîmés, des bibelots poussiéreux, et des caisses remplies de feuilles, de journaux, et de vieilles photos.
Parmis elle, celle d'une petite fille avec des yeux tristes attira l'attention de l'homme au haut de forme.

-Qui est-ce ? Demanda-t-il.

La femme aux longs cheveux noirs saisis la photo, et la regarda avec mélancolie. Ses doigts parcoururent le visage de la fillette, et elle déclara:

-C'est moi. Je venais de me faire opérer.

-De quoi vous étiez vous faite opérée si ce n'est pas trop indiscret? Demanda le plus jeune des inspecteurs.

Elle prit un moment avant de répondre en fixant le regard triste de la photo qui la ramenait des années en arrière.

-Plus jeune, je venais souvent dans ce grenier pour jouer, et un jour, je suis tombée en bas, et je n'ai pas pu m'accrocher à l'échelle. Je me suis cassée les cotes, et j'ai eu une bonne dizaine de points de sutures sur le côté gauche. D'ailleurs j'en ai encore la cicatrice.

Tout le monde descendit prudemment au rez de chaussé, et les deux hommes, en se rhabillant pour sortir, posèrent une dernière question:

-Avez vous touché l'héritage ?

-Comment? S'étonna la femme. Pourquoi me demandez vous ça?

-Si vous nous permettez d'être sincères. Commença le grand brun. Pour l'instant la seule suspecte du meurtre, c'est vous.

La femme, très surprise et déçue par cette affirmation, répondit les larmes aux yeux:

-Jamais je n'aurais pu tuer mon époux! Jamais! Et puis si la seule chose qui m'incrimine est l'argent, sachez que nous n'en avions plus!

-Comment ça?

-Nous n'avions plus rien....

Les inspecteurs n'insistèrent pas plus, et laissèrent la femme seule.
En rentrant chez eux, Victor déclara impassible :

-Il n'y avait pas de souris.

-Développe. Eut-il pour seule réponse.

-La dernière fois que nous sommes venus, elle avait affirmée que le bruit qui venait du grenier était causé par des souris. Mais il n'y avait ni traces de souris, ni d'aucune autre bestiole.

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A SUIVRE

Tome 2: Les ombres de la mortWhere stories live. Discover now