CHAPITRE 10: 238 KILOMÈTRES

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Le taxi nous dépose dans une rue. Il se fait tard et je n'ai nulle part où dormir. Nous marchons longuement et trouvons un petit hôtel pour la nuit. Nous décidons de nous y arrêter car je commence à tomber de fatigue. Nous entrons et demandons une chambre. La dame qui s'occupe de l'accueil nous dit qu'on a de la chance, il lui reste une chambre. Mais il n'y a qu'un lit. Yoon-gi la prend quand même. Les clefs en mains nous montons et découvrons une minuscule chambre avec un lit simple et une chaise. Je le regarde et lui demande comment on va faire pour dormir à deux dans ce lit. Il me répond qu'il ira dormir sur la chaise et que je prendrais le lit. Cela me gêne, il m'aide encore et il ne va même pas profiter du matelas. Il ne me laisse pas le choix, il prendra la chaise pour mon bien être. Mais pourquoi fait il tout ça pour moi ? Je m'installe sur le lit et il vient poser la chaise à côté. Nous discutons et nous en venons à parler de nous un peu plus en détails. Il refuse de me voir souffrir, et me savoir avec lui le rassure. Il m'avoue avoir peur que je reparte avec Jeff mais c'est terminé. Je lui dis que j'ai mal rien que d'en parler et il ne m'en parle plus. Il est compréhensif et ça me fait du bien. Il pose sa main sur mon bras et je sursaute.
"Oh pardon, je t'ai fais mal ?"
"Pas vraiment."
"Pas vraiment ?"
"C'était juste un mouvement de défense inconscient, excuse moi."
"Ne t'excuse pas avec moi."
"Mais je m'en veux."
"Tu t'en veux de quoi ?"
"D'être comme je suis... Je m'en veux d'être moi... Et je ne sais vraiment pas pourquoi tu veux autant me protéger... Même si tu me l'as déjà dit, que tu m'as déjà donné tes raisons, je ne peux m'empêcher de penser... Pourquoi moi ?"
"Tu viens de le dire, je t'ai déjà tout dis. Tu penses que je t'ai sauvé mais en réalité c'est toi qui me sauve."
"Et toi tu me fais revivre."
Il s'approche de mon visage et m'embrasse tendrement. J'aime le goût de ses lèvres. Je pourrais rester des heures à l'embrasser. Il se rassoit et me demande si j'ai mal quelque part. En vérité, j'ai mal partout... Chaque partie de mon corps me fait souffrir mais mes blessures physique ne sont rien en comparaison à celle que je porte mentalement. Les cicatrices et les bleus sur mon corps ne sont rien. Ce sont les cicatrices et les bleus à l'âme qui me font le plus souffrir. Les cicatrices que personne ne voit... Celles qu'on portent au fond de nous... Jamais elles ne se refermeront... On vit avec sans les montrer et elles ne peuvent être pansées. Je ne veux rien lui dire mais mon silence lui en dit long et il me dit qu'il a compris.
"Des cicatrices invisible ?"
Il a bien compris... Nous ne partageons pas le même passé mais nous portons les mêmes blessures. Il pose sa tête contre le lit en me tenant la main et il s'endort paisiblement. Je le regarde dormir et plonge à mon tour dans un profond sommeil.
Je me réveille doucement et ouvre les yeux. Je vois Yoon-gi à la porte avec un petit déjeuner.
"Je t'ai acheté quelque trucs si tu veux manger."
"Un petit déjeuner au lit ?"
"Oui on peut dire ça."
Je me lève et mange ce qu'il m'a ramené. Il me dit qu'il faudrait que je lui donne plus d'indications sur mes goûts alimentaire pour la prochaine fois et je lui réponds que même sans connaître il ne s'était pas trompé. Nous commençons à parler de la suite de notre escapade, l'hôtel c'est bien un temps mais on ne va pas y passer des semaines. Il me dit qu'il a un appartement à Daegu mais qu'il ne souhaitait pas y retourner seul. Il m'avoue qu'il veut bien y aller si je suis avec lui. J'accepte de le suivre. Plus loin je serais d'ici, mieux j'irais.
Nous partons main dans la main en direction de la gare. Il achète deux billets pour Daegu, notre train part dans 20 minutes. On a eu de la chance de pouvoir en avoir un immédiatement. Notre train est à quai et nous le prenons. Nous nous installons et nous voilà partis pour 238km et un peu plus de 2h de trajet. Le regard des gens me pèse, j'ai beau baisser la tête je les sens toujours. Je me fais du soucis pour Yoon-gi aussi. Vu l'état de mon visage, que peuvent bien penser ces gens ? Ce n'est pas lui qui m'a fait ces marques mais ça personne ne peut le savoir. Yoon-gi remarque que je ne suis pas très à l'aise. À Séoul, les gens ne font pas attention aux autres, je n'avais qu'à baisser les yeux et c'est comme si je devenais invisible, mais dans ce train je ne peux pas me cacher. Il me rassure et me dis de ne pas penser aux autres. Il me dit que je suis belle à ses yeux. J'ai un peu de mal à le croire, mon visage est une vrai toile de peintre avec tout ces hématomes et cicatrices. Il me fixe et m'embrasse langoureusement avant de fixer mon regard.
"Tu es belle Seong-ja."
L'espace d'un instant je le crois, et il continue de me rassurer en me disant que ce n'est pas ces marques qui lui feront dire le contraire. Je lui souris et je comprend qu'il me voit telle que je suis réellement. Grâce à lui je ne pense plus aux regards des autres et je me tourne vers la fenêtre.
Je regarde le paysage défiler et me dis que si j'avais sauté ce jour là je n'aurais jamais pu voir ça. Il me tient la taille et m'embrasse dans le cou. Je souris et tourne la tête pour l'embrasser en retour. Il regarde le paysage avec moi et il me parle un peu plus de lui... Il me dit qu'il rap et qu'il fait parti d'un groupe. Que chaque jours il leur mentait pour pouvoir aller à l'hôpital sans attirer de soupçons sur lui. Il me parle de sa blessure à l'épaule, il se l'était faite plus jeune lorsqu'il travaillait en tant que coursier pour payer ses études. Il se dévoile à moi un peu plus à travers ce trajet. Et j'en fais de même. Je lui raconte pourquoi je n'ai pas grandit en Corée mais en France, la mort de mes parents... On se raconte nos blessures du passé pour avancer ensemble vers un meilleur futur. Je me demande si il est connu mais je n'ose pas lui poser la question. Il a tendance à baisser la tête quand on est dehors mais je pense que c'est dû à sa phobie sociale... Je n'ai même pas besoin de lui demander qu'il m'apporte la réponse en me disant que son groupe fait des tournées mondiale et qu'il aimerait que je le suive lorsqu'il doit partir. Je n'ai plus rien et je le vois comme mon sauveur et mon avenir alors j'accepte.
Le train s'arrête et nous descendons. Daegu... Je n'étais jamais encore venu. Il me dit que c'est ici qu'il a passé son enfance et me demande de le suivre. Je lui emboîte le pas et après une heure de marche nous voilà devant une petite maison. Il me dit que c'est là qu'il a grandit.
"Je te présente la maison familial"
Son regard vient de se fermer. Il n'a plus d'étoiles dans les yeux. Je lui attrape la main et il me ramène contre lui. Il m'explique que c'est ici qu'à commencé ses ennuis... Je le serre fort contre moi comme pour le rassurer. Il m'embrasse le front et nous repartons pour une demi heure de marche. Nous arrivons enfin devant son immeuble. Nous entrons et prenons l'ascenseur. 11ème étage, porte gauche.
"Bienvenue chez moi"
J'entre dans l'appartement et découvre qu'il est immense. Il est aussi grand que la maison que mes parents avait quand j'étais enfant.
Nous nous posons un instant et il me dit qu'on va devoir aller faire les magasins. Je lui demande pourquoi sans réfléchir. Il me regarde en rigolant.
"Tu n'as aucune affaire"
Je me sens vraiment bête, je baisse la tête et il me frotte les cheveux.
"Te sens pas gênée avec moi"
Je relève la tête et lui souris. Toutes ces révélations m'ont fait oublier que je n'avais aucune affaire avec moi. Nous prenons un en-cas rapide que nous avions apporter au cas où nous avions faim dans le train et nous repartons après qu'il se soit assuré que je pouvais supporter de marcher encore. Nous voilà dans les rues à faire du lèches vitrine. Je ne suis pas difficile et je ne veux pas grand chose. Je refuse qu'il dépense plus que nécessaire pour moi et je lui dis que je le rembourserais dès que j'aurais un travail. Il refuse que je lui donne de l'argent pour quoi que ce soit, il me dit qu'il le fait par plaisir et que c'est un cadeau pour ma nouvelle vie. J'acquiesce et le remercie en l'embrassant rapidement sur la joue mais au fond de moi je sais que je lui rendrais ce qu'il a dépensé pour moi. Nous achetons trois jean, deux pulls un blanc et un noir, trois débardeurs un rouge un noir et un bleu. Et nous changeons de magasin pour acheter du nécessaire de toilette et de quoi manger pour la semaine. Une fois tout ça terminé je veux l'aider mais il refuse que je porte quoi que ce soit. Je pourrais au moins prendre le sac de vêtements mais même ça il refuse. Il est vraiment galant. Nous rentrons et je ne peux m'empêcher de le contempler.

Je te dois la vie (fanfiction BTS/Suga) FR [terminé] Where stories live. Discover now