Les larmes du Phoenix d'argent

Partie 1: Chapitre 21

A son réveil, je vis un Ezarel mal en point et très fatiguée. Il avait les yeux rouges et ronds comme des ballons, comme s'il n'avait pas dormi de la nuit. Sa peau était encore plus blanche que d'ordinaire, il était très pale. Je l'aidais à se redresser et lui servait un peu du breuvage préparé la veille. Je l'avais versé dans une gourde. Il semblait avoir du mal à tenir celle-ci alors je maintenais ses mains pour qu'il puisse en boire une gorgée. Il failli s'étrangler en avalant.

« Ce truc est toujours aussi ignoble » , pesta-t-il la voix enrouée.

Je repris la gourde que je refermais et allais chercher la soupe que je faisais bouillir. Je l'avais versé dans un de ces petits bols en bois que je transportais toujours dans mon sac lors des longues expéditions. J'attrapais ma cuillère puis retournais près d'Ezarel.

Il se débattu lorsque je lui repris la cuillère des mains pour lui donner la soupe moi-même. Ces mains étaient tremblantes, je voulais juste l'aider. Il refusait d'être assisté alors je lui rendis la cuillère tout en maintenant le bol.

Au bout d'un moment il redéposa la cuillère dans la soupe en me disant qu'il n'avait plus faim. Il n'avait même pas avalé trois cuillères. Je voulu insisté puis me retint. Connaissant Ezarel il n'apprécierait pas. Bien sûr, s'il ne mangeait pas suffisamment je me disais que je ne me gênerais pas à le nourrir par la force. Je lui proposais tout de même des kelorë, une de ces fameuse galettes extrêmement nourrissantes que nous mangions en voyage, mais il n'en voulu pas. Peut-être n'avait-il réellement pas faim.

L'elfe bleu se recoucha aussi vite qu'il s'était levé et dormit pendant plusieurs heures.

Heures durant lesquels j'avais pu exercer ma magie. D'abord difficilement, à cause des bourdonnements présents dans ma tête, puis avec plus de facilité. Je me demandais pourquoi mes ailes ne restaient pas. Je pouvais les faire apparaitre et disparaitre à ma guise. Bien sûr cela était douloureux mais je voulais comprendre ce mécanisme. Je n'arrivais pas à garder mes ailes une après-midi entière. Peut-être que mon père biologique m'aiderait à comprendre.

Lorsqu'Ezarel se réveilla je lui fis boire la concoctions à base de fleurs de druides puis il mangea un morceau de kelorë avant de sombrer dans un sommeil profond.

Je continuais mon entrainement. Cette fois-ci, je tentais de faire jaillir des flammes. Elles n'apparurent bien évidemment pas alors je décidais de me concentrer sur cette chaleur, ce feu intérieur que je pouvais utiliser pour réchauffer mon corps. Je fis défiler cette énergie dans mon corps tout entier. C'était la première fois que j'y arrivais sans trop de difficultés, ce n'était pas faute de m'être exercée à maintes reprises.

Pendant la nuit, je m'assis à ses côtés pendant qu'il dormait. Je n'avais jamais vu Ezarel dans un tel état alors cette vision était des plus étranges. Il semblait si fragile. Je posais ma main sur sa joue, m'attendant à ressentir une température supérieure à 37 degrés Celsius mais sa peau était glacée, et ce malgré la sueur qui perlait sur son front.

Lorsqu'il ouvrit les yeux quelques minutes plus tard, je lui administrais son sirop. Il tenta de poursuivre la dégustation de sa galette, sans pouvoir en ressentir le goût d'après ce qu'il m'exprimait.

J'étais fatiguée alors je décidais de le suivre quand il s'endormit. Je me réveillais plusieurs fois pendant la nuit pour vérifier s'il avait besoin de quelque chose. Quand je le vis trembler de froid, je déposais ma couverture sur la sienne. A ce moment-là, je savais que j'étais capable de me réchauffer toute seule.

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Je fus ravi de voir qu'Ezarel acceptait enfin mon aide le lendemain. Il m'autorisa à l'aider à boire sa soupe. Au vu de son état, Eza savait qu'il avait besoin de nourriture chaude. Alors qu'il était adossé à un arbre et que j'amenai la cuillère de soupe à sa bouche, il me demanda si j'allais bien.