Partie 1 : Chapitre 10 - Rencontre en pleine nuit

560 36 10
                                    



 Le soleil était couché et je sentais l'air s'infiltrer par la fenêtre, faisant voleter mes cheveux sur leur passage. J'inspirais la plus grande bouffée d'oxygène que je puisse et l'expirais aussitôt.

J'étais soulagée. Il faisait nuit et personne n'était venu me chercher pour subir un interrogatoire du Conseil. J'imaginai que Miiko avait été persuasive et que tout s'était déroulé pour le mieux. Je me doutais bien que la kitsune ne me portait pas dans son cœur, mais au moins je savais qu'elle n'abandonnait pas ses gardiens. Ezarel non plus ne m'aurait pas abandonné. Du moins je l'espérais.

Je m'allongeais sur mon lit, à côté d'Aiolia qui dormait paisiblement. Il me faisait beaucoup rire. Il était comme les félins de mon monde, il ne faisait que dormir et jouer. Cela me rassurait un peu de voir qu'il y avait des choses communes, d'un monde à l'autre. La Terre me manquait de moins en moins. Sans doute parce que rien ne m'y rattachait vraiment. Il ne me restait que mon père. Un père qui n'en avait rien à faire de moi. Du moins c'était l'impression que j'avais eu durant mes dernières années au lycée. Je n'avais pas de réels amis, et je n'avais plus de petit copain. J'aurais sans doute dû prendre mon arrivée ici comme un nouveau départ. Au lieu de ça, je me lamentais et me disais que je voulais retourner chez moi, alors qu'au fond de moi je n'en avais plus rien à faire maintenant. Et puis je savais que je ne pourrai pas retourner dans le monde des terriens. Ezarel me l'avait bien fait comprendre.

Je roulai sur le côté et observai Aiolia. Il avait bien grandit depuis son arrivé dans ma vie. Je ne savais pas grand-chose sur lui mais une chose était sûr, je ne l'abandonnerai pas d'aussitôt. C'était comme s'il faisait partie de moi. Je ne comprenais pas vraiment cette sensation mais nous étions liés d'une façon ou d'une autre. Je le sentais au fond de mon être. C'était peut-être une conséquence de la manière de se nourrir. Un lien se tissait peut-être entre celui qui le nourrissait de son maana et lui.

Je ne savais pas pourquoi mais cette pensée me troublait. Je me disais qu'aux vues du peu de fois durant lesquelles Aiolia s'était revigoré grâce à mon maana, il devait sans doute le faire avec d'autres. Ça me rendait jalouse d'une certaine manière. Aiolia était mon fa...mon Aiolia. Il était bien plus qu'un familier pour moi. D'ailleurs il ne faisait pas toutes ces choses étranges qu'un familier normal faisait. Je parle bien évidemment du fait de voler les vêtements des autres pour me les rapporter. Il n'avait pas besoin que je le nourrisse constamment et n'était pas tout le temps sale et plein de terre. Il était différent et ça ne me posait aucun problème. Mais pour le coup je devais investiguer. Quitte à le suivre pour savoir qui est la personne qui se permettait de le nourrir. Aiolia qui se nourrissait du maana de quelqu'un d'autre c'était complètement fou !

— Alors tu es comme ça Aiolia ! dis-je tout haut.

Aiolia ouvrit les yeux un moment pour m'observer, bailla puis se rendormis aussitôt.

Je baillais à mon tour. Cette journée m'avait épuisée. J'étais tellement effrayé par l'idée d'être convoquée par le Conseil que mon cerveau n'avait trouvé aucun repos. Moi aussi j'avais besoin d'un petit somme.

*

*              *

Tandis que je cherchais le sommeil, trois coups se firent entendre. Pensant que c'était le fruit de mon imagination, je tentais à nouveau d'embrasser les bras de Morphée. Mais c'était sans compter sur le tapage qui se fit ouïr. On frappait à ma porte et la personne qui se trouvait derrière celle-ci s'impatientait.

Je m'avançai lentement en direction du son, hésitante. Et si la réunion avait été plus longue que prévu ? Cela signifiait que je n'étais pas à l'abri. Et si c'était le Conseil qui venait me chercher ? Allait-il m'obliger à les suivre ? Allait-il m'enfermer pour le reste de ma vie ? Allais-je croupir dans une cellule miteuse ?

Les larmes du Phoenix d'argentDonde viven las historias. Descúbrelo ahora