Newt est un lycéen qui observe le monde plus qu'il n'y participe. Il n'est pas du genre à réfléchir au futur, à se projeter dans quelques années, après le bac, après le premier boulot : rien qu'imaginer ce qui se passera demain l'ennuie profondément...
Newt était penché à son bureau, finissant de faire ses devoirs alors qu'il était vingt heures. Après un repas tendu avec ses parents, il s'était réfugié dans sa chambre pour terminer ce qu'il lui restait à faire. Il ne passa qu'une dizaine de minutes après l'anglais. Il avait toujours aimé les langues, le français, et la philosophie. Mais le français était maintenant loin derrière lui, depuis le bac qu'il avait passé l'année dernière. Il s'attelait à présent aux maths, exercice nettement plus compliqué pour lui.
Des petits coups retentirent contre sa porte, l'interrompant dans son calcul de probabilité.
Il se leva et ouvrit la porte à son père.
-Newt, il fallait que je te parle avant de partir. dit le paternel en s'asseyant sur le lit,
Newt referma la porte et s'adossa contre celle-ci, les bras croisés. Il regarda son père sans ciller, attendant qu'il s'explique.
-Je pars pour longtemps, je ne suis pas sûr de rentrer pour ton anniversaire. J'essayerais mais je ne peux rien te promettre. Le contrat que j'ai signé est vraiment important.
Le blond n'était pas surpris de la nouvelle. Cela faisait une éternité que son père ne rentrait pas pour ses anniversaires. Mais ça ne le gênait pas tant que ça, il avait appris à faire sans. Le visage neutre, il regarda son père, à l'écoute de ses prochains mots.
-Et je voulais m'assurer que tout allait bien.
Newt poussa un soupir agacé.
-Tu peux repartir. C'est bon.
-Newt, je sais que je ne suis pas assez présent, pour toi et ta mère. Je sais que c'est loin d'être simple pour toi tous les jours, mais tu n'es pas le seul à souffrir. J'essaye, je fais de mon mieux tu sais...
-Merci pour l'argent, tu peux t'en aller. répéta sèchement le blond
-Je sais que c'est dur. Pour ta mère aussi... Tu dois comprendre.
Newt ravala la réplique cassante qui lui brûlait la gorge et se contenta de se rasseoir à son bureau.
-Newt...
-Tu sais me calculer un taux d'évolution réciproque ? coupa le blond
-Quoi ? C'est pas le sujet.
-Si, ça l'est, si tu veux tu peux venir voir par toi-même. Mais si tu ne peux pas m'aider, alors pars.
-Ne me parle pas comme ça.
-Désolé. dit Newt d'un ton bas
Pourtant, il n'était pas désolé du tout. Il fit semblant d'écrire quelque chose dans son cahier tout en lisant attentivement l'énoncé de son exercice jusqu'à ce que son père quitte sa chambre.
-À bientôt, Newt.
Quand la porte se ferma doucement, Newt bondit de sa chaise et courut se jeter sur son lit. Il serra de toutes ses forces son oreiller pour s'empêcher d'hurler de rage.
Il n'éteint pas la lumière, il ne bougea plus. Il resta recroquevillé sur lui-même et finit par s'endormir, victorieux. Victorieux de n'avoir versé aucune larme.
*****
C'est avec la démarche d'un zombie que Newt entra dans la salle de classe. Il tira sa chaise à côté de celle de Léo, qui semblait d'excellente humeur.
Histoires en Vedette
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-Salut. marmonna-t-il pour être poli avant de chercher son cahier d'histoire dans son sac
-Eh ben, t'as l'air crevé. remarqua le châtain
Sans blague.
-Mal dormi.
-Dis moi si t'es trop fatigué pour prendre le cours et je...
-Nan c'est bon, tu peux dessiner.
Léo lui offrit un sourire si éblouissant qu'il contamina Newt. C'est avec un léger sourire aux lèvres qu'il se pencha vers ses notes, et attrapa un stylo.
Le cours se déroula de façon très simple : Newt écoutait le cours passionnant sur le nazisme en prenant des notes et Léo dessinait. Aucun ne tentait de parler à l'autre, ils étaient trop concentrés sur leurs tâches respectives. Leurs coudes se frôlaient parfois, quand Léo donnait un trop grand coup de stylo. Newt fit mine de ne rien remarquer, alors qu'intérieurement, il était complètement chamboulé.
Il sursauta quand la sonnerie retentit et se leva d'un bond. Il rangea ses affaires dans son sac et tendit son cahier à Léo.
-Tu me le rends demain ?
-Merci ! Ça tu peux le garder par contre. dit Léo en lui tendant en échange une page de son cahier déchirée
Newt regarda la feuille et sourit.
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-Encore un renard ?
-Oui, j'en ai tout un stock pour toi. Après, si tu n'aimes pas, je sais dessiner les loups, les pandas, les chiens, les tigres... Si tu veux je sais même dessiner les poules. rigola Léo
-Non, c'est bien les renards. murmura Newt en rangeant précautionneusement le dessin dans son sac
*****
Si Newt s'était montré particulièrement attentif en histoire, il n'écouta absolument rien de ce qui sortit de la bouche de sa prof d'italien pendant une heure. Il gribouilla au coin de son cahier des mots sans signification. Des symboles inconnus entremêlés. Les graffitis qui recouvraient la table l'inspiraient.
Une insulte. Un cœur. Un numéro de téléphone. Deux lettres gravées à la pointe du compas. Un œil dessiné au marqueur. Un prénom. Une insulte. Un prénom. Une insulte. Un smiley.
Devant lui Thomas et Minho bavardaient sans écouter le cours non plus. Et Juliette et Elizabeth semblait être concentrées sur un pendu.
À la récré, il fût agressé par Elizabeth.
-Pourquoi t'es parti sans prévenir comme ça vendredi !? Je t'ai cherché partout, j'ai cru que t'étais quelque part dans une des chambres, en train de faire un coma éthylique ! J'ai voulu t'envoyer un message mais j'avais perdu mon phone. Et après Minho m'a dit qu'il t'avait vu partir ! Pourquoi tu préviens Minho et pas moi ??