Chapitre 4 : Comme l'impression d'être observée

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— Trystan, regarde cette robe ! Elle est jolie, tu ne trouves pas ?

— La jaune ? Franchement, elle est assez chère pour ce que c'est et en plus tu en as plein chez toi, non ? Et puis, je te rappelle que l'on cherche un cadeau pour ton grand-père.

— C'est vrai, tu as totalement raison, avoué-je tout bas.

Quand on fait du shopping avec Trystan, ce qui n'arrive que très rarement en règle générale, il me dit constamment que tout est au-dessus de mes moyens et que je n'en ai pas besoin. Certes de temps en temps, cela peut se révéler vrai, mais il faut savoir se faire plaisir.

De toute façon, mon objectif de la journée est tout autre. Je prends quand même la robe en photo pour la montrer à mes amies et avoir leur avis qui sera forcément plus objectif que celui d'un mec. Elles vont adorer la couleur et la coupe cintrée de celle-ci. C'est ce qui met le mieux en valeur mes formes légèrement prononcées.

Nous nous promenons depuis plus d'une heure dans les rues de la ville en quête d'un cadeau pour Papy Ali. En effet, j'aimerais beaucoup lui offrir quelque chose pour le remercier de m'avoir acceptée sous son toit, il y a maintenant sept ans. Nous sommes entrés dans un bon nombre de magasins sans jamais trouver la perle rare.

J'hésite à prendre des appâts en plastique ou des poids pour la pêche, mais impossible de savoir ce dont il a besoin. Je ne m'y connais absolument pas. J'ai demandé à Trystan de m'accompagner, cependant, il ne m'est pas d'une grande aide. Nous errons donc sans but précis depuis un moment, quand devant mes yeux se trouve un magnifique meuble en bois. Je craque littéralement dessus. Il est idéal pour ranger tout son matériel de pêche qui traîne partout dans le garage. Il est assez petit et un peu vieilli par les années, mais il fera parfaitement l'affaire. En plus, je sais qu'Ali adore ce type de rangement, car c'est ce qui compose toute sa maison.

Nous entrons dans le magasin de seconde main et réservons la perle rare qui plaira à coup sûr à mon Papy. Trystan s'est gentiment proposé de la récupérer un peu plus tard dans la semaine quand il aura un véhicule à sa disposition. Avoir développé une phobie contre ces machines à quatre roues est assez contraignant.

Fière de ma bonne découverte, je propose à Trystan d'aller se prendre un café dans notre endroit préféré. C'est là-bas que nous nous sommes rencontrés, il y a un an et demi. J'avais l'habitude, tout comme lui, d'y aller après les cours. Par un jour de forte affluence, nous nous sommes retrouvés l'un en face de l'autre et nous avons fini par parler autour de nos boissons. Il ne comprenait pas l'intérêt de venir boire un thé dans un café. Cela ne lui semblait absolument pas logique et c'est comme ça que la discussion est née.

— Notre table est libre. Installe-toi, je reviens dans une minute, déclare mon copain avant d'aller prendre notre commande.

L'attente n'est pas trop longue, car nous sommes en plein milieu de la journée et les étudiants n'ont pas encore terminé les cours. Nous dégustons tranquillement nos boissons, un earl grey pour moi et un flat white pour lui, avec bien entendu deux cookies tout chocolat.

Soudain, un frisson parcourt l'ensemble de mon corps sans que je comprenne pourquoi. Il n'y a pourtant aucune porte ou fenêtre d'ouverte à côté de moi. Je me sens mal à l'aise sans en connaître la raison. Trystan ne semble pas le remarquer, car il savoure son cookie comme s'il n'en avait pas mangé depuis longtemps.

J'ai comme l'impression que quelqu'un m'observe, ce qui me stresse énormément. Je n'aime absolument pas avoir ce ressenti. Je décide de regarder autour de moi, mais il n'y a que des jeunes qui parlent entre eux jusqu'à ce que ma tête se tourne vers la caisse. C'est à ce moment-là que je me tétanise en l'apercevant. Bordel, mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? Pourquoi est-ce que je le vois alors qu'il n'est qu'une pure imagination de mon cerveau ?

Dans les songes de Kaelia [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant