Partie 1: Chapitre 20

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Elle acquiesça de la tête et me demanda si la créature avait aspiré ma magie. Je lui répondis par la positive avant de poursuivre.

Elles sont dangereuse parce qu'elles peuvent manipuler la vision des faës pour donner l'impression d'être quelqu'un d'autre.

J'évitais de lui donner tous les détails mais elle me posa la question qui lui brulait les lèvres.

— Comment t'a-t-elle dupé ?

— Elle s'est faite passé pour toi. Ce qui est logique puisque je voyage seulement avec toi, lui fis-je croire.

Quand elle s'est jetée sur moi, je n'ai pas pu la repousser car les lianaës sont aussi dotées d'une grande force physique. Cela rend la contre-attaque difficile si on s'aperçoit de la supercherie.

Elle se contenta de mes maigres explications et m'invita à manger pendant qu'elle allait se débarbouiller.

Je me demandais de quelle nature était ses sentiments pour moi. Cela me faisait peur, rien que d'y penser.

*

*             *

Lorsque Dena eut fini de se reposer, je lui demandais si elle pouvait m'aider à barbouiller mes blessures avec la dernière potion créé. En apprenant de quelle nature étaient les pouvoirs de Denara, j'avais commencé de nouvelles expériences. J'avais tenté de séparer les différents composants de ses perles de maanas pour utiliser la partie régénératrice de sa magie. L'effet n'était pas le même que celui d'une magie pure, comme celle des phoenix, mais la guérison était accélérée. Il ne s'agissait là que d'un prototype mais j'espérais faire avancer la science grâce à cette découverte.

Elle me demanda de me dévêtir et nettoya mes plaies avant de me demander ce que je voulais qu'elle fasse avec cette fiole. Je lui expliquais tout et elle s'attela à la tâche. Elle versa quelques gouttes du liquide sur chaque plaie. Les picotements me firent grimacer. Elle termina par les recouvrir à l'aide d'un bandage qu'elle enroula autour de mon ventre.

Je ne lui dis rien à propos de cet élixir. Je ne pouvais anticiper sa réaction si je lui disais que j'avais utilisé ses larmes pour le faire.

*

*              *

Nous reprîmes notre route le lendemain matin. Denara avançait à quelques mètres devant moi. Je me demandais ce qu'elle pouvait bien ressentir. Ce devait être difficile pour elle. Elle ne connaissait pas ses parents, pourtant elle traversait les continents pour les retrouver. Je pensais qu'à sa place je serai en colère, mais aussi terrifié. Dena ne laissait rien transparaitre et ne parlait jamais de ça. Elle avançait sans savoir si elle les trouverait au bout du chemin.

Elle se tourna vers moi pour me demander si ça allait. Elle était mignonne quand elle se préoccupait de moi. Elle avança vers moi et nous continuâmes de marcher vers une cité dont nous ignorions la position réelle. Malgré cette incertitude, j'avais quitté la citadelle. J'imagine que je ne l'aurai fait pour personne d'autre.

« — Ezarel ?

— Oui ?

— Je suis désolé, s'exprima-t-elle.

— Pourquoi ?

— Pour beaucoup de choses... »

Je m'arrêtais et la questionnais du regard.

« — Pour commencer, je suis désolé de t'avoir embarqué dans cette aventure qui ne nous mènera, peut-être, nulle part. Ensuite, je suis désolé pour ce que la lianaë t'as fait. Si je n'avais pas quitté le campement, elle ne se serait peut-être pas attaquée à toi. Pour finir, j'aimerai que tu me pardonne d'avoir été si bête. Je ne t'obligerai jamais à parler de toi, ou de choses qui te font mal. Je n'aurais pas dû te demander d'aller à Numë, finit-elle par dire.

Les larmes du Phoenix d'argentWhere stories live. Discover now