Chapitre 45 : Retour aux sources.

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« Je connais le fond, dit-elle. Je le connais par le pivot de ma grande racine :

C'est ce qui te fait peur.

Moi je n'en ai pas peur : je suis allée là bas. » – Sylvia PlathLa voix dans l'Orme

Revirement : Nom commun – Changement brutal d'une situation retournement Figuré : changement brusque et total qui survient dans l'opinion, dans la conduite d'un homme, d'un parti, d'un peuple.
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Chapitre 45 : Retour aux sources.

« Tout se passera bien. Ca peut être n'importe quoi, vraiment. »

« Tu crois vraiment cela ? »

« Quelle autre option s'offre à moi ? »

« Et s'il savait ? Que faire s'il est au courant ? Nous devons savoir exactement ce qu'il t'a fait. Et nous saurons seulement ensuite comment faire face à la situation. »

« Attends. Tu m'as dis que tu voulais venir avec moi. »

« Et je le ferais. »

« Dans ce cas… pourquoi nous ne pouvons simplement pas… partir ? Ce soir ? Nous pourrions être à l'autre bout du pays avant même que quelqu'un se rende compte que nous sommes partis- »

« Ils nous traqueraient dans l'instant. Si nous disparaissons ensemble, ils sauront pourquoi nous sommes partis. Et ils n'abandonneront pas avant de nous avoir retrouvés. »

« Mais ne vont-ils pas essayer de nous trouver de toute façon, si tu viens avec moi ? »

« Pas nécessairement. J'avais pensé… Ecoute-moi, je refuse de réfléchir à comment faire face à la situation tant que je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé. »

« Mais nous sommes en train de perdre du temps à rester assis là à attendre ! »

« On ne se contente pas d'être 'assis là à attendre !' Je ne vais pas improviser un plan d'action avant de ne connaître tous les facteurs impliqués. Ca pourrait nous mettre en danger inutilement, et je ne ferais pas cela sans une bonne raison. »

« Très bien, alors comment penses-tu t'y prendre pour que l'on sache exactement ce qu'il m'a fait oublier ? »

« Je ne sais pas… Je n'arrive pas à réfléchir… »

Il est là.

Il me regarde, le visage ferme. Sans émotion. Il a besoin d'être comme ça.

Mais… Oh mon Dieu, ses yeux. Ils ont été la première étape vers le chemin de son âme. C'est lorsque j'ai réalisé combien ses yeux étaient expressifs que j'ai commencé à réaliser qu'il pouvait y avoir un être humain sous le masque du Mangemort.

Ils s'agitent maintenant. Deux profonds tourbillons d'émotion au milieu d'une dalle de marbre blanc.

Je respire une bouffée d'air chaud et éventé. C'est bien. Ca doit être fait. Je le peux. Je le dois…

« Est-ce que tu l'as ? » je demande.

Un petit tic secoue sa joue. C'est la seule et unique émotion que trahit son visage.

Il atteint l'intérieur de sa cape et en sort un petit flacon de liquide, qu'il me tend.

Je fais un pas en avant pour m'en saisir, regardant durement le petit objet.

Eden (Lumione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant