Chapitre 32 : Cicatrices.

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« Je suis cette demeure hanté par un cri.
L

a nuit, ça claque des ailes
Et part, toutes griffes dehors, chercher de quoi aimer.
Je suis terrorisée par cette chose obscure
Qui sommeille en moi
Tout le jour je devine son manège, je sens sa douceur maligne. » - Sylvia Plath, La voix dans l'orme
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Chapitre 32 : Cicatrices.

Je sors du bain, l'eau chaude coulant de sur mon corps et goutant sur le carrelage froid.

Je reste debout, me saisissant rapidement d'une serviette accrochée au mur, me séchant aussi vite que je le peux.

Il sera bientôt là. Je dois me dépêcher.

Je ne voulais pas être si en retard. Je suis si fatiguée ce soir. J'ai travaillé toute la journée, et je n'ai fini mes corvées qu'i peine une demie heure.

Mais ça ne change pas le fait qu'il sera bientôt là. Je le sais. Il ne met jamais longtemps à me rejoindre depuis ces derniers jours.

Je retourne dans ma chambre, m'arrêtant en face de ma garde robe, ouvrant la porte. Je fouille parmi les nombreuses robes. Ce sont toutes des robes ternes et ordinaires. Des robes de servante. Des robes en rapport avec mon statut, il m'a dit une fois.

Salaud.

Noire, noire, marron, bleue, noire, verte, bleue, marron, grise, noire, noire,…

Attendez une seconde…

Il y en a… il y en a une que je n'avais pas remarqué avant. Juste au bout là, se cachant derrière cette grise…

Elle… elle n'est ni grise ni noire, ni sobre. Elle est… elle est rose. D'un rose très pale.

Je ne sais pas pourquoi je ne l'avais pas vue avant. Mais bon, ce n'est pas étonnant puisque fouiller dans ma garde-robe n'a jamais été ma priorité.

Je tire la robe de l'armoire. Malgré sa couleur, elle reste néanmoins assez simple.

Je n'ai jamais vraiment aimé le rose. Ca me rappelle toujours la robe rose bonbon que portait Pansy Parkinson au bal de Noël.

Mais… Mais c'est tellement agréable de porter un vêtement avec un minimum de vie.

J'enfile ma robe sur mon corps humide. Elle colle un peu à ma peau, mais j'espère que ça ne sera plus le cas lorsque je serais sèche.

Je me dirige vers ma table de chevet et me saisit du peigne, le passant dans ma chevelure mouillée.

Je ne me suis pas regardée souvent dans le miroir ces derniers jours. Je déteste me voir et voir ce que je suis devenue.

Mais alors que je me peigne les cheveux, je tombe accidentellement sur mon reflet.

Mon Dieu, je suis tellement maigre. Je ne savais pas que j'avais perdu autant de poids.

Mais je suppose que ce n'est pas surprenant. Je ne reçois généralement qu'un seule et unique repas par jour, peut être deux si je suis chanceuse.

Je déteste ça. Je pourrais probablement compter mes cotes si je le voulais.

Je soupire et repose le peigne sur ma table de chevet, au moment même où la porte s'ouvre. Lucius entre dans la pièce et referme la porte derrière lui.

Ses yeux scintillent un instant, et lorsque son regard se pose sur moi, il est légèrement plus sombre qu'il ne l'était juste avant.

« Vous allez venir dans ma chambre ce soir » dit-il tranquillement.

Eden (Lumione)Where stories live. Discover now