Chapitre Douze

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Je n'en ai aucune idee...

Après avoir démissionner, je commençai à rechercher dans mes affaires toute chose qui pouvait ressembler à une ancienne lettre de Alicia. J'avais même fini par apporter quelques-unes de ses affaires dans mon appartement pour y trouver le moindre indice. Pendant que je recherchais, j'étais obnubilé par les théories du complot qui traversaient mon esprit.

    « Toc-toc-toc ».

Quelqu'un cognait à ma porte. Je pris le soin de déplacer dans ma chambre les deux boites en cartons qui étaient posées sur la table de salon et qui contenaient les affaires d'Alicia, puis j'ouvris la porte. J'aperçus ce bon vieille...

« Inspecteur ! Quel bon vent vous amène ? » lui demandai-je, sur un ton sarcastique, sachant très bien que l'on était supposé se revoir.

« Vous semblez déjà allez mieux depuis notre dernière rencontre. Puis-je ? », fit-il, en détournant les yeux affinés, cachés sous son chapeau vers l'intérieur de la maison, les mains dans son manteau noir de détective.

     « Bien sûr, répondis-je, prenez place. ».

Il s'avança sur la moquette du salon en m'observant dans mon sweet-shirt vert olive et mon jogging noir, puis se posa dans le fauteuil qui faisait dos à la porte d'entrée. Il fit mine d'observer la salle de séjour pendant quelques secondes. « Rien de spécial », devait-il se dire. Un canapé gris, un fauteuil orange qui ressortait le léger beige des murs, une cuisine ouverte américaine, l'écran fixée au mur au-dessus d'un TV-stand blanc, un lustre sobre au milieu de la pièce. Rien de spécial. Hormis... :

« Que représente cette immense peinture ? » demanda-t-il.

« Un cadeau de Alicia. Elle me suggéra d'ajouter un objet original et plein de couleur à mon appartement, lui répondis-je en lui tendant un verre d'eau avant de m'assoir dans le canapé. Ce fauteuil orange, c'est également son idée. ».

« En gros, vous n'avez aucune idée de sa signification. ».

« Absolument aucune, lui avouais-je. Pour moi c'est juste un tissu blanc sur lequel l'auteur s'est dévoué à balancer quelques sceaux de de peinture à tout hasard. ».

« Hum très bien, coupa l'enquêteur le plus sérieux de l'univers. Lors de notre première rencontre, vous avez affirmé avoir été suivis. ».

« ''Affirmer'' est bien grand mot. Mais je ne peux nier avoir eu le sentiment d'avoir été suivit. ».

« Quand était-ce ? »

« Je dirais quelques jours après le décès de Alicia. ». J'essayais de me remémorer la scène.

« Je vois. Quel rapport entretenez-vous avec Madame Cecilia Jefferson ? ». On revenait encore sur Cecilia ? Décidément, me disais-je, ce Mr. Becher n'était pas un homme de transition. Passer d'une question à l'autre ainsi.... Et '' Madame Cecilia'' ?

« C'est l'agent immobilier avec qui chez été mis en contact lorsque Alicia et moi prévoyions de... » fis-je en déposant mon vers sur la table basse.

« Je vois. Deux personnes nous ont rapporté l'avoir aperçue dans la zone ou vivait Alicia Miller. Est-ce également votre cas ? ».

« Possible. Ne je n'en suis pas sûr. De plus, je me trouvais dans les environs de ma maison, ce qui ne concorde pas avec vos informations. ».

« Il semblerait qu'elle n'habiterait pas loin de votre quartier. En fait, elle réside à Redwood. Une trentaine de minute d'ici. Il parait moins étrange de l'apercevoir ici plutôt que dans le quartier ou résidait Alicia Miller qui se trouve bien plus loin. »

« Oui, c'est vrai. Mais cet étrange qu'un enquêteur partage ce genre d'information. Votre enquête piétine à ce point ? » déduisais-je.

« Hum. C'est surtout pour vous prévenir de faire attention à cette femme. J'ai eu l'occasion de l'interroger et elle cherche définitivement à nous dissimuler une information. » m'avertit M. Becher.

« Je prendrais vos conseils en compte. » répondis-je.

Après m'avoir posé quelques questions supplémentaires, l'homme se leva, l'air totalement insatisfait de notre entretien. Il remit le carnet qu'il trainait dans la poche intérieure de sa veste, puis dans un grand silence, s'en alla vers la porte. Je le suivais puis refermai derrière lui. Cet officier de police n'était vraiment pas commode. Mais pour peu que son comportement m'intéressât, je ne pensais personnellement pas que Mlle Cecilia soit coupable.

Aussitôt l'enquêteur parti que je ressortais les cartons en les posant sur le sol. Je délaissai le canape, et me posa moi aussi a même le sol. Je pris quelques classeurs, bloc-notes, papiers et les dispersais sur la moquette. Dans ceux-ci je retrouvais également certains papiers au nom de Suzanne. Je faisais mine de les parcourir, pourtant mes pensées étaient aussi dispersées que ces dossiers. Je repensais à ce que l'enquêteur Becher me dit :

Redwood. Ce nom avait été donne à ce quartier pour la multitude d'arbres aux feuillages rougeâtres que l'on y trouvait. Ironiquement, Gabriel et surtout sa femme Laydwine, m'avaient rapporté que c'était aussi du au grand nombre de morts sanglantes dans cette zone, lors des manifestations qu'il y eut quelques années au paravent. Gabriel et Laydwine en savaient autant sur Redwood car Gabriel y vivait avant de s'installer ailleurs et d'avoir un enfant avec sa présente femme. Bien que notre ile soit plus grande que certains pays, cela était étonnant pour moi de voir que Cecilia vivait si prêt de mon domicile. Même sur les grands territoires insulaires, il convenait toujours de dire que le monde était petit.

Tout cela me rappela que je devais recontacter Cecilia pour fixer une date et un lieu de rendez-vous. Vu qu'elle avait si gentiment proposé de se retrouver quelque part d'autre qu'a son lieu de travail, je pensais l'inviter dans un restaurant-bar. Sachant que la jeune dame vivait à Redwood, je choisirais une place dans cette zone, et ferais mine de ne pas savoir. Il y avait d'ailleurs un lieu qui correspondait à toute mes prérogatives : Un restaurant-bar ou Gabriel m'avait déjà amené, du nom « The Blended » . Maintenant que j'avais un emploi du temps moins charge du fait de ma démission, le moment de la rencontre ne me préoccupais absolument pas. Le vendredi après-midi de la semaine prochaine.

C'est cette date que je proposai à Cecilia lorsque je l'eu au téléphone. Elle accepta.

{Ellipse}

Le jour venu, le temps était agréable. En sortant de la maison, je portais un pantalon et une veste en jean bleu sur des chaussures blanche. De loin, on aurait cru un jeune de vingt ans. Mais de prêt , ma musculature semi-athlétique permettait de vite comprendre que j'étais au-dessus de la crise de la vingtaine. Je voulais renouer avec les habitudes vestimentaires que j'avais avant d'obtenir mon ex-travail. De plus, un endroit tel que « The Blended » ne demandait pas un assortiment en costume cravate.

C'était le genre d'endroit ou l'ambiance était détendue et calme. Les petites lumières orangées sur les murs, la musique aux allures de ''country'' et les petits rires des serveurs derrière le bar surélevé en bois aidaient à installer cette atmosphère. Les tables carrées du restaurant étaient toutes organisées. La place n'était pas remplie à ce moment-là. A dix-huit heures, tout commencera à s'agiter un peu plus. Les serveurs libres prenaient donc le temps de faire de petits tours rapides, et redisposaient les numéros, et les assaisonnements de tables, deux heures avant le moment fatidique.

De toute évidence, Cecilia était dans le même état d'esprit niveau vestimentaire que moi. J'étais assis à une table proche d'une fenêtre derrière mon verre d'eau, lorsque je vu entrer la jeune femme dans son jean noir taille haute, un chemisier blanc a poids, et des chaussures ouvertes. Elle retira ses lunettes noir marques ''LV'' d'un geste rapide, puis parcourra toute la salle du regard et sourit en m'apercevant. Je la regardais s'avancer au milieu du restaurant, où se trouvait notre table. Elle avait un sac- a- main marron qui semblait contenir des formulaires. Tout cela la rajeunissait par rapport a ses vestons et robes de bureau.

Number 2030Où les histoires vivent. Découvrez maintenant