Chapitre Six

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Regrets

[Alicia]

C'est en sursaut que je me réveillais ce matin-là, dans mon pyjama rose. Quel étrange rêve venais-je de faire, dans lequel je n'y voyais rien d'autre que du verre se brisant sur le sol, juste à mes pieds, dans l'obscurité la plus totale. La même scène, encore et encore. Je cherchais instinctivement Edward du regard. Il savait me réconforter dans ces moments-là, mais il n'était pas là.

« Juste un rêve », me suis-je dis alorsq. Je me levais et me dirigeai directement dans la douche. J'attendis quelques minutes que la baignoire soit remplie au tiers d'eau chaude. Je me dévêtu, et m'y installais. Il était déjà dix heures du matin. Je m'attendais à recevoir un appel d'Edward, comme il en avait l'habitude à ses heures de pause. On pouvait passer de longues minutes au téléphone à parler de tout et de rien et résumer nos journées.
Vu l'heure à laquelle je m'étais levée, je n'aurais rien de spécial à lui raconter, à l'exception de mon rêve. Je me demandais si je devais vraiment lui en parler, vu que ce n'était pas la première fois que je faisais ce rêve étrange.

Je n'aimais pas ne pas déranger pour mes petits soucis. Il était toujours si bienveillant avec moi. Je n'avais jamais besoin de rien dire avant que lui-même, il s'aperçoive de mes états d'âme. Il était tellement protecteur que, du haut de ses cent quatre-vingts centimètres, il me faisait toujours ressentir cette sensation de sécurité en sa présence que j'adorais. J'avais une grande soeur jadis, qui me procurait la même sensation, mais elle me lassa, bien trop tôt, livrée à moi-meme.

Je sortis de mon bain puis pris le temps de sécher mes cheveux noirs qui m'arrivaient jusqu'aux épaules : « Quelle tête horrible j'ai ! », me suis dit en voyant mon teint et cette coupe que j'avais déjà depuis deux semaines. « Tiens ! J'ai besoin d'un bon masque de miel et un tour chez Carla pour qu'elle m'aide avec ces cheveux affreux ! » toujours parlant à mon reflet en séchant mes cheveux.
Comme prévu, mon téléphone, posé sur mon lit, se mit à sonner. J'enfilai ma robe de nuit rose, m'empressai de terminer mon chignon, puis sortis de la salle de bain et décrocher mon téléphone :

- Salut, chéri, fis-je.

- Depuis quand tu m'appelles chéri ?! Je pensais que tu trouvais ca ringard.

- Bah quand ça me chante, chéri.

- Han, je ne te comprendrais jamais. Si non, comment tu vas aujourd'hui ? me demanda-t-il.

- Un peu fatiguée, j'ai étudié presque toute la nuit.

- Tu dois avoir une de ses têtes en ce moment.

- Ahah ! Oui, mais rien d'assez effrayant pour te faire fuir, tu as déjà vu pire.

Il éclata de rire à mes mots. Puis notre discutions continua pendant vingt bonnes minutes avant qu'il ne s'en retournât à ses occupations. Aussitôt que notre appel se termina, je rentrai dans mon répertoire de contacts, descendis jusqu'à « Bestieee <3 », et lançai l'appelle.

- Suzanne ?! J'en ai marre là ! criais-je.

- Roh, tu recommences Alicia, qu'est-ce qu'il y a cette fois ?

- Mais !? tentais-je de continuer.

Mais je n'eus pas le temps de répondre que j'entendis une voix masculine en fond, à l'autre bout du fil qui disait :

- Qui est-se ? demanda cette voix à Suzanne.

- Alicia. Ma meilleure amie, je t'avais déjà parlé d'elle, répondit Suzanne.

- Ah... Encore un autre ?! lui demandai-je subitement, avec toute la curiosité du monde, dessinant un grand sourire sur mon visage.

- Mais noon ! Ahah ! Arrête tes bêtises Alicia, et raconte-moi ce qui se passe, tu veux ?

- Oh oui ! De toute façon, on reparlera de ton type plus tard. Je pris une bouffée puis j'enchaînai

- En fait, ça fait un moment que je fais un rêve étrange qui me rappelle énormément mon passé.

- Mais encore ? Si ce n'était que ça, tu ne m'aurais pas appelé, déduisait-elle.

- Ahah ! Oui. Le souci, c'est que cette partie de mon passé, je n'en ai pas parlé à Edward.

- Pourquoi pas ? Tu le sais pourtant, que tu n'arrives jamais à lui cacher grand-chose. »

- Oui, mais c'est différent. Je sais que si je lui en parle, il commencera à s'inquiéter pour une histoire déjà ancienne. Ou peut-être qu'il ne comprendra pas.

- Hum. Si c'est vraiment passé, tu ferais bien de lui en parler.

- Oui, je sais. Ah ! Mon Dieu, qu'est-ce que c'est fatiguant d'aimer quelquefois ! Je suis partagée entre une promesse que je me suis faite, et parler à Ed, fis-je en m'écroulant sur mon lit. Le noeud de ma robe de nuit se détacha. Ce qui me rappelait que je devais me changer. Je terminais donc ma conversation avec Suzy :

- De toutes les manières, on se verra demain au labo ? On parlera de ta nouvelle conquête. Ça doit être bien quelques fois de changer de petit-ami chaque semaine.

- Ahahah ! Non, je t'envie toi qui as déjà trouver l'homme qui te convient.

- En effet. Mais tu devrais parler moins fort. Ton type pourrait t'entendre.

- Déjà, il s'appelle Gab. Et ne t'inquiète pas. Il est dans la salle de bain, il m'attend.

- Très drôle ! Bon, bah, amuse-toi bien, Suzy.

- Ah merci, on se voit demain. See you !

Sur ce, je me dirigeais vers la cuisine, pris une gorgée d'un verre d'eau que je posai sur la table avant daller me changer. J'enfilais un jean et un chemisier blanc. Je me mis soudain à penser à ce que je pourrai bien manger. Mais rien ne me vint à l'esprit.

Ou plutôt trop de choses me vinrent à l'esprit. « Sûrement pas de macaroni au fromage, Ed m'a forcé à en faire toute la semaine passée ». Je retournais vers la cuisine, puis m'assis à la table à manger, pour mieux analyser la situation. Mais cet exercice me faisait plus somnoler qu'autre chose. Je me sentais étonnamment fatiguée, et mon corps était de plus en plus pesant.

Je m'assoupis doucement sur la table, en me demandant si Edward me pardonnerait.

Number 2030Where stories live. Discover now