Chapitre Dix

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Une decision Importante

Je m'apprêtais à me rendre au travail lorsque je reçu un e-mail sur iPhone. « Sil vous plait, rendez-vous dans le bureau du manageur dès que possible, ce matin. ». Ce message venant de l'Assistant Manager ne me rassurait pas vraiment et continuais donc ma routine, me demandant ce qui my attendait. Il n'y avait généralement que deux raisons pour une convocation dans le bureau du manager : une promotion ou un renvoi. La logique me poussait à craindre le renvoi. Alors je me mettais dans le bon « mind-set » : ne stress pas avant d' être. Chemise blanche, veste noire, pantalon assortit, chaussures noires. Café en main, je refermai dune main la porte de mon appartement et me dirigeai vers ma voiture. En démarrant le moteur, je m'efforçais toujours de ne pas penser à cet e-mail. Aux conséquences que cela aurait pour moi de ne plus avoir de travail. Pour sûr, ce n'était pas dans mes plans. J'avais assez épargné pour vivre sans boulot pendant quelques années. Dans le pire des cas, je chercherai un nouvel emploi, et je n'aurai pas à m'inquiéter niveau finance pendant un petit moment me disais-je. Somme toute, je préférais toute de même ne pas me faire virer : cela entacherait mon CV.

[Ellipse]

Je me tenais prêt le bureau du manageur. Simon Garrison qu'il s'appelait. Je l'apercevais dans son bureau séparé de celui des autres employés par seulement de larges vitrines avec son nom grave sur la porte. Cétait larchitecture de limmeuble qui voulait cela : des bureaux presque totalement vitrés pour « promouvoir la communication et la transparence ». Nos locaux se trouvait aux vingt-troisième et vingt-quatrième niveau de cet immeuble. Le reste de l'immeuble appartenait également à Tyon Incorporation, mais a dautres branches bien distinctes.

Japerçu Gabriel avec dautres collègues. Je lui fis un signe de la tête pour lui indiquer que javais été convoqué. Et quand il le comprit, lexpression sur son visage ne me rassurait pas non plus. Il dessinait un Ô avec ses lèvres, les sourcils serrés et le regard emphatique. Quel gamin celui-là parfois. Le point fermé, il se leva quasiment de son fauteuil et se tapa deux fois la poitrine en signe de soutien. Les deux autres collègues avec lui le suivirent et en mimant son geste simultanément. Cétait devenu une sorte de tradition à chaque fois que lun de nous se faisait convoquer. Cela amusait souvent Mr. Garison. Un personnage bien sympathique, mais seulement quand il ne sagissait pas de chiffre. Un homme de stature dont la conscience professionnel et lexpertise collait à son physique imposant. Grand dun mètre soixante-dix-huit, le fameux ventre de bureau, visage care, cheveux cours. Cet homme noir à la barbe grisée toujours taillée en couronne ne mavait encore jamais fait mauvaise impression.

Au moment fatidique, il se tenait debout, devant sa cafetière quand il me vit arriver. J'entrai dans son bureau. Il retira sa tasse remplie de la machine, se retourna vers sa chaise en me lançant un rapide regard par-dessus ses lunettes. Il posa sa tasse, puis dun geste ferme de la main par-dessus son bureau, m'indiqua le siège juste avant de sassoir lui-même. Je pris donc place juste en face de lui. Il se mit à chercher un dossier dans la pile ordonnée quil avait en face de lui. Il finit par en tirer une chemise jaune, y jeta un coup dil rapide, et la reposa de cote. Là il se vautra de tout son poids dans son fauteuil et me fixa. Je le fixais également attendant ses premiers mots :

« Mr. Edward. Ces derniers temps vous avez été plutôt absent de nos locaux. Mais étant donné votre situation, cela me semble assez compréhensible. Comment se passe votre reprise ? »

« Normalement, monsieur. », lui répondis-je.

« Bien. Cela étant, je tenais à vous informer que notre organisation a récemment obtenu un nouveau contrat avec la branche pétrolière de GAYA PERF. Vous devez surement en avoir entendu parle, Monsieur Edward. »

« En effet, cela fait quelques années que nous gérons les comptes de quelques-unes de leurs branches, alors jai eu plusieurs fois loccasion de me pencher sur leur dossier. » révélais-je, en commençant à me douter où tout cela mènerait.

« Oui cest exact. Mr. John Tyon, le CEO, a encore une fois fait preuve dun grand sens des affaires et il savère que les liens entre Tyon Inc. Et GAYA PERF sen retrouvent renforcés. »

« Je comprends. Il est effectivement très profitable pour nous davoir des partenaires permanents aussi influents que GAYA PERF. Mais puis-je savoir quel sera mon rôle dans cette nouvelle collaboration ? », demandai-je.

« Pour parfaire les accords qui lient nos deux entreprises, vous ainsi quune équipe de comptables et avocats serez transférés dans les services de GAYA PERF. Vous opérerez directement dans leur local pour une meilleur cohésion et efficacité dans votre travail. En gros, cest cela votre rôle dans cette affaire, pour ne pas reprendre vos mots », explicitât-t-il.

Je ne savais pas vraiment quoi penser de tout cela. Relocalisation équivaut à déménagement, cest-à-dire ennuis supplémentaires ; doù ma prochaine interrogation :

« Je vois. Puis-je refuser cette offre, Monsieur ? »

« Au risque de vous faire virer, absolument. Il ny a aucun souci. Mais cela ne concerne que vous. ». Cétait probablement là sa façon courte et gentille de me conseiller de ne pas faire lidiot.

« Très bien. Jy réfléchirai et vous donnerai une réponse demain matin. », lui dis-je, en réponse à son conseil. Il me regarda alors me lever du siège et me diriger vers la sortie puis ajouta :

« Edward. Jai pensé à vous pour cela tout simplement parce que je constate que vous avez besoin dun nouveau départ et ce contrat représente une belle opportunité pour vous. Alors réfléchissez-y avec toute la sagesse que je vous connais. » me suggéra-t-il en toute fin.

« Monsieur. », le saluai-je en refermant la porte derrière moi.

Ce ne fut qua treize heures, au moment où on se rendait à la cafétéria, que Gabriel vint me demander de lui expliquer ce quil sétait passe dans le bureau de manager. Il fut surpris de la nouvelle, puis pris sa pause exaspérée : « tu ne le feras pas, je le sais. Tu naimes pas les nouveaux imprévus comme ça » avant de se mettre à rire. Je lui répondis juste que je verrais tout cela le soir même et que je le tiendrais informé. Mais contrairement à ce quil pensait, jétais bien daccord avec le manageur sur le fait que javais besoin de changement.

{Ellipse}

Le lendemain, a la même heure, je me rendis de nouveau dans le bureau du manager. Cette fois, pas de « O », ni de gestuel étrange. Juste des regards qui se croisaient froidement entre mes collègues et moi. Je frappai deux fois sur la porte du manageur, puis rentrai. Il me lança aussitôt un regard qui disait : « jespère que tu as pris le bon choix ». Je mavant vers sa table en le voyant se redresse dans son fauteuil.

« Bonjour monsieur. Apres réflexion, jai décidé de refuser votre offre. »

« Très bien. Faite en sorte de noublier aucune de vos affaires derrière vous aujourdhui. ».

« Comptez sur moi pour ça. », lui dis-je, en me retournant vers la sortie. Je ne pensais pas que se faire virer pouvait être si rapide. Après tant defforts fournis dans cette compagnie, me voilà sur mon départ, après quelques secondes de discussion. Je ne pouvais pas men plaindre pourtant. Jeu tout le temps de my préparer. Et après la discussion que jeu avec Yema hier soir, je navais plus aucune hésitation. Il me fallait du temps.

Gabriel me vit mapprocher de ce qui serait bientôt mon ex-bureau. Je rassemblais mes affaires sans dire mots. Latmosphère était lourde, comme à chacun des départs dun de nos collègues. Gab sy attendait. Que jeu accepte ou non loffre que lon me fit, je naurais plus eu à travailler ici, avec mon cher ami. Certainement pensait-il la même chose lorsquil se leva subitement de son bureau, sapprocha de moi qui étais cambré vers les quelques affaires personnelles que je mettais dans ma sacoche. Là il tapa doucement sa main sur mon épaule et me dit :

« Hey, tu ten sortiras. Ne ten fais pas. Je taurais bien suivi, mais il faut bien que je paye lélectricité à la maison, pour quand tu viendras pleurer chez moi. ». Un sourire se dessina sur mon visage a ses mots. Cela me fit rassurait en quelque sorte de voir quil conservait son sens de lhumour.

« Tinquiètes pas pour ça, jai toujours des bougies en réserves. », répliquai-je sur un ton blagueur, en lui rendant sa tape sur lépaule, en signe daurevoir.

Gabriel resta debout, bras croisés, du haut de son mètre quatre-vingt-dix, et mobserva men aller.

Number 2030Där berättelser lever. Upptäck nu