Chapitre Quatre

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Silhouette ?

Je prenais l'habitude - du mieux que je le pouvais - d'entretenir mon corps. De nature, les muscles de mon physique se dessinaient parfaitement bien, malgré mes séances à la salle de sport irrégulières et pas toujours intensives.

Tôt, certains matins, je me contentais de longer les rues de mon quartier.

Justement, quand ce n'était pas Alicia qui s'amusait à me réveiller, c'était mon alarme qui s'en occupait, à six heures et trente minutes. Je n'avais jamais compris pourquoi je me réveillais chaque jours quelques minutes avant que mon alarme ne sonnât. Peut-être est-ce la sonnerie de mon alarme ? Elle était si atroce que même mon subconscient ne devait pas vouloir l'entendre.

Ce matin-là aussi, ce fut le cas. Je me préparai un shaker et m'assortis de mon ensemble noir habituel : jogging, pair de tennis, t-shirt simple. Le nécessaire pour se convaincre soit même que l'on fera cinq mètres de plus que la séance précédente...

Laissant Alicia endormie, vêtue seulement de ma grande chemise bleue qu'elle m'avait elle-même offert, je sorti donc pour mon parcours habituel. Généralement, il se limitait jusqu'à un parc à environ deux kilomètres et demi de ma maison. Je me servais de mon téléphone portable pour connaître la distance effectuée. Ces appareils sont vraiment trop intrusifs... Mais utiles.
que

C'était régulièrement la même scène. Quitter la maison en se disant pouvoir faire mieux que la fois précédente, mais en finir de la même façon: assis sur un banc du parc après m'être essoufflé à petites foulées.

Je restai assis, à profiter de la brise. Quelques instants après, j'aperçu en me levant un sans-abri dans un coin du parc. Triste fait, ce matin-là, le temps n'était pas commode de par sa fraîcheur. Je me demandais : comment faisait-il pour supporter de telles conditions ? Plutôt, comment faisait il pour supporter toute sa vie ? Pendant que je cherchais une maison des plus jolie, lui voulait juste se protéger de la pluie et du froid. Malheureusement, je ne pouvais rien faire pour l'aider.

Je devais rentrer chez moi de toute façon. Je repris donc la route en sens inverse. D'ailleurs, avais-je vraiment raison de me sentir mal pour cet homme ?

Et me revoilà parti loin dans mes réflexions. Ma course n'était pas très efficace pour cette fois. Je préférais généralement penser aux belles choses de la vie. Quand on pense aux choses tristes, on n'en fini jamais. Comme pour chasser le pessimisme, je me mis alors à citer ces plaisirs de ma vie : Alicia, une nouvelle maison, un bébé. Je me stoppais net : « Un bébé ? Hum Non. Pas de bébé. ». Puis je my remis : Alicia, une nouvelle maison, vacances à Hawaï. Mais pour une seconde fois, je me stoppai :
« Tiens, n'est-ce pas pas Mlle. Cecilia, fus-je interrompu par une soudaine vision. Que faisait-elle ici ? »
Je l'aperçus vaguement dans une allée près de la maison. Elle semblait bien pressée, se dirigeant dans le sens opposé à celui qui mène à la maison. Et pourquoi n'avait-elle pas sa voiture ? Où me serais-je trompé ? Je n'eus pas assez de temps pour vérifier si cette dame à la longue robe orangée était bien Mlle Cecilia. Peu importe. J'aurai sûrement l'occasion de lui poser la question lors de notre prochaine rencontre. D'ailleurs, un second rendez-vous a déjà été fixé pour le lendemain. Cela ne faisait pas long à attendre. Pour l'instant, je devais terminer mon parcours.
Il se faisait bientôt l'heure de me rendre au travail lorsque je rentrai. Alicia s'en était déjà allée. Je retrouvai ma chemise pliée au bord du lit. Je me préparai aussi vite que je pus, m'empresser d'enfiler une chemise blanche sur un pantalon noir. Il fallait paraître le plus professionnel possible si je voulais être pris au sérieux dans le monde de la comptabilité dans lequel j'évoluais.

Je n'aimais pas particulièrement passer quarante minutes à conduire chaque jour pour me rendre au boulot. Même ce beau paysage que je connaissais déjà par coeur commençait à me lasser. D'ailleurs, ce serait une bonne idée de chercher une maison qui soit un peu plus près de mon lieu de travail.

Number 2030Où les histoires vivent. Découvrez maintenant