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On était devant un grand bâtiment moderne. Un vigile était posté à l'entrée. Il nous demanda notre carte d'identité et devient tout de suite plus aimable lorsqu'il compris qu'il s'adressait à Cédric.
On monta un long escalier. Arrivée au 3e étage, Cédric ouvrit une porte qui donnait tout droit sur.....une salle d'enregistrement !
J'étais ébahis. La salle était immense. Elle était éclairée par de grandes fenêtres qui donnaient sur une magnifique vue de Paris. J'aurais pu passer des heures juste à observer la vue, mais l'intérieur était tout aussi beau. Dans les couleurs grises, il était doté d'une cabine d'enregistrement et de grands canapés en cuir. Un mini bar se trouvait dans un coin près des canapés. La salle était impersonnelle mais parfaite pour travailler. Je n'aurais pas aimé habiter ici, tout comme dans l'appartement des garçons, mais il fallait avouer que c'était magnifique.

Pendant que j'était en admiration devant le spectacle qui s'offrait à moi Cédric s'était installé dans sa cabine insonorisée, le casque sur les oreilles, il s'apprêtait à chanter. Je pris alors l'un des casque posé là, qui était relié à la cabine, et me laissai bercer par sa voix.
La chanson n'était pas comme " Sans s'arrêter", elle était triste. Elle parlait de la perte d'un être chère. La phrase que j'avais dite un peu plus tôt, s'accordait totalement avec le thème de la chanson. Il avait réussi à la mette en valeur dans son refrain. J'adorais cette chanson, elle était triste, mélancolique, magnifique. Ce n'était pas des paroles en l'air,les sentiments qu'il décrivait dans ses premiers couplets étaient réels. Ayant perdu plusieurs personnes que j'aimais, je comprenais bien cette chanson, je savais la peine que cela nous infligeait.

Cédric ne faisait que les deux premiers couplets et le dernier.
Celui-ci était d'ailleurs magnifique. La chanson se finissait sur une douce parole,une parole d'espoir. En gros, la dernière phrase disait qu'il ne fallait pas s' arrêter de vivre, qu'on avait le droit d'être triste mais pas de baisser les bras. La mort ne marque pas la fin mais le commencement. Ça ne veut pas dire qu'une personne est partie, qu'elle est malheureuse là ou elle est. La mort nous rappelle que nous sommes tous humains et qu'il faut profiter de chaque petits instants de bonheur avant que l'on ne parte vers l'inconnu.

J'étais tellement émue, qu'une larme coula de ma joue sans que je n'essaye de l'arrêter.
Cédric posa le casque et sortit. Lorsqu'il vit ma larme, il me prit dans ses bras. Ce petit moment de silence et de complicité me fit du bien. Là, au creux de ses bras, j'avais l'impression d'être protégée, que rien ne pourrai m'arriver.

Sans un mot,on se dirigea ensuite vers la sortie. Le vigile nous salua d'un sourire et nous prîmes la route vers le macdo ou j'avais mangé avec Noah. Cédric avait remis sa capuche et ses lunettes, il était méconnaissable.

- Ça te saoul pas de porter des lunettes ?

- On en a déjà parlé,me répondit-il sèchement, le regard ailleurs

J'avais du mal à le comprendre mais on fera avec.

- Ok.....sinon ça va ?

- Oui.

Son regard restait fixé derrière mon dos. Je me retournai pour voir qui il regardait comme ça. La femme qui était derrière moi n'était autre que sa meilleure pote. Elle était avec un autre mec et ils rigolaient bien. Je compris alors pourquoi son humeur avait changé d'un coup quand nous étions rentré dans le macdo. Il était jaloux. Il ne me prêtait plus aucune attention, son regard restait fixé sur Elle.
Vous avez déjà eu l'impression d'être invisible, car c'était exactement ce que je ressentais à cet instant précis.

- Cédric ?

- Hein ?

Il ne se retourna même pas vers moi. Bon, il ne me restait plus qu'une seule chose à faire. Je me levai et sortit. Aucune réaction de sa part, encore une fois. J'avais l'impression qu'il était là que quand je n'allais pas bien. Quand tout allait bien, je n'existais plus pour lui. Il allait falloir que je lui apprenne qu'un ami ce n'est pas un accessoire, c'est un être humain,comme lui, un être humain qui a des sentiments. Quand tu passe d'importante à invisible,la chute est d'autant plus rude. C'est comme sur une montagne, plus tu montes, plus, si tu tombes, tu te fais mal. C' était la deuxième fois qu'il me faisait le coup et ça commençais a réellement me faire mal. J'étais certe habituée à tomber de haut, ce n'était pas pour ça que j'étais plus résistante à l'arrivée. Je serai peut-être restée si j'avais été un peu plus maître de moi-même et si j'avais un caractère différent. Mais, j'étais moi, et je n'avais pas récupéré mes heures de sommeil, pas encore.
Mon ventre grogna. C' était aussi la deuxième fois que je ne finissais pas un repas à cause de lui. Je me rabattis donc sur un kebab que je mangeai chez moi, devant Avengers.
Il était 14h quand je reçu un message de Cédric.

Cédric : Anna ?

Moi : Tu sais que j'existe encore ?

Cédric : Sois pas débile....

Moi : Je sais que je ne suis pas aussi importante qu'Elle et je ne demande pas à l'être. Mais je suis une personne qui a des émotions, des sentiments. Devenir invisible, ça fait mal, surtout quand la minute d'avant tu te sens importante. Tu sais que j'ai peu d'ami et je ne t'ai pas donné ce titre pour n'être pour toi, qu'un poids que tu viens rechercher quand tu en as besoin.

Cédric : je ne te considère pas comme ça, sinon on ne serait pas amis.

Moi : Est ce qu'on est vraiment ami....

Cédric : si tu penses ça, je ne sais même pas pourquoi je te parle encore. Oui j'étais jaloux car ma meilleure pote avait l'air de mieux s'amuser avec un autre qu'avec moi pendant que moi j'étais avec toi. Et puis maintenant tu fais la gueule juste parce que pendant 2 secondes tu n'étais plus le centre du monde. Il faut que tu redescendes.
Cédric : je n'ai pas besoin de gens comme toi dans ma vie.

Moi : tkt je vais vite en disparaître si j'en ai déjà fais parti.

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L'inconnu de la  Gare du Nordحيث تعيش القصص. اكتشف الآن