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Je ne finis pas mon croissant, payai et sortis.
Je baissai la tête pour ne pas qu'il me voit. Une brise fraîche me rappela que j'avais toujours son sweet sur moi. Après réflexion,j'étais tellement énervée contre lui et contre moi-même que je retirai son sweet et le jeta dans une poubelle. Bon débarras ! J'en avais marre de moi. Je n'arrivais pas à croire que je me mettais dans cet état pour un garçon qui n'était,  jusqu'à encore quelques minutes, qu'un ami. Il faisait ce qu'il voulait, c'était sa vie après tout.  J'étais un peu déçu qu'il ne m'ai pas parlé de cette fille. Mais après réflexion, on n'avait pas parlé de nos vies, de nos amours, de nos expériences. On parlait juste de nos journées, de sujet qui nous tenait à cœur tous les deux. Comme on l'avait dit, on parlait du présent.

Perdue dans mes  pensées, je ne vis pas la personne devant moi et lui fonçai dessus.
Avant que je ne touche le sol, cette personne me rattrapa et me releva.

J'avais devant moi Noah. C' était pas possible. Je ne les avais jamais croisé avant et maintenant c' était devenu une habitude. Je n'avais pas envie de le voir, il me rappelait trop son pote.

- Merci, lui dis-je en le contournant pour avancer

- Anna ?!? Tu fais quoi la ?

Et mince, il m'avait reconnu.

- Je rentre chez moi lui dis-je en me retournant malgré moi

Il me regarda un instant et me sourit. Ça faisait tellement du bien. Et sans m'en rendre vraiment compte, je me blottis dans ses bras. On pourrait me prendre pour une folle mais c'était tout ce dont j'avais besoin en ce moment. J'avais l'impression de ne plus rien contrôler. Déjà, cette nuit avec Cédric, ensuite son ignorance, ma jalousie non justifiée envers une fille que je ne connaissais même pas. Je ne contrôlais plus rien, et ça me faisais peur. Je faisais partie de ces gens qui aiment bien que tout soit rangé à sa place, qui ont leurs petites habitudes, car cela voulait dire avoir le contrôle. Mon emploi du temps était réglé, précis et clair. C'est pour cela que partir avait été difficile pour moi car ça voulait dire abandonner tous mes repères. Je détestais le changement car on ne le contrôlait pas. Tout comme les sentiments. Je n'étais pas dupe, si j'avais ressentis ce pincement au coeur, ce n'était pas anodin, c'était de la pure jalousie. Et on est jaloux quand on tient à quelqu'un. J'étais sans le vouloir attirée par Cédric et cela dépassait ma raison. C' était mon coeur qui tirait les ficelles et ça en était difficile à vivre. On ne contrôle pas son coeur et ses sentiments. Et puis je le savais, être attiré par quelqu'un comme Cédric était néfaste. Déjà car il avait l'air d'être en couple, de plus, il n'était pas stable. Sa carrière était à son maximum et c'était lui-même qui m'avait dit qu'il n'aurait bientôt plus aucun temps libre. Je n'avais pas été attiré par beaucoup d'hommes dans ma vie. J'avais eu des aventures quand j'étais jeune, dont une qui avait duré longtemps. Mais j'avais encore le contrôle dessus. Je m'attendais à ce que ça arrive, alors que là pas du tout.

Noah ne comprit pas tout de suite mais finit pas me serrer contre lui. C'est tout ce dont j'avais besoin, d'un ami.      

- Ça va pas ma belle,me demanda-t-il  

Je relevais la tête vers lui.

- Si t'inquiète, dis-je d'un ton qui se voulait rassurant   

- On dirais pas, insista-t-il

- Si, je suis juste un peu fatigué, et toi tu fais quoi ici ?

- Je suis allé enregistrer une chanson pour notre 2e album.

Ses yeux pétillaient lorsqu'il répondit à ma question. Il était fière de lui et heureux.

- Bon, je vais te laisser aller rejoindre les gars pour leur annoncer ta bonne
nouvelle                        

- Tu peux venir si tu veux

- Non merci, dis-je en souriant pour ne rien laisser paraître de mon état actuel, il faut que je rentre chez moi, j'ai un milliard de chose à faire

- Ok, à toute alors

- A toute

Je repartis vers ma station de métro. En m'asseyant sur un siège, je me rendis compte de l'absurdité de mon comportement et de la scène qui venait d'avoir lieu. Je détestais par dessus tout paraître faible devant les autres et en particulier devant ceux que je considérais comme mes amis. Non seulement, j'avais été faible, mais en plus, je m'étais comportée comme une gamine. Il fallait que je me reprenne en main et que je me concentre sur mon objectif, être heureuse. J'allais devoir pour cela ignorer quelques temps Cédric et ses amis. Le temps que je reprenne le contrôle de mon corps et si possible de mon coeur.

Ayant réglée mon conflit intérieur, J'observai les gens qui m'entourais. Il y avait beaucoup de monde pour un samedi matin. Toutes les places étaient prises et des gens étaient debout.
Mon regard croisa celui d'une femme âgée, il était remplie de douleur. Je ne mis pas une seconde à comprendre et me lever pour aider cette vieille femme à s'installer à la place que j'occupais. A son âge, la vie ne devait plus être toute rose, surtout dans un endroit comme Paris où la majorité des gens était concentré sur eux-mêmes. En effet, les gens assis à côté, n'avaient pas une seule fois relevait la tête.

Elle me remercia d'un sourire. Et je sortis à la prochaine station, le coeur plus léger. J'étais frigorifiée jusqu'au os. On était pourtant en été mais la température ne s'était pas levé et le ciel était toujours aussi couvert.  

Je montai les escaliers à toute vitesse et une fois chez moi, bien au chaud, je me préparai un bon chocolat chaud. Je m'installai dans mon canapé avec ma collation. Il était environ 13 heure. J'étais décalée car je venais de prendre mon petit déjeuner, je n'aimais pas ça. Je n'aurais qu'une journée pour me remettre à l'heure car après je reprenais le travail. En pensant à ça, je me rappelais que j'avais 2 semaines de vacances à poser. J'aurais aimé partir, mais où ? J'avais deux problème, l'argent et la destination. J'aimais la mer plus que tout et 1 an loin d'elle était difficile mais il était hors de question que je revienne chez moi, je n'étais pas guérie. Je pourrais aller à côté de Deauville par exemple. Je ne pensais pas qu'une location dans un petit village du Nord, coûterait beaucoup. Si, comme me l'avait conseillé Noah, je faisait du babysitting le soir et des heures supplémentaires au café, je pourrais peut-être me les payer ces vacances.
Je pris mon ordinateur et regardai les locations pas loin de Deauville. Les prix étaient beaucoup plus élevé  que ce que je pensais. Je regardai ensuite les  chambres d'hôtes. Par exemple, un couple loué une chambre avec petit déjeuné compris. Leur maison était située à environ 30 minutes du centre ville de Caen. Leur prix était correcte et après un rapide calcul, je pouvais obtenir le moyen de la louer pour 2 semaines. Je recherchais pendant encore quelques temps sans rien trouver de mieux. Il était maintenant 14h30, je n'avais pas vu le temps passer. Et je n'avais pas fini. Il fallait que je mette des annonces dans les boîtes aux lettres de mon immeuble pour le babysitting et que j'appelle les gens pour la chambre. Après avoir imprimer une dizaine d'annonces, je descendu les mettre. La porte de l'immeuble s'ouvrit à ce moment-là, sur nul autre que Cédric.                                                                                                                                                                                                                                 

L'inconnu de la  Gare du NordOù les histoires vivent. Découvrez maintenant