Chapitre 24

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Il y a 13 jours.


Cela faisait plus d'une décennie que le pays n'avait pas connu une tempête aussi puissante. Le réchauffement climatique ne devait certainement pas aider la situation. Il ne cessait de pleuvoir, d'avoir des éclairs qui déchiraient inlassablement le ciel suivis par une grondement sourd, presque apocalyptique. La tempête faisait rage depuis trois longs jours déjà et les coupures de courant ne cessaient d'avoir lieu dans le pays.

La tempête avait pourtant été prévue, tout le monde avait mis en place toutes les mesures de sécurité pour se protéger, mais personne ne s'attendait à une aussi grosse tempête. Plusieurs arbres étaient tombés sur les routes, certaines voitures, pour les plus légères, avaient étaient déplacées sur plusieurs mètres, voir dans de rares cas renversées sur le côté. Plusieurs poteaux électriques en bois s'étaient brisés, rompant un peu plus les communications où l'électricité dans les foyers déjà très touchés par la catastrophe.

Il y avait aussi beaucoup d'inondation. La pluie n'ayant pas cessée de tomber depuis le début des trois jours, les rivières et les fleuves avaient finis par déborder, conduisant à plusieurs inondations ou glissement de terrain sur plusieurs villes. C'était une des plus grosse catastrophe naturelle du siècle.

La prison la plus sécurisée du pays, où des dizaines et des dizaines des plus gros criminels de l'histoire étaient enfermés ne faisait pas exception à la tempête. Les gardiens, qui ne voulaient qu'une chose, rentrer et retrouver leurs familles ne pouvaient pas. 80 % des effectifs avaient été rappelés à la prison pour pouvoir contrer tout risque potentiel. Le devoir devait passer avant l'amour et les sentiments.

Les prisonniers étaient tous confinés dans leurs cellules. Ils n'en étaient plus sortis depuis le début de la tempête. Pour les repas, les gardiens passaient avec des chariots et donnaient une assiette de nourriture à chaque prisonnier grâce à une petite trappe entre les barreaux. Ils ne voulaient pas prendre le risque de tous les laisser aller dans la grande cantine au vu de la situation surtout que leurs esprits étaient déjà bien assez échauffés par la météo. Une émeute pouvait avoir lieu, c'était un risque qui fallait envisager.

Les détenus condamnés à l'isolement étaient quant à eux, toujours en isolement. Le seul changement qui avait eu lieu dans leur quotidien, c'était que désormais ils avaient le droit à de vrais repas, mais aussi et surtout une couverture supplémentaire, car dans le sous-sol, l'air était devenu presque glacial. Le soleil et la chaleur des jours passés semblaient avoir disparut définitivement, comme absorbés par l'effet dévastateur de la tempête.

Dans ce même sous-sol, il y avait une femme, ou plus exactement un monstre aux longues mèches blondes. Elle était assise en tailleur, sur le sol, dans l'angle du mur, à gauche, près de la porte. Elle attendait. Simplement. 

Aujourd'hui, c'était son jour, elle le sentait dans chacune des cellules de son corps. Dans quelques minutes, son destin allait basculer. Le couloir de la mort serait derrière elle, ce sous-sol resterait ici, et elle, elle serait libre.

Dehors, la tempête redoubla d'intensité, elle le sentait, elle l'entendait. Un puissant bruit de tonnerre retentit, puis deux, puis trois. Et puis plus rien, ce fut le noir complet autour d'elle. Elle attendait, mais surtout, elle comptait.

1 seconde. Rien.

2 secondes. Rien.

7 secondes. Toujours rien.

11 secondes. Le silence total.

15 secondes. Des bruits de pas, quelqu'un qui courait en criant de se tenir prêt.

Troubles (TOME 2)Where stories live. Discover now